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PIERRE-ALAIN MESPLEDE |
Les Trottoirs De BelgranoAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
654Lectures depuisLe samedi 7 Juin 2014
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Une lecture de |
Quoi que puissent-en penser ses détracteurs, mais en existe-t-il vraiment, le tango n'est pas une danse morte. Les aficionados se donnent rendez-vous dans des salles où ils peuvent sacrifier à satiété à leur loisir favori et écouter de vieilles rengaines dont Carlos Gardel fut le chantre. Le tango qui est pour les Argentins ce que le blues est pour les Noirs des Etats-Unis. Maurice le narrateur aime à se retremper de temps à autre dans cette ambiance même si ses "dons chorégraphiques en la matière demeurent à l'état larvaire". Son quartier général, c'est "Les trottoirs de Belgrano", cabaret où se produisent chanteurs, musiciens et danseurs. Et lorsque Hermina est retrouvée morte sur le trottoir ce n'est pas à cause d'un accident provoqué par une figure mal négociée, mais bien par une balle fichée dans son sein gauche. Une publicité gratuite mais tapageuse dont se serait bien passé Hector, le patron de la boîte de nuit et ami de Maurice. Faut croire que les coups durs, ces deux là les collectionnent. Ils découvrent Virulano, le partenaire d'Hermina, la gorge tranchée dans son appartement. Comme il travaille au ministère de l'Intérieur, et plus spécialement au service des cartes de séjour, Maurice peut accompagner le commissaire Lancret dans son enquête, ce dont il ne se prive pas. Il devance même parfois le policier dans la rencontre de témoins supposés avoir quelque chose à dire. Les cadavres s'accumulent, et une sombre histoire de drogue se profile à l'horizon. Encore une histoire de came, penserez-vous. Non. En fait, l'héroïne n'est pas celle qu'on pense. La drogue ne sert que de prétexte à l'auteur pour nous faire découvrir et partager une ambiance, une passion. Nous entrons dans un univers particulier. Pas d'exotisme mais une atmosphère. Pour qui connaît Pierre-Alain Mesplède, l'homme prolixe a laissé place à un auteur aux phrases courtes, incisives. Comme si deux entités, l'orateur et l'écrivain habitaient la même enveloppe. Et comme dirait l'Argentin, je reprendrais bien un petit Volver. Le lecteur comprendra, à moins que sous l'emprise du whisky il ne tangue haut. Ce roman a été adapté au Cinéma par Jean-Pierre Mocky en 2005, scénario de Mocky et André Ruellan (Kurt Steiner au Fleuve Noir), musique de Vladimir Cosma, avec dans les rôles principaux : Michel Serrault, Charles Berling, Micheline Presle, Dominique Zardi, sous le titre inspiré (et peu inspiré) des années 50 : Grabuge. |
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