Topo" Miranda sort de prison. C’est dur d’être enfermé, mais comme il avait plein de fric, il a arrosé le caïd dominant. On l’a donc laissé tranquille, et on lui a fourni un giton pour ses besoins sexuels. Cet Andrés est bien triste que Miranda le quitte. Toutefois, le truand libéré ne rejoint pas immédiatement son épouse Susana (ou Negra, on ne sait pas trop). Il s’installe dans une planque, et demande à un médecin de lui prescrire un test VIH au cas où il serait contaminé. Rassuré, il retourne en priorité chez son amie Lia, artiste plasticienne. Quant au fric, il n’en a plus guère de côté. Son complice Tornillo a quasiment tout claqué. Pour la bonne cause, ce qui fait que Miranda ne lui en veut pas. Mais bon, il va sûrement falloir trouver de l’argent sans tarder. Policier honnête, Perro Lascano est mal en point. Il a été gravement blessé par le major Giribaldi et d’autres ex-militaires. Recueilli et soigné chez Jorge Turcheli, commissaire principal de la police fédérale, il est provisoirement déclaré mort. Le chef des flics, un manipulateur parvenu à côtoyer les nouvelles sphères dirigeant l’Argentine, est avant tout un sacré ripou qui palpe des bakchichs. Il est bientôt exécuté dans son bureau par deux tueurs. Ça sent le roussi pour Perro Lascano, qui doit disparaître et se trouver une nouvelle activité. Le major Giribaldi regrette que la roue ait tourné, que l’autorité dictatoriale militaire ait cédé la place à cet état de mollassons. Pourtant, il n’a probablement pas dit son dernier mot. Fiancé à la belle Vanina, le jeune procureur Marcelo appartient à la génération qui voudrait assainir le pays, mais qui mesure combien c’est difficile… Pour ma part, impossible de continuer au-delà de soixante dix pages. Trop d’efforts déjà fournis pour arriver jusqu’à là. Le thème des séquelles de l’histoire argentine, la transition vers la démocratie actuelle, c’était fort attirant. Mais le résultat est navrant, lourdingue, plus proche du sombre mélo que du violent tango mortifère. Heureusement, dans ce sale pays de tous les vices (c’est l’auteur qui le suggère), survit un héros pur et dur, un mec bien ciblé par les méchants militaires à l’épisode précédent. Son obsession réside dans le fait de retrouver une certaine Eva, qui ressemble beaucoup à l’Arlésienne. Style d’écriture ? De longs et illisibles passages en italiques sont censés servir de dialogues ou exprimer des pensées intérieures. Fausse originalité, plus pénible qu’innovante. D’autres paragraphes descriptifs ne sont pas moins longuets. Comment adhérer à un récit pas tellement bien construit, et si peu fluide ?
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