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MARCUS MALTE |
Mon Frère Est Parti Ce MatinAux éditions FOLIOVisitez leur site |
2504Lectures depuisLe dimanche 26 Fevrier 2012
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Une lecture de |
Dans la veine de Michel Quint, qui avec un petit livre (Effroyables jardins) avait eu un gros succès, Marcus Malte devrait connaître le même succès avec la réédition petit prix de Mon frère est parti ce matin… grande nouvelle ou court roman comme vous voulez l’interpréter. Le point commun entre Effroyables jardin et Mon frère est parti ce matin… réside entre le visible, le nombre de pages. Car il existe un autre point commun, que seul le lecteur pourra déceler, l’intensité du texte, de l’histoire proposée par des conteurs qui ne s’en laissent pas compter, conter. Charles B. décide un beau jour, d’ailleurs la météo était-elle au beau fixe en ce mémorable jour du mois de septembre 1972, alors qu’il est âgé de cinquante et un ans, de se calfeutrer chez lui et de se couper du monde. Enfin presque, car vivant dans un petit village, il demande à l’un de ses voisins, en qui il a toute confiance, de lui apporter quotidiennement les quelques provisions dont il aura besoin, ainsi que le journal local. Bref, notre homme, ermite moderne, qui appose sur ses fenêtres des morceaux de carreaux, obturant les moindres ouvertures, se retranche derrière un avenir qu’il veut gérer à sa guise, en se laissant aller au fil du temps. Seule petite occupation, récupérer le journal le matin et découper selon son bon vouloir, d’après des critères qui lui sont personnels, des articles de faits divers qu’il applique sur les murs selon son inspiration. De devenir du jour au lendemain ermite, cela fait jaser et dans la commune les langues vont bon train, jusqu’au jour où la populace applaudirait presque grâce aux retombées financières suscitées par des médias en mal de copies, malgré les élections présidentielles. Comme quoi, l’élection d’un président de la République n’est qu’un incident insignifiant lorsque les journaux trouvent une pâture qu’ils jettent comme bottes de paille (non transgéniques) au petit peuple affamé de ces petits riens qui changent de l’ordinaire. Charmant et rafraîchissant malgré le côté noir du propos, mais traité avec humour et quelques touches de causticité et d’émotion. De la belle ouvrage par un auteur qui s’intéresse dans tous ses romans sur les relations entre êtres humains, et pour une fois il s’agit de quelqu’un qui justement refuse ces relations pour des raisons qui lui sont propres et donc à respecter. Vous pouvez découvrir mes précédentes chroniques concernant Les Harmoniques, ainsi qu’un entretien avec Marcus Malte sur ce blog. |
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