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NADINE MONFILS |
Il Neige En EnferAux éditions POCKETVisitez leur site |
1313Lectures depuisLe mardi 18 Janvier 2017
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Une lecture de |
À Montmartre, le commissaire Léon est entouré de Nina Tchitchi, Pinchon et Bornéo, une équipe de policiers inefficaces bien que très actifs. Il vit avec son chien Babelutte dénué de flair et sa mère Ginette, aussi Belge qu’intrusive dans la vie de son fiston. Le QG de Léon, c’est Le Colibri, le bistrot de Jeannot au cœur du quartier. Pour les ébats sexuels, il peut compter sur Lou, moitié serveuse de bar, moitié pute. Le commissaire n’est pas loin d’en tomber amoureux. Il va bientôt devoir s’immiscer chez les Rastignac, la famille bourgeoise de Lou, car de curieux événements s’y produisent. Le soir de l’anniversaire de l’homme d’affaire Arnaud Rastignac, celui-ci et son chauffeur Georges périssent dans un accident. Pour Léon, cette famille habitant une belle propriété à Chantilly mérite qu’on s’y intéresse. Il y a le patriarche, Lionel, fondateur de l’entreprise qui a fait leur fortune. Aujourd’hui, il est en fauteuil roulant, et le seul à savoir où est caché un lot de pierre précieuses. Vient ensuite Jacqueline Rastignac, l’épouse oisive d’Arnaud. Heureusement qu’elle a Paula, leur employée de maison, pour s’occuper de tout car elle ne brille pas par son intelligence. Le fils aîné et successeur d’Arnaud, c’est Jean-François. Il est marié à Muriel, une gourde, qui lui a donné une fille moche, Violette. Écœuré, son bonheur amoureux, il l’a trouvé ailleurs et autrement, Jean-François. Ensuite, voici Alice, la sœur célibataire, détestant toute sa famille, férue de sorcellerie satanique à base de maléfiques amulettes. Outre la jeune Louise (Lou), reste Maurice – dit Mômo – le fils attardé mental, protégé autant qu’elle peut par Paula. Quand il ne cherche pas à voir les culottes des filles, Mômo passe son temps avec Zazou, son lapin empaillé qu’il traite comme s’il était vivant. Après l’accident suspect de son père, Lou sent planer une menace autour d’elle. Ça lui donne le cafard et ça l’angoisse fortement. Quand la petite Violette disparaît dans le parc de leur propriété, les Rastignac sont bien obligés de s’adresser à la police. Le commissaire Léon peut imaginer qu’il s’agit d’une simple fugue de la gamine. Au vu des circonstances de la mort d’Arnaud Rastignac et de son chauffeur, ça nécessite quand même une enquête. À force de jouer avec les amulettes, Alice risque de s’y brûler. Croyant retrouver seule sa fille, Muriel est victime d’une violente agression et hospitalisée dans un état grave. De son côté, Jacqueline Rastignac s’aperçoit que son défunt époux menait une double vie. S’il se rendait souvent en Amérique, ce n’était pas uniquement pour son métier. C’est bientôt sur un meurtre que vont porter les investigations du commissaire Léon. Un indice probant va conduire à l’arrestation de Jacqueline, même si elle n’est sans doute pas coupable. Léon pourrait aussi bien soupçonner Mômo, peut-être pas si débile, ou l’aïeul Lionel. À moins que, dans l’ombre, n’apparaisse l’inquiétante silhouette d’un impitoyable vengeur… “Il était certes urgent d’éliminer Lou, cette poubelle à sperme qui salissait le nom des Rastignac. Mais il fallait d’abord tenter de sauver son frère. Viendrait ensuite le tour de sa mère, pour laquelle elle n’avait pas plus de considération que pour une plante verte. Le vieux ne serait pas épargné non plus. Ce n’est pas parce qu’il allait à la messe tous les dimanches qu’il était mieux que les autres ! Au contraire. Alice se disait que les bigots ont toujours quelque chose à se faire pardonner. Elle ne croyait pas en Dieu, sinon il aurait créé un monde parfait rempli de gens comme elle. En revanche, elle était persuadée que le Diable était là pour sauver l’humanité, si on prenait la peine de le solliciter dans un but louable, celui de débarrasser le monde de ses zones d’ombre. Quant à Mômo, il n’existait même pas. Celui-là serait le plus facile à éliminer. Elle le garderait pour le dessert.” Si la série des enquêtes du commissaire Léon ne sont pas aussi délirantes que les folles aventures de Mémé Cornemuse, et quelques autres titres bien déjantés de Nadine Monfils, c’est déjà une très bonne initiation à l’univers de cette romancière. Selon les épisodes, ce sont les "bras cassés" de son équipe de policiers, ou l’envahissante Ginette, la mère du commissaire, qui tiennent une grande place dans le récit. Dans “Il neige en enfer”, c’est la famille Rastignac qui est à l’honneur. Grandeur et décadence de la haute-bourgeoisie, pourrait-on dire en les observant. Caricaturaux, ces personnages ? Bien sûr, c’est le but. Néanmoins, on en arriverait presque à penser qu’il en existe de semblables. La pétillante Nadine Monfils n’ignore pas qu’écrire une comédie policière, ça ne signifie pas seulement faire sourire les lecteurs. Si la fantaisie est indéniable et franchement agréable, l’intrigue n’en est pas moins celle d’un polar. L’accident mortel initial n’est pas le seul acte criminel, d’autres émailleront cette histoire. Malgré son apparent dilettantisme, la rigueur du limier n’étant pas sa qualité principale, comptons sur l’instinct du commissaire Léon ! On ne s’ennuie jamais en lisant les romans de Nadine Monfils. |
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