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FRANCIS MIZIO |
Sans Temps De LatitudeAux éditions BALEINEVisitez leur site |
2833Lectures depuisLe mercredi 13 Fevrier 2008
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Une lecture de |
Alors qu il traverse une “période de vaches follement maigres”, Gabriel Lecouvreur - Le Poulpe - est brutalement confronté à la réalité du 21e siècle. Il est cerné par des obsédés de l’électronique. Même Gérard, patron de son bistrot préféré, a équipé La Sainte-Scolasse en réseau informatique. Pas convaincu des bienfaits de tout ça, Gabriel traîne sur plusieurs dossiers peu rentables et sans solution : une secte japonaise, des appareils anti-radars routiers, la mort d’un ingénieur de l’INRA, celle d’un certain Gonzalès, et rien pour clarifier. C’est alors que se présente à lui une mystérieuse femme en noir, une vamp façon black widow (veuve noire). Des menaces pèsent sur un proche de Gabriel. Ce n’est pas Pedro ou Cheryl qui sont visés, mais Raymond, à l’aéroport de Moiselles. Gabriel s’agite “tout dans l’urgence”, bousculant un chauffeur de taxi. Raymond a été agressé par des Japonais, qui ont volé un avion contenant des caisses non-identifiées. Ça a un rapport avec le défunt Gonzalès, semble-t-il. Gabriel, tout excité, n’oublie pas qu’il a rendez-vous avec la vamp en noir. Il espère sexe et explications. Elle lui réclame un dossier qu’il ne possède pas. Noyé dans l’incompréhension, Gabriel est contacté par un type de la DST, qui parait ami de la vamp. Ce qui éclaircit encore moins les idées du Poulpe. Gabriel finit par s’équiper, lui aussi, de matériel informatique et autres portables sophistiqués. Au risque de sombrer dans l’addiction. Sur Internet, le site d’un parano évoque des détecteurs de radars routiers, affirmant que ces appareils peuvent déclencher l’Apocalypse. Simple rumeur, lancée par un dingue ? Gabriel doit se remettre des effets d'un puissant hallucinogène avant d'aller plus loin... Le Poulpe réalise que ce ne sont plus seulement les idéologies qui manipulent le monde, que l’omniprésente informatique relativise toutes les vérités. Il fallait bien un auteur comme Francis Mizio pour l’initier à ce concept actuel, qui accélère le temps, dit-on. Gabriel s’adapte au “progrès”, non sans en subir quelques désagréments. Entraîné par la machine du réel qui s’est emballée, c’est sur un rythme effréné qu’il essaie de comprendre, de démêler le vrai du faux. Avec, en guest-star, une authentique vamp, conforme à celles des pionniers du roman noir d’antan. Gabriel reste un observateur de notre époque : «Avant, le lien social, ça nous donnait des alcooliques. Aujourd’hui, l’écran s’est imposé chez le populo. Les particuliers tiennent les mêmes conversations de comptoir, mais avec le clavier, ça nous crée des psychotiques.» Un réjouissant épisode poulpesque ! |
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