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SOPHIA MAVROUDIS |
Stavros Sur La Route De La SoieAux éditions JIGALVisitez leur site |
519Lectures depuisLe vendredi 26 Novembre 2021
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Une lecture de |
Si l’enchainement des événements obéit toujours à la simple règle, des causes produisent des effets ; si à l’origine sont toujours les causes, qui bien sont souvent les effets d’autres causes, il en va tout autrement des investigations criminelles. L’enquête démarre toujours des effets pour remonter aux causes, c'est-à-dire de l’homicide pour cerner le mobile et par là même confondre le ou les coupables. Et il en irait ainsi de celle qui préoccupe Stavros Nikopolidis et son équipe si la victime n’était pas un certain Lee, un ressortissant chinois puissant investisseur parce que proche des pouvoirs, du chinois aussi bien que du Grec. Pour autant l’enquête ne peut déroger à la règle : partant de l’effet, le corps de monsieur Lee, parcourir le chemin qui conduit au mobile de ce meurtre et ce faisant démasquer l’assassin. En d’autres termes, Stavros Nikopolidis et son équipe doivent entreprendre un délicat voyage dans le temps, un épineux retour dans le passé, un menaçant cheminement jusqu’aux origines du mal. Délicat, épineux, menaçant, ce périple le sera, telle la traversée d’un champ de mines, des mines qui se nomment banquiers, notaires, armateurs, agent chinois, mines aux formes de corruption, de faux en écriture, de conflit d’intérêts, de permis de construire douteux, de commissions, d’intimidations et de détournement de fonds, de mines qui risquent à chaque instant d’exploser et dont le souffle menace d’expédier tout un chacun à son humble condition de citoyen impuissant. La Grèce se vend à la découpe sous l’œil d’une commission Européenne au mieux indifférente au pire complice et la chine achète par tranches, à bas prix, avec l’assurance d’imposer sa loi. Pour la troisième fois, la Docteure en sciences politiques Sophia Mavroudis, choisit le polar pour hurler son amour viscéral de la Grèce, pays où elle a grandi. Non pas de la Grèce éternel phare de la philosophie occidentale, mais de celle qui sans ignorait ce passé, le porte vivant au cœur, le chéri et s’en enorgueillit, de celle qui vit, grouille, aime, souffre et meurt, de celle que les puissants ont livrée aux investisseurs peu scrupuleux, de celle des cafés, des restaurants, des rues que l’ont étrangle, de celle que d’aucuns métamorphosent en porte d’entrée à l’Europe, de portail à la nouvelle route de la soie, de celle où certains préfèrent disparaitre. Sophia Mavroudis aime la Grèce comme l’on doit aimer un pays, c'est-à-dire son peuple mal traité, mais toujours debout. Pour la troisième fois, les éditions Jigal, offre à lire ce cri. Qu’elles en soient remerciées ! |
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