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ED MCBAIN |
Le Frumieux BandagrippeAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
2546Lectures depuisLe mercredi 16 Mars 2005
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Une lecture de |
Ce type est époustouflant ! Il sort deux romans par an, minimum, et trouve le moyen de se renouveler. Je veux parler de Mc Bain. Avec "Le frumieux bandagrippe" il signe un polar décalé comme je n'en ai jamais lu, dans lequel on entre par la porte de l'univers de Lewis Carroll : "Il brilguait ; slitueux, les tôves Giraient et gimblaient sur les loignes ; Mimeux étaient les borogoves, Et la molmerase horgrippait." Un poème mis en musique par une jeune femme enlevée sur un yacht lors de la présentation du CD. Nous retrouvons Carella du 87e, en collaboration-concurrence avec le FBI. Mc Bain aura de temps à autre recours au métalangage de Carroll, mais ce que j'ai apprécié, outre l'écriture c'est cet humour froid avec lequel il utilise la dérision, que ce soit l'autodérision dans ces quelques pages où il chambre un auteur qui utilise trop de personnages, et qui devrait plutôt se rabattre sur "les trois petits cochons", ou "Blanche neige et les sept nains", ou plus subtil alors qu'il porte un jugement sur le hasch, en informant le lecteur que Carella ne répond pas aux lettres d'insulte, mais aussi dérision envers le genre, avec des petites phrases mordantes, se payant même le luxe de placer dans la bouche de Carella l'un des principes d'Hemingway, "Montrer, c'est mieux que dire". Un bon polar, non pas tant par l'intrigue que par l'extrême jubilation avec laquelle on le dévore, un livre qui ne ressemble à rien de connu et qui prouve que le genre peut encore nous surprendre. Qu'on se le dise : Ed Mc Bain est passé de l'autre côté du miroir ! |
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