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EDWARD MARSTON |
La Tête De La ReineAux éditions 10/18Visitez leur site |
1115Lectures depuisLe lundi 29 Juillet 2013
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Une lecture de |
La lecture d’un roman policier historique me ramène inexorablement à ma prime jeunesse, lorsque je commençais à dévorer les œuvres de Paul Féval ou d’Alexandre Dumas. Pas forcément le côté intrigue policière, mais la reconstitution d’une époque, allant le plus souvent de la fin du Moyen âge jusqu’au début de la Révolution avec une préférence indéniable pour les exploits des mousquetaires du Roy. Dans La tête de la reine d’Edward Marston, le lecteur est absorbé par cette atmosphère dans laquelle l’enquête passe au second plan tout en étant toujours présente insidieusement. Nicholas Bracewell, régisseur de la troupe théâtrale “ Les hommes de Westfield ”, du nom du mécène qui assure leur pitance à condition que leurs prestations lui permettent de porter haut son blason, Nicholas Bracewell assiste donc à l’assassinat délibéré de son ami Will Fowler au court d’un duel dans une auberge. Il n’a de cesse de retrouver le meurtrier mais il doit régler la mise en scène de la nouvelle pièce de théâtre apologie à la gloire de Sir Francis Drake et de sa victoire éclatante sur l’Armada. La victoire des Protestants sur les Catholiques, trente ans après la décapitation de la Reine Marie Stuart. Les esprits sont toujours plus ou moins échauffés à cause de cette guerre latente entre les partisans de ces deux religions. Mais dans le milieu du théâtre une autre guerre, froide, oppose les différentes troupes afin de conquérir l’apanage de pouvoir jouer un jour devant la redoutable reine Elizabeth. Une jeune prostituée est égorgée par celui que Nicholas a surnommé Barberousse à cause la couleur de sa pilosité faciale, un jeune apprenti risque de périr sous l’avalanche de poutres dans sa chambre mansardée (cela ne s’appelait pas encore comme ça à l’époque me souligneront les puristes), Nicholas Bracewell lui même est assommé en pleine rue et le précieux livret de la pièce de théâtre lui est dérobé. Sans compter les mille petits avatars qui compromettent sérieusement le spectacle. Plus que l’enquête proprement dite, c’est la reconstitution de l’atmosphère, de l’ambiance de l’époque, des difficultés des comédiens à exercer leur art, de la vie du petit peuple dans le Londres de la fin du XIVème siècle, des auberges mal famées, de la prostitution, de l’intérêt porté par certains aux petits garçons (eh oui, ce n’est pas nouveau), sans oublier les moments forts de la décapitation de Marie Stuart ou de la bataille navale confrontant la flotte anglaise contre la puissante Armada espagnole, tout concourt pour faire de ce roman un pur moment de bonheur et de dépaysement. Ce qui nous change quelque peu des avatars de notre époque, avec ses histoires de chômage, de drogue, de prévarication politique et autres joyeusetés qui se banalisent à force d’écrire dessus.
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