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PATRICIA MACDONALD |
La Fille Dans Les BoisAux éditions ALBIN MICHELVisitez leur site |
915Lectures depuisLe mardi 10 Avril 2018
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Une lecture de |
Orphelines, Blair Butler et sa sœur aînée Celeste ont été élevées chez leur oncle Ellis Dietz à Yorkville. Alcoolique et profondément raciste, ce dernier a toujours eu un sale caractère. Voilà quinze ans, alors qu’elles étaient adolescentes, fut commis le meurtre de Molly Sinclair, la meilleure amie de Blair Butler. Le coupable désigné était un Afro-américain, Adrian Jones, qui croupit toujours en prison. Aujourd’hui, Blair est associée dans une société d’informatique de pointe, à Philadelphie. Sa sœur Celeste est retournée vivre avec son fils âgé de dix ans, Malcolm, chez l’oncle Ellis. En phase terminale d’un cancer, peu avant sa mort, Celeste confie un secret à Blair. Elle aurait pu disculper Adrian Jones, qui n’a pas tué Molly, mais garda le silence à cause du racisme violent de leur oncle Ellis. Avant son décès, Celeste s’était organisée pour que son fils Malcolm aille vivre au sein de la famille Tucker, son amie Amanda restant la principale proche de la défunte. Décision qui déplaira forcément à l’oncle Ellis. Ayant promis à sa sœur de réhabiliter Adrian Jones, Blair rencontre un avocat. Ce dernier ne lui cache pas que la Justice revient rarement sur ses jugements. Localement, le chef de la police Dreyer ne voit aucune raison de rouvrir cet ancien dossier. Quand Blair informe les parents de Molly de la possible innocence d’Adrian Jones, ils refusent catégoriquement cette nouvelle version. Dans les archives du journal de Yorkville, Blair cherche des précisions sur le meurtre de Molly. C’est ainsi qu’elle entre en contact avec Rebecca Moore, ex-journaliste télé déchue, que l’affaire intéresse. Étant la nièce du directeur de la prison, Rebecca obtient plus facilement que Blair le droit de pouvoir parler directement avec Adrian Jones. Elle mène rapidement des recherches, afin d’écrire un premier article évoquant une erreur judiciaire potentielle. La mère de Molly revient vers Blair, plus conciliante, admettant que le cas mérite d’être réétudié. Maintenant que l’affaire est de nouveau sur la place publique, Blair cherche d’éventuels témoins. Chez les Knoedler, les voisins directs de la famille de Molly, la fille se souvient d’un incident qui eut peut-être un rapport avec le meurtre. Trop flou pour être exploitable, sans doute. Certes, Rebecca Moore est une investigatrice chevronnée, mais jusqu’à quel point est-elle fiable ? L’avocat recommande à Blair de s’adresser à Tom Olson, ancien policier encore jeune, qui peut se charger d’enquêtes privées. Toutefois, celui-ci fit partie des flics qui s’occupèrent du meurtre de Molly Sinclair. Il ne veut donner de faux espoirs ni à Adrian Jones, ni à Blair. Malgré tout, il ne compte pas renoncer. En se rapprochant du véritable coupable, la jeune femme se met en danger, car il est prêt à tout pour préserver sa sécurité… (Extrait) “Elle fit le trajet du retour dans un état second. Jamais elle n’aurait cru que les Sinclair, même bouleversés, se dresseraient contre elle. Ils avaient toujours été si gentils avec elle. Quand elle s’était liée d’amitié avec Molly, elle avait souvent pensé qu’ils la considéraient presque comme leur deuxième fille. Elle rêvait même parfois qu’un jour ils proposent à son oncle de la prendre chez eux. Le désespoir où l’avait plongée la mort de Molly était pour eux, en quelque sorte, une consolation. Cent fois elle leur avait demandé pardon d’avoir laissé Molly partir seule lors de cette fatidique soirée, mais ils ne lui avaient jamais rien reproché. Ils lui répétaient de ne pas culpabiliser. Le seul à blâmer, lui disaient-ils, était l’homme qui avait emmené Molly dans la forêt et qui l’avait assassinée. Lire cette colère dans leurs yeux la déstabilisait complètement. Après toutes ces années, leur opinion comptait toujours beaucoup pour elle. Et maintenant, pour la seule raison qu’elle s’efforçait de faire ce qu’il fallait, ils la bannissaient. Ils lui jetaient la pierre. C’était injuste et révoltant, mais surtout douloureux.” Que Patricia MacDonald soit une des reines du suspense psychologique, c’est une évidence que nul ne contestera. Avec “La fille dans les bois”, on retrouve ses thèmes de prédilection qui ont fait son succès. On est dans une petite ville où la nature reste présente, bien que peu éloignée de la métropole de Philadelphie. Au cœur de l’intrigue, un crime mal résolu quinze ans plus tôt, dont le dénouement satisfaisait alors tout le monde. Pourtant, il existait de menus indices – la jeune victime ne s’était pas occupée de sa petite chienne au retour chez elle – qui posaient question sur le déroulement des faits. Le faux témoignage de Celeste Butler, dépendante de son oncle tyrannique, s’explique : les contextes familiaux compliqués font partie des sujets que Patricia MacDonald maîtrise à merveille. Blair Butler ne se lance-t-elle pas dans une mission impossible ? “Savez-vous combien de personnes sont actuellement incarcérées aux États-Unis ? Un million et demi. Et combien de détenus ont été innocentés l’an dernier ? Cent cinquante-sept.” Les statistiques jouent contre elle… À l’inverse des romans où l’on dresse une liste de suspects, l’auteure se montre bien plus nuancée, dans la suggestion. Ainsi, aucune hypothèse n’est à écarter, plusieurs protagonistes évitant de s’exprimer sur leur rôle autour de l’acte criminel. On aime aussi la tension finale menant au dénouement. C’est toujours un régal de savourer les excellents suspenses de Patricia MacDonald. |
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