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MALCOLM MACKAY |
Ne Reste Que La ViolenceAux éditions LIANA LEVIVisitez leur site |
1440Lectures depuisLe lundi 5 Janvier 2015
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Une lecture de |
Shug Francis et son associé Fizzy Waters dirigent un garage auto qui leur permet depuis des années de faire du trafic de voitures volées. Gros bizness, affaire rentable, mais Shug ambitionne de s'emparer du réseau de Peter Jamieson, le caïd du trafic de drogue. En s'alliant avec le mafieux Alex MacArthur, qui a de sérieuses complicités bien placées, c'est jouable. Pour Fizzy, il y a trop de risque. Fort possible, car le tueur à gages Calum MacLean vient de supprimer le comptable de Shug, Richard Hardy. En même temps que le nommé Kelly, pas réglo avec Jamieson. C'est ainsi que Calum compte enterrer sa dernière mission. Il lui faut disparaître sans laisser de traces exploitables par son patron. Il n'a guère pu mettre d'argent de côté, car l'organisation de Jamieson surveille sûrement ses mouvements bancaires. Depuis l'affaire Frank MacLeod, on lui fait confiance, mais jusqu'à un certain point. Calum a donc besoin de son frère William pour obtenir certains faux-papiers. Lorsqu'on remarque la disparition du comptable Hardy, ça intéresse l'inspecteur Michael Fisher. Vu qu'il était employé par Shug Francis, les dossiers de Richard Hardy pourraient parler. Deana Burke, la compagne de Kenny, contacte le policier Fisher. Elle est convaincue de la mort de son ami, indic de l'inspecteur. Jamieson et son associé Young restent informés de tout ce qui se trame, via le truand George Daly ou le flic corrompu Greig. Ils savent pour Deana et la police. Ils envoient quelqu'un pour la calmer, celle-là. Après la visite de l'émissaire du caïd, Deana informe avec véhémence l'inspecteur Fisher qu'il y a des fuites dans son service. Greig, très certainement, se dit le policier. Ce qui conforte la piste Shug Francis. William MacLean doit inventer une histoire pour leur mère, afin qu'elle ne s'inquiète pas de ne plus voir Calum. Il se méfie aussi du faussaire, mais il obtient les papiers commandés. Tout se passe bien, en apparence, sauf qu'un fouineur a compris le lien entre le faussaire et le gang Jamieson. Shug Francis demande à Hutton, son tueur à gages, d'éliminer son associé Fizzy, malgré leur amitié de toujours. Mauvaise idée, selon Hutton. Alors, il consulte indirectement le camp Jamieson pour savoir comment agir… Il existe mille manières de décrire les milieux mafieux, et d'évoquer l'un des personnages-phares de cette mythologie, le tueur-à-gages. On imagine que ces exécuteurs n'ont guère la possibilité de “sortir du dispositif”, puisqu'ils savent qui commanditent les meurtres. Le cas de Calum MacLean est un peu singulier car on le voit tel un homme encore jeune, non pas comme un baroudeur blasé. Après “Il faut tuer Lewis Winter” et “Comment tirer sa révérence”, c'est la dernière étape de la trilogie dont il est le héros. Nul besoin d'avoir lu les précédents titres pour se plonger dans ses mésaventures. Impliquant son frère, non sans égoïsme s'avouera-t-il finalement, il profite de l'imbroglio créé entre les caïds de la région. Car c'est un chassé-croisé entre eux qui est le moteur de cette intrigue. Le policier Fisher espère, de son côté, ramener dans sa nasse de gros poissons du banditisme. Les chapitres sont courts. L'auteur ne situe pas les lieux géographiques, esquisse tout juste les décors des scènes. Une volonté qu'on peut regretter, çà et là quelques précisions n'auraient pas nui. On l'a bien compris, la tonalité se veut sèche. À l'exemple de Deana, face à Fisher qui reste distant : “Elle peut voir ses efforts. La tension que lui impose la simple conversation. Mais elle ne perçoit pas sa répugnance, ou du moins ne l'identifie pas. Elle pense seulement que c'est un con arrogant.” Qu'on ne cherche aucun humour, même allusif, dans le récit. Le crime pur et dur ne fait pas de sentiment. Une sombre froideur règne dans cette histoire, exprimant le besoin viscéral de Calum de disparaître. En semant le chaos derrière lui, si possible. Les amateurs de noirceur dans le polar ne peuvent qu'apprécier ce suspense.
