le cercle des plumes assassines de J.j. MURPHY


Le Cercle Des Plumes Assassines MURPHY399

J.J. MURPHY

Le Cercle Des Plumes Assassines


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Le jeudi 21 Mai 2015

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J.j. MURPHY




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Murder your darlings - 2011. Traduction de Hélène Collon.  Parution le 02 avril 2015.

L'humour n'est pas l'épée mais le bouclier...

C'est ce que déclare Dorothy Parker au capitaine Church qui lui reproche ses singeries et ses clowneries journalistiques, ou tout simplement dans ses réparties incisives avec ses interlocuteurs.

Mais pourquoi Dorothy Parker s'exprime-t-elle ainsi face à un policier ? Pour trois fois rien, juste un cadavre sous une table.

En effet, alors que la célèbre journaliste et poétesse s'apprête à s'installer à la table où elle déjeune tous les midis en compagnie de confrères et amis (?), elle découvre des pieds qui dépassent de sous la nappe. Les pieds appartiennent à un inconnu qui ne s'est pas enivré, qui ne dort pas non plus, mais qui est mort.

Pour une fois qu'elle pensait être en avance Dorothy Parker est dans de beaux draps, ou plutôt de belles nappes. Mais où sont les autres convives habituels ? se demande-t-elle à juste raison. Dans le hall de l'hôtel Algonquin, où elle réside, c'est l'effervescence. Alors qu'elle aperçoit Robert Benchley, qui travaille également en tant que journaliste comme elle au Vanity Fair, le seul des compagnons qu'elle apprécie vraiment, un jeune homme l'aborde. Il se prétend écrivain, venant du Mississippi, et lui demande humblement de bien vouloir jeter un œil, et même les deux, sur une poignée de feuilles qu'il lui tend. Il se nomme William Faulkner et est tout tremblant, d'abord de pouvoir enfin rencontrer la célèbre journaliste, ensuite parce qu'il a une envie pressante.

Dorothy Parker narre son aventure à Benchley, sa découverte de l'inconnu assassiné à l'aide d'une stylo-plume planté en plein cœur. Les autres participants au gueuleton quotidien, Dorothy en général se contente d'un œuf dur, arrivent peu à peu, et elle les présente à son nouveau protégé. Sherwood, qui travaille lui-aussi à Vanity Fair, Woollcot, critique d'art au New York Times, Benchley en profite pour signaler qu'il préfère qu'on l'appelle Woolcoït, petite digression de ma part mais qui démontre l'esprit facétieux qui anime Miss Parker et Mister Benchley, puis les autres, que l'on retrouvera d'ailleurs tout au long du roman. Enfin surgit l'inspecteur O'Rannigan, rapidement surnommé Ouragan, et autres petits surnoms tout autant agréables, qui veut connaître l'identité de tous ceux qui siègent dans le hall. Faulkner est présenté comme William Teckel, alias qui ne le quittera pas ou presque.

Seulement William Faulker, déambulant dans le hall en attendant la chroniqueuse, a attiré l'attention d'un serveur, et l'inspecteur O'Rannigan soupçonne immédiatement le futur Prix Nobel de Littérature d'être un possible coupable. Benchley reconnait en le défunt Leland Mayflower, journaliste et chroniqueur de théâtre au Knickerbocker News. Un journal à scandales fort peu prisé des journalistes mais apprécié du peuple qui trouve dans ses colonnes pâture à alimenter les rumeurs. Battersby, le directeur et propriétaire du Knickerbocker, prend la relève de son collaborateur, et est toujours fourré entre les jambes (c'est une image) des membres de la petite troupe.

Commence alors une sorte de chassé-croisé entre Dorothy Parker, qui a pris sous son aile le jeune Faulkner alias Teckel pour tous, et Benchley, d'une part, et O'Rannigan et le capitaine Church d'autre part, et, voyageant comme une bille de flipper entre les uns et les autres, Battersby toujours à l'affût d'une information croustillante.

Cavales en taxi, jeu de cache-cache, descente non contrôlée d'alcool dans un speakeasy, et tentatives d'assassinat ponctuent ce roman course-poursuite contre le temps. D'ailleurs on le sait, pour les journalistes c'est toujours la corde raide avec le bouclage des journaux.

Le lecteur suit toutes ces péripéties avec l'impression d'être dans un film au rythme échevelé, noir et blanc bien entendu, mais pas muet, car les bons mots fusent même dans les cas les plus graves, voire dramatiques.

