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PIERRE-ALAIN MESPLEDE |
L'esclave ChrétienAux éditions PASCAL GALODE EDITEURS |
694Lectures depuisLe mardi 30 Avril 2008
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Une lecture de |
Dans les années 1430, le jeune Arnaud s’éloigne de son Périgord natal lorsqu’il devient le clerc d’un évêque. Le prélat est bientôt nommé à Rome, où il devient un des légats du pape. Arnaud est son principal conseiller. Jusqu’au concile de Florence en 1438, où la papauté se réorganise, Arnaud gagne de l’importance. Les papes successifs lui confient des missions souvent délicates. Jacques Cœur est l’un des hommes influents de cette époque. Grand argentier du roi de France, il dirige un vaste réseau, commerçant avec l’Égypte et l’Empire Ottoman. En observateur papal, Arnaud a pu mesurer la puissance de Jacques Cœur. Lors d’un voyage d’Arnaud à Alexandrie, le jeune esclave Aboleris réussit à fuir son état en se réfugiant à bord de son navire. Pour éviter l’incident diplomatique, le jeune homme sera rendu plus tard à son sultan. Pourtant, Aboleris va vivre un grand destin. De Valréas à Avignon, les redevances dues au pape ne sont plus versées. Arnaud ne tarde pas à résoudre ces problèmes, dont les responsables sont un intendant douteux et des potentats locaux pillant les biens de l’Église. Mission plus compliquée : éviter un schisme causé par le duc de Savoie, pape autoproclamé. Jacques Cœur est un allié fort convaincant dans cette affaire. Après une mission réussie à Byzance – Constantinople appartenant encore à l’église chrétienne – Arnaud obtient le titre de comte Barbieri. On lui offre un palais, où vont loger sa femme Bianca, son fils Gero et son neveu. Cette demeure devient le centre de la diplomatie officieuse du Vatican. Tandis qu’en France, Jacques Cœur est emprisonné suite à un complot le visant, la tension monte dans l’Empire Ottoman. Le sultan Mehmet II cache peu son intention de reprendre Byzance. Il est très bien conseillé par Zagan Pacha, dont Arnaud découvre qu’il s’agit de l’ancien esclave Aboleris. Grâce à ses amitiés, Jacques Cœur réussit à s’évader. Nullement ruiné, il continue à mener ses affaires à Rome. Après la prise de Constantinople, le pape actuel envisagera de lancer une nouvelle Croisade, peu mobilisatrice. Mehmet II et Zagan Pacha s'avèreront de fins stratèges... L’Histoire est une des passions de Pierre-Alain Mesplède, auteur de plusieurs polars. On retrouve ici quelques points communs avec son roman “Il était une fois” (Méréal, 1998) : l’abbé de Brantôme, la révision du procès de Jeanne d’Arc, le règne de Charles VII avec sa maîtresse Agnès Sorel. À travers le parcours de ce clerc au service du Vatican, l’auteur reconstitue cette époque lointaine. Entre relations commerciales, diplomatie et menaces guerrières, elle n’est pas absolument différente de la nôtre (à part la rapidité des échanges d’aujourd’hui). Outre les enjeux internationaux, Arnaud est aussi confronté aux basses escroqueries et grands complots. On se laisse volontiers charmer par ce récit historique romanesque et documenté.
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