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MALLOCK |
Le Principe De ParcimonieAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
329Lectures depuisLe vendredi 19 Fevrier 2016
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Une lecture de |
Le commissaire Amédée Mallock possède un faciès que l'on n'oublie pas : “Des cheveux blonds coupés au sécateur, un gros nez, un menton jamais content et des yeux d'un vert lumineux, ça ne passe pas inaperçu.” Avec son équipe d'enquêteurs du CAS (Crimes et Affaires Sévères), il a quitté le Quai des Orfèvres pour la rue du Cloître-Notre-Dame, sur l'île de la Cité. En cet automne très pluvieux, c'est au Musée du Louvre que se produit une affaire incroyable : on a volé la Joconde ! Ce qui apparaît impossible, la sécurité étant maximale autour du chef d'œuvre. L'opération commando a fait une victime, un artiste de renommée internationale nommé Ivo. Hospitalisé, il sera bientôt remis et témoignera de ce qu'il a vu. Quant à espérer la discrétion sur ce vol abracadabrant, sûrement pas. Effectivement, le voleur déguisé en Polichinelle, avec un masque de médecin moyenâgeux, a illico revendiqué l'acte via Internet. Il se fait appeler Docteur Ockham. Les adjoints de Mallock connaissent aussi bien les légendes autour de la Joconde, déjà volée une centaine d'années plus tôt, que les fumeuses théories sur “le rasoir d'Ockham”. Quand le coupable leur adresse un bocal de “confiture de Joconde” après avoir massacré le tableau, on peut se demander s'il a détruit le vrai chef d'œuvre. Et surtout dans quel but ? S'agit-il d'en tirer un bénéfice financier, ou de discréditer le Louvre au profit d'autres grands musées à travers le monde ? Polichinelle ou Ockham, l'inconnu est cultivé, et capable de déjouer les investigations techniques, en particulier de brouiller sa piste Internet. Tandis que les intempéries continuent, Ockham se lance dans des “raids capillaires” qui visent d'abord un philosophe médiatique, avant que soit aussi scalpés des grands patrons et d'autres personnalités. Mallock commence à s'inquiéter pour sa compagne Margot, reporter coutumière des risques. Mais, deux semaines durant, Ockham ne fait plus parler de lui. C'est parce qu'il a sévi au États-Unis. Ami de Mallock, Tom Marvin du FBI s'occupe des agressions perpétrées là-bas. Après un bocal de “Soupe de cheveux” et un autre de “Pervers au vinaigre”, Mallock est pris du mal de mer à Paris. Tout ça pour récupérer, sur la Seine en délire, un bocal de “d'aspic de langue” que le fou furieux y a balancé. Ockham poursuivra avec des “Oreilles de cochon vinaigrette” tranchées sur un député et son assistant, puis des “Couilles d'ânes aux marrons” coupées à trois journalistes, dans leurs bocaux. La montée des eaux menace de faire déferler des crues sur Paris. Quand il assassine un chanteur connu, Mallock devrait réaliser qu'Ockham est passé à un nouveau stade. Sa prochaine victime est une des collaboratrices du commissaire, mortellement agressée en direct sur Internet et mutilée par le dément Polichinelle. Un défi à Mallock, très certainement, afin de démoraliser le policier et son équipe. Ça pourrait, au contraire, stimuler Mallock. Encore que l'arrestation d'un suspect ne signifie pas la fin de l'affaire… Il s'agit de la cinquième aventure du commissaire Mallock. L'auteur ponctuant le récit de rappels concernant la carrière du policier, et de détails sur sa vie privée, il n'est nullement indispensable d'avoir lu les précédents titres. Personnage paradoxal que cet enquêteur, “ours bipolaire, anarchiste défendant l'ordre” aux états d'âme mêlant calme et violence, misanthropie et mélancolie. Perspicace, sans doute, mais il est confronté à un redoutable ennemi. Il faudrait aller fouiller dans la mémoire d'un enfant qui a grandi sur le Plateau du Larzac, hanté par des enlèvements hallucinatoires, pour en percer la psychologie. Cet adversaire peut longtemps espérer l'impunité, d'autant que les menaces de crues sur Paris perturbent quelque peu les recherches policières. À l'instar de San-Antonio signant de son nom ses romans, l'auteur Mallock décrit le monde du commissaire éponyme. Avec moins de fantaisie, même si l'histoire comporte une part non négligeable d'humour, on l'imagine bien. Avec beaucoup de mystères et des passages d'une certaine gravité. Il est vrai que c'est un monstre singulier qu'il affronte ici. Grâce à une intrigue foisonnante, le lecteur est entraîné dans un suspense fort divertissant. |
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