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PATRICIA MELO

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Le vendredi 24 Novembre 2017

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Patrícia MELO




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Azucena Gobbi est responsable du service scientifique de la police de São Paulo (Brésil). Mariée à Luíz Sorengo, mère de deux fillettes, elle fait figure de chef de famille chez les Gobbi. Son père, passionné d’opéra, s’est affaibli en vieillissant, et sa mère affiche une froideur égoïste. Azucena a deux sœurs, dont l’une enceinte. La cadette, Giulia, étudiante en stage dans la police, va être à l’origine d’un sérieux problème. De retour de voyage, Azucena la trouve dans le lit de son époux. Tandis qu’elle va s’installer avec ses filles chez leurs parents, où vivent aussi ses sœurs, Azucena s’efforce de maîtriser avec fermeté la situation. La séparation d’avec Luíz Sorengo est actée, encore faut-il que le divorce lui soit favorable à elle. Quant à Giulia, mieux vaut qu’elle fasse profil bas.

Très séduisant, Fábbio Cássio est un acteur célèbre au Brésil, grâce à ses rôles dans les feuilletons de la télévision. Sa mère Olga se montre exagérément protectrice, parce que la gloire n’empêche pas une part de fragilité chez son fils. Notions qui échappent sans doute à Telma Salles, la tante de l’acteur. Jouer au théâtre dans une pièce de Drieu la Rochelle, tel est le défi que s’est fixé Fábbio Cássio. Conscient que c’est à l’opposé des prestations qui l’ont fait connaître, il est heureusement bien entouré par son metteur en scène Alfredo Marcos, et son producteur Cláudio Veríssimo. Reste le cas de sa compagne Cayanne, qu’il n’a pas épousé officiellement. Bien qu’elle soit fort excitante, Fábbio éprouve depuis peu un problème sexuel avec elle, alors qu’il fonctionne par ailleurs correctement.

Si elle ne possède ni talent ni culture, Cayanne entend bien accéder à la célébrité, elle aussi. Elle participe à un reality show, où elle se fait remarquer dès le début. Les conseils de Cláudio lui sont utiles, pour gommer la futilité de son personnage. Quand survient un drame, Cayanne risque d’être sur la sellette, frôlant l’exclusion de l’émission. En effet, lors de la scène finale de sa pièce, Fábbio Cássio s’est suicidé pour de vrai publiquement. Avec son adjoint Tenório, Azucena participe de près à l’enquête sur ce décès. Il apparaît vite qu’il s’agit bien d’un meurtre. À cause du nouveau chef de la police, trop aux ordres du Secrétariat à la Sécurité brésilien, la jeune femme craint que l’affaire prenne une tournure malvenue. D’autant que les médias mettent également la pression sur la police.

Certes, un homme vient s’accuser du crime, une piste qu’Azucena s’empresse de négliger, mais qui convient à sa hiérarchie. Des suspects, il en existe bien d’autres. Peut-être cette étudiante prostituée qui se fait appeler Melanie, dont Fábbio fut un client ? C’est plutôt parmi les proches de l’acteur qu’il faut concentrer les recherches. Et déterminer qui a commandé de vraies munitions pour l’arme à feu qui a été fatale à l’acteur. Est-il possible que Cayanne, lassée du malaise de son couple avec Fábbio, ait commandité le crime ? La nomination d’un nouveau chef de la police plus amical, Leandro Vargas, donne espoir à Azucena d’être mieux soutenue dans son enquête…

(Extrait) “Accroupie près du corps, elle l’examine avec attention. Le garçon est jeune et a une blessure à la tempe droite, entourée de zones noircies de fumée, et des grains de poudre de combustion incrustés sur le visage. Néanmoins, elle parvient à entrevoir l’harmonie des traits, tandis qu’elle pense que mort et beauté forment un couple bien mal assorti. Le calibre de l’arme, qu’elle n’a pas encore analysé, doit être gros, peut-être 40 conclut-elle, sinon il n’aurait pas projeté des morceaux de cervelle vers le parterre. Assurément, il n’a pas appuyé l’arme sur la tempe, mais l’a maintenue à une distance raisonnable, de six à sept centimètres, ce qui explique les gros dégâts et le tatouage de poudre.

Comme tout assassin, il a des serres d’aigle. Mais elle n’est pas sûre qu’il s’agisse d’un suicide. Les suicidés mettent des années pour se donner le courage, et une bonne partie de ce temps est dédié à la recherche minutieuse de la meilleure façon de mourir. Tout est projeté de manière à éviter les erreurs.”

Patrícia Melo entremêle avec finesse plusieurs facettes dans cette intrigue. Si l’enquête criminelle anime l’un des aspects de l’histoire, c’est probablement le regard sociétal qui attise l’intérêt chez le lecteur occidental. Mener des investigations dignes de ce nom sur un meurtre aux allures de suicide, pas simple pour la professionnelle Azucena. D’une part, son nouveau supérieur n’est pas fiable : “Elle sort du bureau en sachant qu’elle avance en terrain miné. Washington était un partenaire. La loyauté n’est pas le fort de Procópio”. D’autre part, l’assassinat d’une célébrité ajoute des handicaps, entre admirateurs de la victime, médias insistants, et proches dépassés par la situation. En outre, si São Paulo n’est pas aussi dangereuse que Rio-de-Janeiro, délinquance et criminalité y semblent en forte hausse. Un contexte qui relativise le côté "prioritaire" du meurtre de l’acteur.

À travers la crise familiale que doit également gérer Azucena, c’est encore un pan de la société brésilienne qui nous est décrit. La famille Gobbi appartient à la bonne société, ce sont des gens cultivés et volontaires. Pourtant, ceux-ci n’échappent pas aux problèmes courants nés de certains travers actuels. C’est chez leurs vieux parents que les trois sœurs se sont réfugiées, et la policière est bien obligée de garder son sang-froid afin que leurs problèmes n’empirent pas… Et puis, au Brésil comme partout dans le monde, la nouvelle ambition de beaucoup de jeunes, c’est la célébrité. Aussi narcissique soit-il, l’acteur Fábbio Cássio a basé sa carrière sur sa compétence, son talent, pas seulement sur sa beauté. À l’inverse de sa compagne Cayanne, représentative de ces bimbos stupides, prêtes à tous les excès, toutes les compromissions pour une notoriété imméritée.

Par sa tonalité, Patrícia Melo associe une part sombre – Azucena est habituée à côtoyer la mort ; la pièce de Drieu la Rochelle évoque la dépression – avec des moments bien plus souriants – les états d’âme de Cayanne, en particulier. Par son aspect social, qui nous initie à l’ambiance de São Paulo, il s’agit d’un véritable roman noir, de très belle qualité.

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