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PASCAL MARTIN |
L’ogre Des LandesAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
2136Lectures depuisLe mardi 2 Janvier 2013
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Une lecture de |
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Date de péremption à respecter ! Noël 2008 ! Ses agapes ! Son foie gras ! C’est peut-être le cadeau empoisonné qu’un assassin facétieux a déposé devant le ministère de l’Intérieur sous la forme du corps d’une femme nue, gavée comme une oie, tenant dans ses mains une boîte et glissée dans son ventre recousu une enveloppe. Pas très appétissant tout ça d’autant que le billet précise que la date de péremption de la conserve est fixée au 1er janvier 2009. La boîte, après examen approfondi, contient une partie du foie de la victime, aliment épicé aux prions et virus capable de provoquer la mort de centaines de milliers de personnes, si elle se trouvait en vente dans un supermarché. D’ailleurs c’est ce que le confectionneur de cette bombe argumente si l’état ne lui verse pas une forte somme d’argent via des comptes bancaires situés dans des paradis fiscaux, avant la date limite. Le ministre de l’Intérieur, surnommé Vidocq par ses collaborateurs, est au pied du mur et ne peut qu’accéder à cet ultimatum. Quelques mois plus tard, et après qu’un spécialiste ait étudié le profil de l’expéditeur, l’inspecteur Le Meur est réquisitionné du fin fond de sa Bretagne et est envoyé en mission spéciale. Il se rend compte rapidement qu’il est habilement manipulé par son ministre qui en sait plus long qu’il a bien voulu avouer au départ. Pendant ce temps, Le Bonsaï, un des coureurs de nuit de l’énigmatique Foch, le patron de l’Œuvre, est convié (le mot est faible !) par son employeur à se rendre dans un camp de vacances particulier dans les Landes. Dirigé par Zinoviev, un ancien soldat russe, ce camp abrite des chefs d’entreprise, des décideurs, venus se ressourcer et vivre comme dans le temps à l’état sauvage. Au plus près de la nature afin de mieux appréhender plus tard leur vie professionnelle, les situations conflictuelles, et les aguerrir en leur impulsant des forces énergétiques nouvelles. Un peu dans le style des villages Borovo, décrits par Lévi-Strauss dans “ Tristes Tropiques ”. D’ailleurs ce village, dans lequel les hommes chassent à l’arc, et les femmes travaillent aux champs, s’appelle Ecovie.
Dans le décor d’un club de vacances, un ancien camp militaire réhabilité pour la circonstance, et dont l’enceinte est érigée de miradors et clôturée de murs sur lesquels sont disposés des barbelés, avec des serveurs habillés mode exotique, Le Meur et le Bonsaï vont se retrouver dans une enquête qui les dépasse. Surtout Le Meur qui reconnaît en l’une des serveuses affriolantes sa filleule Léocadie. Si Le Bonsaï au départ ne sait pas trop pourquoi il est là, il apprend vite par des messages anonymes, qu’il doit se méfier et faire attention. Un peu le même genre de conseils octroyés à Le Meur par Vidocq. Une histoire totalement décalée qui se termine en feu d’artifice, un décor somptueux et cinématographique qui relève d’Apocalypse Now. Pascal Martin joue à faire peur, mais si l’histoire est incroyable et semble manquer de crédibilité, au premier abord, on peux se demander si des hommes, tels que Zinoviev, si des tentatives de catastrophes humanitaires telles que ces boîtes contaminées brandies afin de mettre des gouvernements aux pieds de schizophrènes, ne pourraient pas exister, si même ils n’existent pas. La pandémie du H1N1 qui sévit au moment de la sortie du livre ne pouvant qu’engendrer des soupçons de manœuvres immorales. Les personnages principaux et secondaires sont hauts en couleurs, et le lecteur assidu est maintenant habitué aux coureurs de la nuit imaginés par Pascal Martin. Le cas de Zinoviev, mélange de Fantômas et Docteur Fu-Manchu et autres personnages incarnant l’image du Mal, de ses sbires, des deux frères paysans dont l’un est ingénieur agronome, résidant dans une enclave du camp, et de quelques autres, et l’histoire rocambolesque décrite sous forme d’une parabole, dénotent de la part de Pascal Martin une imagination foisonnante, de la grandiloquence et un manque de complexe face aux auteurs américains qui jouent dans ce genre d’univers. Enfin, dernier point à signaler mais d’importance, que ce soit les coureurs de la nuit, ou Zinoviev et ses sbires tous sont orphelins. |
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