Nuria Masclau est une jeune journaliste qui vient d’accepter d’écrire un livre pour une collection qui se lance à Barcelone et compte publier des reportages sur les crimes retentissants des dernières années. Elle choisit de s’intéresser au cas de Ramon Estevez, le Menteur de Cornella, coupable de l’enlèvement et du meurtre d’un jeune garçon. L’homme est sur le point de sortir de prison, après vingt ans de réclusion, et elle décide de transformer son essai en roman, de changer les noms, pour protéger la nouvelle vie de cet homme cassé qui, d’après elle, a assez payé. Pendant qu’elle écrit le livre, Nuria se débat avec ses histoires personnelles, son fils Roger de quelques mois, ses parents qui se séparent, et sa fascination pour son sujet, qui habite maintenant le même quartier qu’elle augmente de jour en jour. Elle en vient à le croiser dans le bar du quartier, et à échanger quelques mots avec lui, sans oser lui révéler ce qu’elle est en train de faire.
Andreu Martin aime jouer avec l’intrigue, avec ses personnages et avec le lecteur. Il le fait ici une fois de plus, mêlant avec brio les différents niveaux de l’intrigue, perdant complètement son lecteur entre le roman en construction, la réalité de Nuria, celle du tueur, il fait monter le suspense, de façon insidieuse, et finit en beauté sur une chute couperet digne des meilleurs spécialistes de la nouvelle. Malheureusement, Andreu Martin est également très bavard, il adore discourir, certes brillamment, mais cela ralentit le récit, perd le lecteur, et ajoute des longueurs qui font tomber le soufflet. On passe donc de la jubilation à quelques chose qui se rapproche de l’ennui. Dommage, avec quelques pages de moins ce roman aurait été excellent, il reste très agréable, et puis, le lecteur a la liberté de lire certains passages en diagonale.
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