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EDUARDO MENDOZA |
Le Mystère De La Crypte EnsorceléeAux éditions |
1803Lectures depuisjour de sa mise en ligne
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Une lecture de |
Dans le très catholique collège des sœurs Lazaristes, les disparitions de pensionnaires se multiplient. Leurs traces se perdent au seuil de la chapelle et lorsque quelques jours plus tard, la mémoire hors-service, elles réapparaissent, c'est en compagnie d'un cadavre qu'elles effectuent leur come-back. Pour tenter de résoudre ce mystère la police, forte de la bénédiction des autorités judiciaires, médicales et religieuses, tire de l'asile psychiatrique, où il vit depuis cinq ans, un détective passablement fêlé. "- Cela se pourrait, mais ce n'est pas le cas, se limita-t-il (le commissaire) à répondre. En contrepartie, il salait idiot de nier que l'affaire ou les affaires, car il y a lieu d'admettre que nous nous trouvons devant deux épisodes semblables, s'ils sont deux, dégagent un fumet déplaisant. Inutile de dire, en plus, qu'aussi bien moi que la mère ici présente sommes anxieux que ce ou ces mystères soient réglés au plus vite, bien et sans aucun scandale qui puisse rejaillir sur l'exécutif des institutions par nous ici représentées. Nous avons besoin pour cela d'une personne qui connaisse les ambiances les moins reluisantes de notre société, une personne dont le nom puisse être éclaboussé sans préjudice pour nulle autre, capable d'effectuer le travail à notre place et de laquelle, le moment venu, nous puissions nous débarrasser sans encombre. Ça ne te surprendra pas de savoir que tu es cet individu-là." Une fois de plus Barcelone et ses quartiers louches sont le décor de cette enquête pour le moins surprenante. "Au moment même où, abasourdi, je contemplais l'agitation de Barcelone dont j'avais été tenu cinq ans à l'écart, ils me larguèrent d'un coup de pied précis devant la fontaine de Canaletas, dont je m'empressai, quant à moi, de boire avec délices les eaux chlorées. Je dois là-dessus faire une parenthèse intimiste, pour noter que mon premier sentiment à me retrouver libre et maître de mes actions fut d'allégresse. Cette observation achevée, j'ajouterai que toutes sortes de craintes ne tardèrent pas à m'assaillir. Je n'avais pas d'amis, pas d'argent, pas de logement, pas d'autre vêtement que celui que je portais, c'est-à-dire une tenue d'hôpital sale et usée ; et j'avais en revanche à remplir une mission que je pressentais hérissée d'embûches et de dangers" Une histoire folle qui jette une lumière crue sur deux des piliers de la démocratie espagnole au sortir du franquisme: la police et l'église. Sans oublier bien sûr la bourgeoisie. |
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