La reconstitution d'une époque, celle de la prohibition ce qui n'empêche pas les protagonistes de déguster des liquides illicites, soit dans les bars pas forcément clandestins soit grâce aux flasques qu'ils trimballent en permanence dans leurs poches. Et l'on rencontre au détour d'un ascenseur des personnages connus, Jack Dempsey par exemple. Quant au final, il restera... imprimé sur les rétines des lecteurs !

Les bons mots, qui souvent ne sont que des répliques acrimonieuses enveloppées d'humour, se télescopent, grâce à la verve de Dorothy Parker et de son complice Benchley, et que souvent l'inspecteur O'Rannigan ne comprend pas. Mais il est vrai qu'il est quelque peu limité culturellement. Et derrière tout ça, règne encore le spectre de la guerre de 14-18, que quelques personnages ont connu pour y avoir participer sur le front européen.

Les rendez-vous quotidiens à la Table Ronde de l'hôtel Algonquin, le Cercle des Vicieux comme aime à surnommer ces réunions Dorothy Parker dans l'ouvrage, se sont réellement déroulés, mais pas dans les conditions décrites par l'auteur, comme d'ailleurs cela est précisé en postface. La plupart des protagonistes ont eux aussi réellement existés et l'amitié et les antagonismes prévalaient comme dans toute bonne assemblée qui se fait concurrence. Cet ensemble d'actions parfois surréalistes, farfelues, dangereuses, possède un petit air suranné que l'on ne trouve plus guère dans les romans de littérature policière de nos jours, et c'est dommage, et souvent j'ai eu l'impression d'être plongé dans un roman de P.G. Wodehouse, avec un petit côté Incorruptibles.

Citations :

- Et ne cessez pas de lire. Moi, en tant qu'écrivain, j'adore ça.

- Moi aussi. Qu'aimez-vous lire en particulier ?

- Une signature au bas d'un chèque. Dommage que ça n'arrive pas plus souvent.

Je ne supporte pas les librairies, disait-il toujours avec une grimace qui tirait vers le bas les pointes de sa moustache. Ces milliers de volumes aux jaquettes éclatantes, chacun enserrant hermétiquement les rêves, espoirs et passions de leurs auteurs comme autant de petites momies dans leur sarcophage, attendant qu'on vienne les libérer... Brrr...

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Le Cercle Des Plumes Assassines

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

Murder your darlings - 2011. Traduction de Hélène Collon. Parution 20 octobre 2016. 432 pages. 8,20€.

Première édition : Editions Baker Street. Parution le 02 avril 2015.

L'humour n'est pas l'épée mais le bouclier...

C'est ce que déclare Dorothy Parker au capitaine Church qui lui reproche ses singeries et ses clowneries journalistiques, ou tout simplement dans ses réparties incisives avec ses interlocuteurs.

Mais pourquoi Dorothy Parker s'exprime-t-elle ainsi face à un policier ? Pour trois fois rien, juste un cadavre sous une table.

En effet, alors que la célèbre journaliste et poétesse s'apprête à s'installer à la table où elle déjeune tous les midis en compagnie de confrères et amis (?), elle découvre des pieds qui dépassent de sous la nappe. Les pieds appartiennent à un inconnu qui ne s'est pas enivré, qui ne dort pas non plus, mais qui est mort.

Pour une fois qu'elle pensait être en avance Dorothy Parker est dans de beaux draps, ou plutôt de belles nappes. Mais où sont les autres convives habituels ? se demande-t-elle à juste raison. Dans le hall de l'hôtel Algonquin, où elle réside, c'est l'effervescence. Alors qu'elle aperçoit Robert Benchley, qui travaille également en tant que journaliste comme elle au Vanity Fair, le seul des compagnons qu'elle apprécie vraiment, un jeune homme l'aborde. Il se prétend écrivain, venant du Mississippi, et lui demande humblement de bien vouloir jeter un œil, et même les deux, sur une poignée de feuilles qu'il lui tend. Il se nomme William Faulkner et est tout tremblant, d'abord de pouvoir enfin rencontrer la célèbre journaliste, ensuite parce qu'il a une envie pressante.

