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ED MCBAIN |
Isola BluesAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
1079Lectures depuisLe mercredi 15 Novembre 2017
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Une lecture de |
Parution février 1993. 282 pages. Hommage à Ed McBain né le 15 octobre 1926. Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, à Isola comme partout ailleurs dans le monde, ce devrait être la nuit de la joie, de la liesse, de la gaieté. Pourtant, dans un immeuble un couple pleure la perte de son bébé. Et la mort de la jeune baby-sitter qui le gardait. Une jeune fille morte d’un coup de couteau et le bébé étouffé sous un oreiller. L’œuvre d’un cambrioleur dérangé dans son travail ou quelqu’un qui désirait se venger de l’adolescente ? Peut-on imaginer un être humain se débarrasser d’un pauvre petit bout de chou venu au monde quelques mois auparavant ? Un bébé adopté qui plus est. Carella et Meyer entament la nouvelle année avec une affaire plutôt macabre. Bert Kling qui patrouillait dans les rues de la cité sauve de justesse la vie à un Portoricain que trois Jamaïcains tabassaient de bon cœur à coups de battes de base-ball. Ce n’est pas une raclée ordinaire due à un acte de racisme. Kling sent pointer sous cette bagarre autre chose qu’un simple règlement de comptes. Alors il va s’attacher à suivre, à filer, à protéger le Portoricain impliqué dans une vilaine histoire de drogue.
A son habitude Ed McBain ne joue pas dans la facilité. Il lui faut deux, voire trois événements sans lien pour écrire un roman, sachant que la vie d’un commissariat ne s’arrête pas à une seule affaire, mais que chaque jour apporte son lot quotidien d’embêtements, d’enquêtes, et qu’à chaque fois il faut aller jusqu’au bout pour résoudre les problèmes de meurtres, qu’il s’agisse de l’œuvre d’un sadique, d’un déséquilibré, d’une vengeance, ou d’un règlement de comptes entre bandes rivales. Ed McBain va plus loin encore car ses personnages sont des êtres de chair et de sang. Ils souffrent comme Ellen, la petite amie de Bert Kling, flic elle-même, traumatisée depuis le viol qu’elle a subi en service commandé et qui depuis ternit leurs rapports affectueux et amoureux. Il faut du temps à Carella et Meyer, Kling et les autres pour débrouiller toutes les affaires qui leur tombent sur les bras. Du temps, de la patience, de la perspicacité et parfois un petit coup de pouce du hasard. Et une sacrée ingéniosité et du talent à Ed McBain pour écrire des intrigues aussi complexes, ainsi qu’un étonnant sens du dialogue. Ce qui ne l’empêche pas de se faire un petit clin d’œil en passant, quand, sans se nommer, il se met en scène. Par exemple lorsqu’il cite Les Oiseaux, célèbre film d’Hitchcock, adapté d’une nouvelle de Daphné du Maurier, dont il fut le scénariste sous le nom d’Evan Hunter.
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