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MIGUEL MIRANDA |
Quand Les Vautours ApprochentAux éditions L'AUBE NOIREVisitez leur site |
1705Lectures depuisLe vendredi 2 Juin 2012
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Une lecture de |
Au Portugal, Mário França est un détective expérimenté de Porto. Il lui arrive d’être sollicité par des clients fortunés. Tel cet industriel recherchant sa maîtresse, Paula Dagostine. La jeune femme est une peintre au talent prometteur, ex-petite amie du boxeur réputé Roque Daciano. Elle a disparu, alors qu’une expo de ses œuvres va débuter. Mário França assiste au vernissage, s’avouant fasciné par les toiles de Paula. En parallèle de l’expo, se réunit le Conseil des Sages. Les plus éminents scientifiques du pays sont présents. Mário França est témoin quand leur Président, le Pr.Avelar Dias Matos, est publiquement empoisonné. Pas de lien apparent entre ce décès spectaculaire et la disparition de Paula Dagostine ? Selon le détective, il y a forcément un rapport puisque lui-même se trouvait là. Il est temps pour Mário França de contacter ses acolytes, un trio d’informateurs. Dédos (Doigts d’Or), Kit Cobra (passionné de serpents) et Cotos (pas si diminué qu’il y parait) lui offriront sans doute peu d’indices, mais peut-être une ou deux pistes à suivre. Le policier Téofilo Cortignasse ne suspecte pas Mário França, il a plutôt besoin de son aide pour résoudre cette affaire. Le détective rencontre successivement les huit autres membres du Conseil des Sages. Des témoignages utiles, pour lui qui ne connaît guère le monde des scientifiques. Si les relations au sein du Conseil semblaient bonnes, des rivalités larvées agitaient le groupe. Il est vrai que la carrière et les mérites du Pr.Avelar Dias Matos étaient entachés de quelques doutes. Personne n’admet l’avoir détesté, mais on l’appréciait peu. Le détective comprend que le système permettant de parvenir au sommet, à la direction du Conseil des Sages, n’est pas des plus honnêtes. Celui qui succédera à la victime n’est pas obligatoirement ni suspect, ni le meilleur. Mário França s’offre un voyage au Brésil, à Salvador de Bahia, sur les traces de Paula Dagostine. Un pays où il se sent “comme dans les films”, cultivant son esprit imaginatif. S’il doit rentrer au Portugal pour l’enquête, il y reviendra, du côté de Copacabana et Rio. L’uranium appauvri ou la vie privée du Pr.Avelar Dias Matos, quel est le secret de ce meurtre ? Ce n’est pas le Pr.Avincula, chimiste ne répondant que par des “Non” qui l’aidera beaucoup. Quand il fait le bilan des témoignages, Mário França n’a pas le sentiment d’avoir tellement avancé. Quant à la peintre, il est plus sûr de retrouver Paula Dagostine dans ses fantasmes que dans la réalité… Ce roman, que l’on peut qualifier de “polar décalé”, est véritablement délicieux. Assassinat, disparition, enquête double, minces indices, les ingrédients ordinaires d’une nébuleuse affaire sont bien présents. Est-ce tant ce qui importe ? On retient d’abord un humour subtil, autour de ce personnage du détective. Ce n’est pas que sa méthode soit brouillonne, mais c’est un instinctif qui compte beaucoup sur le hasard, les circonstances. Il en vient souvent à douter de lui-même : “Mário França, un des meilleurs détectives du monde, vit à l’intérieur de ma tête. C’est une vérité difficile à regarder en face, à me représenter. La réalité est quelque chose de plus flou et de plus modeste, de beaucoup plus terre à terre, dépassant à peine le niveau du sol. Je ne suis qu’un détective de troisième ordre qui délire, qui souffre de la folie des grandeurs. J’entre en profonde dépression à chaque fois que j’y pense.” Les portraits de ses acolytes et des dignes membres du Conseil des Sages ne sont pas moins savoureux. L’auteur pointe ici une fumisterie concernant les thèses scientifiques. Ce qu’il décrit est plus que crédible… L’autre atout majeur, c’est la fantaisie poétique d’une grande part du récit. Car notre héros tout en nuances est sensible et rêveur, parfois nonchalant ou mélancolique. Ce qui ne l’empêchera pas de désigner un ou des coupables, qu’on se rassure. Très bien écrite, cette première enquête est vraiment à découvrir. On espère en lire d’autres… |
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