Dorothy Parker narre son aventure à Benchley, sa découverte de l'inconnu assassiné à l'aide d'une stylo-plume planté en plein cœur. Les autres participants au gueuleton quotidien, Dorothy en général se contente d'un œuf dur, arrivent peu à peu, et elle les présente à son nouveau protégé. Sherwood, qui travaille lui-aussi à Vanity Fair, Woollcot, critique d'art au New York Times, Benchley en profite pour signaler qu'il préfère qu'on l'appelle Woolcoït, petite digression de ma part mais qui démontre l'esprit facétieux qui anime Miss Parker et Mister Benchley, puis les autres, que l'on retrouvera d'ailleurs tout au long du roman. Enfin surgit l'inspecteur O'Rannigan, rapidement surnommé Ouragan, et autres petits surnoms tout autant agréables, qui veut connaître l'identité de tous ceux qui siègent dans le hall. Faulkner est présenté comme William Teckel, alias qui ne le quittera pas ou presque.

Seulement William Faulker, déambulant dans le hall en attendant la chroniqueuse, a attiré l'attention d'un serveur, et l'inspecteur O'Rannigan soupçonne immédiatement le futur Prix Nobel de Littérature d'être un possible coupable. Benchley reconnait en le défunt Leland Mayflower, journaliste et chroniqueur de théâtre au Knickerbocker News. Un journal à scandales fort peu prisé des journalistes mais apprécié du peuple qui trouve dans ses colonnes pâture à alimenter les rumeurs. Battersby, le directeur et propriétaire du Knickerbocker, prend la relève de son collaborateur, et est toujours fourré entre les jambes (c'est une image) des membres de la petite troupe.

Commence alors une sorte de chassé-croisé entre Dorothy Parker, qui a pris sous son aile le jeune Faulkner alias Teckel pour tous, et Benchley, d'une part, et O'Rannigan et le capitaine Church d'autre part, et, voyageant comme une bille de flipper entre les uns et les autres, Battersby toujours à l'affût d'une information croustillante.

Cavales en taxi, jeu de cache-cache, descente non contrôlée d'alcool dans un speakeasy, et tentatives d'assassinat ponctuent ce roman course-poursuite contre le temps. D'ailleurs on le sait, pour les journalistes c'est toujours la corde raide avec le bouclage des journaux.

Le lecteur suit toutes ces péripéties avec l'impression d'être dans un film au rythme échevelé, noir et blanc bien entendu, mais pas muet, car les bons mots fusent même dans les cas les plus graves, voire dramatiques.

La reconstitution d'une époque, celle de la prohibition ce qui n'empêche pas les protagonistes de déguster des liquides illicites, soit dans les bars pas forcément clandestins soit grâce aux flasques qu'ils trimballent en permanence dans leurs poches. Et l'on rencontre au détour d'un ascenseur des personnages connus, Jack Dempsey par exemple. Quant au final, il restera... imprimé sur les rétines des lecteurs !

Les bons mots, qui souvent ne sont que des répliques acrimonieuses enveloppées d'humour, se télescopent, grâce à la verve de Dorothy Parker et de son complice Benchley, et que souvent l'inspecteur O'Rannigan ne comprend pas. Mais il est vrai qu'il est quelque peu limité culturellement. Et derrière tout ça, règne encore le spectre de la guerre de 14-18, que quelques personnages ont connu pour y avoir participer sur le front européen.

Les rendez-vous quotidiens à la Table Ronde de l'hôtel Algonquin, le Cercle des Vicieux comme aime à surnommer ces réunions Dorothy Parker dans l'ouvrage, se sont réellement déroulés, mais pas dans les conditions décrites par l'auteur, comme d'ailleurs cela est précisé en postface. La plupart des protagonistes ont eux aussi réellement existés et l'amitié et les antagonismes prévalaient comme dans toute bonne assemblée qui se fait concurrence. Cet ensemble d'actions parfois surréalistes, farfelues, dangereuses, possède un petit air suranné que l'on ne trouve plus guère dans les romans de littérature policière de nos jours, et c'est dommage, et souvent j'ai eu l'impression d'être plongé dans un roman de P.G. Wodehouse, avec un petit côté Incorruptibles.

Citations :

- Et ne cessez pas de lire. Moi, en tant qu'écrivain, j'adore ça.

- Moi aussi. Qu'aimez-vous lire en particulier ?

- Une signature au bas d'un chèque. Dommage que ça n'arrive pas plus souvent.

Je ne supporte pas les librairies, disait-il toujours avec une grimace qui tirait vers le bas les pointes de sa moustache. Ces milliers de volumes aux jaquettes éclatantes, chacun enserrant hermétiquement les rêves, espoirs et passions de leurs auteurs comme autant de petites momies dans leur sarcophage, attendant qu'on vienne les libérer... Brrr...

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