The Sudden Arrival of Violence - 2014. Traduction de Fanchita Gonzales Batlle. Parution le 2 octobre 2014. 320 pages. 19,00€. Hélas... ! Lorsqu'il sort de son bureau, sa journée terminée, Richard Hardy, comptable sans histoire apparemment mais qui monnaie ses services auprès de truands afin de falsifier leur comptabilité, est abordé sur le parking par deux hommes. L'un d'eux se présente comme l'inspecteur Lawrence Mullen et lui demande de les accompagner au commissariat afin de répondre à quelques questions concernant l'un de ses clients. En réalité Mullen n'est autre que Calum MacLean, tueur à gages de Jamieson, truand qui a la haute main sur la voyoucratie locale et les différents trafics. Hardy, avant d'embarquer dans le véhicule de Mullen, avait déjà ouvert la portière de sa voiture. Il balance son téléphone portable à l'intérieur, ferme les portières et en avant. Hardy petit ! Seulement le chemin emprunté par les deux hommes lui semble bien long et ne pas se diriger directement vers le commissariat. Effectivement arrivé dans une zone isolée, il est abattu par Mullen, lequel ne fait pas demi-mesure puisque le tueur se débarrasse également son coéquipier Kenny. Auparavant il a chargé celui-ci de creuser un trou et les deux corps sont balancés dedans. Calum MacLean est bien décidé à ce que ce travail soit le dernier qu'il ait à effectuer et il prépare son départ avec l'aide de William, son grand-frère, lequel a des accointances pour lui fournir de nouveaux papiers d'identité et peut l'aider à passer à l'étranger en l'emmenant à l'aéroport d'Edinbourg. Jamieson s'inquiète de la concurrence et de la montée en puissance que représente Shug Francis. Francis est propriétaire d'un réseau de voitures et de garage, couverture officielle, mais qui en réalité recèle un trafic de voitures volées. Une petite entreprise qui marche bien grâce à son associé Fizzy Waters. Francis veut s'allier avec MacArthur pour se débarrasser de Jamieson, avec l'aide de Greig, policier qui mange à tous les râteliers, et éventuellement de Fizzy en lequel il n'a plus guère confiance. Mais comme toujours dans ces cas là, les rouages se grippent et l'élément perturbateur se nomme Deana. Deana est la compagne de Kenny, le chauffeur complice dans l'enlèvement de Hardy et abattu par Calum MacLean. Jamieson n'avait plus confiance en Kenny qu'il jugeait peu fiable. Deana contacte donc Fisher, un policier qui prend au départ la disparition de Richard Hardy comme une blague. Seulement sur le parking où est garée la voiture du comptable, force lui est de constater que quelque chose cloche : il téléphone sur le portable de Hardy et entend la sonnerie à l'intérieur du véhicule. Alors il entreprend une visite dans les locaux du comptable et épluche les dossiers, dont un au nom de Shug Francis. Seulement il faut compter avec les fuites qui brouillent l'enquête, au grand dam de Fisher.
Troisième et dernier volet des aventures de Calum MacLean, Ne reste que la violence sent le réchauffé. Si Il faut tuer Lewis Winter et Comment tirer sa révérence étaient fort et âpre comme un whisky tourbeux écossais et pétillant comme une Scottish Ales, une bière brune caractéristique des Highlands. Mais cette fois, la magie n'a pas fonctionné, et ce roman manque de pétillant, avec même une impression d'éventé. Pourtant les phrases sont toujours sèches, épurées, avec un mélange de narration à la troisième personne et de déclinaisons de pensées à la première personne. Mais il existe un aspect répétitif, aussi bien dans la narration, la même phrase étant triturée afin de dire la même chose mais différemment dans le même paragraphe, que dans cette confrontation entre policiers et malfrats, entre gangs eux-mêmes, reliée par un trait d'union qui est le policier véreux. Noir, certes, dénué d'humour, mais un peu trop dilué dans l'aspect descriptif et l'analyse. Dommage. Ne reste que la violence des mots mais pas le plaisir ressenti avec les deux premiers volumes. Heureusement chaque titre peut se lire séparément.
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-malcolm-mackay-il-faut-tuer-lewis-winter-114186127.html
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2014/12/malcolm-mackay-comment-tirer-sa-reverence.html
Vous pouvez également, et je vous le conseille fortement, prendre connaissance des chroniques de deux amis blogueurs qui ne partagent pas forcément mon opinion, et c'est heureux :
http://www.action-suspense.com/2014/12/malcolm-mackay-ne-reste-que-la-violence-ed-liana-levi-2014.html
https://blacknovel1.wordpress.com/2014/12/07/ne-reste-que-la-violence-de-malcolm-mackay-liana-levi/ |
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