|
|
DAVID MORGON |
Tirez Le Premier, Monsieur Le MinistreAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
705Lectures depuisLe mercredi 12 Juillet 2017
|
Une lecture de |
Festival d’Avignon, au milieu des années 1970. En vacances, le détective David Morgon y accompagne son amie comédienne Magdalena Balka. C’est en leur présence que Nadine Casarès, vingt-six ans, est agressée à la terrasse d’un bar, place de l’Horloge. Issue d’une famille bourgeoise, le père étant cardiologue à Montpellier, Nadine a rompu avec les siens pour devenir actrice de films X et de théâtre pornographique. Avec son compagnon Sonny Reeves – un Noir américain – et leur troupe, elle jouait dans un spectacle érotique à la chapelle des Pénitents Blancs, à Avignon. Après l’agression, Nadine a été soignée dans une clinique, mais n’a pas tardé à s’enfuir et à disparaître volontairement. David Morgon suppose que c’est à cause de ses déboires parisiens, car elle est connue de la police. Nadine et Sonny étant des consommateurs de marijuana, le détective découvre bientôt qui supervise le trafic de drogue local. C’est un nommé Henri Méjean, qui tient un bistrot en ville. Celui-ci ne se montre nullement coopératif, niant connaître le couple. Néanmoins, Morgon tient une piste. Il assiste clandestinement à une négociation entre Sonny et un homme mûr, l’Américain réclamant une rançon à l’autre en échange de Nadine. C’est alors que le détective est sévèrement assommé. On le jette bientôt d’un pont sur la Durance, le laissant pour mort. Peu de temps auparavant, un autre type y a d’ailleurs perdu la vie. Heureusement, Morgon est costaud, s’en tirant sans trop de dégâts. Il pense comprendre la combine montée par Sonny et Nadine, afin de récupérer un maximum de fric. Le détective va fureter du côté de Montpellier, à la recherche de la famille de Nadine. Sa mère Mireille Casarès y habite bien, mais elle est partie pour Avignon. De retour dans la Cité des Papes, Morgon prend contact avec elle. Mireille Casarès semble tout ignorer des récents problèmes de sa fille, et de cette fameuse rançon. Elle engage le détective afin d’éclaircir la situation. L’inspecteur Boutang, avec lequel Morgon avait sympathisé lors de l’agression de Nadine, mène lui aussi son enquête sur l’affaire, le couple étant introuvable. Dans un mas de la région, le détective tombe sur le cadavre d’un des protagonistes. Il va s’intéresser à Germain Pradines, un politicien du Vaucluse. Ancien ministre, il s’est rallié au Gaullisme sous la 5e République, et espère être réélu député aux prochaines élections. Germain Pradines habite un château au milieu de ses propriétés du côté d’Entraygues, le domaine d’Authon. C’est dans cette demeure que Morgon retrouve Mireille Casarès, future épouse du politicien. Quand le détective aura établi le rôle de Méjean dans l’affaire, celle-ci semblera close ou presque. Encore faut-il qu’il retrouve Nadine, si possible en vie… (Extrait) “— Voici comment je vois l’affaire, repris-je. Depuis que la police a fermé leur fameux théâtre porno, Sonny Reeves et Nadine Casarès sont sur la paille. Certes, ils ont monté une nouvelle troupe de théâtre, mais ils bouffent de la vache enragée et vivent dans des conditions plutôt miteuses. Nadine, qui a l’air d’avoir une mentalité de vaincue, se résigne de son infortune. Ce n’est pas le cas de Reeves, qui a toujours vécu des femmes et veut continuer à le faire. Il sait que les parents de sa maîtresse sont riches et il veut en profiter… — Je commence à piger, murmura rêveusement Magda. — Il paye d’abord un toquard pour faire semblant de tuer Nadine, place de l’Horloge, avant-hier soir. Il faut qu’on croie que la vie de la jeune femme est en danger, que quelqu’un veut lui faire la peau. La mise en scène était parfaitement réussie puisque, le premier, je suis tombé dans le panneau…” David Morgon (1941-2008) était professeur de lettres. De 1974 à 1987, il publia trente-six romans dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. Il se servit du nom de son héros, un Lyonnais circulant en Volvo, amateur de cigarillos, de gastronomie et de bons vins, pour signer les polars de cette série. Les enquêtes de ce détective sont dynamiques, dans la tradition du genre, sans être d’une originalité absolue. Intrépide, le personnage prend souvent des mauvais coups, mais sa ténacité l’emporte toujours. Son instinct lui dicte de suivre telle piste plutôt qu’une autre, et de suspecter à peu près tout le monde. Classique et solide, donc. En y ajoutant des allusions érotiques parfois très évocatrices, ou quelques scènes fort sanglantes, suivant ainsi les tendances des romans policiers de l’époque. Selon le témoignage de Jean-François Coatmeur, à la fin de sa carrière, David Morgon regrettait quelque peu de ne pas avoir obtenu une meilleure consécration. Il est vrai que ce héros n’est peut-être pas l’égal de Nestor Burma. Malgré tout, il s’agit de bons scénarios, “divertissants” comme les a qualifiés le Dictionnaire des Littératures Policières, de Claude Mesplède. Paru en 1977, le présent roman en donne un exemple. En outre, il a le mérite de se dérouler en marge du célébrissime Festival d’Avignon. |
Autres titres de |