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MARTINA MORISS |
Une Clé Pour MourirAux éditions PUBLIBOOKVisitez leur site |
1322Lectures depuisLe mercredi 6 Janvier 2010
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Une lecture de |
Brigitte Leroux se réveille au milieu de la nuit dans son appartement parisien, l’esprit embrumé. Somnolente, allongée sur le canapé du salon, elle ne se souvient plus clairement de sa soirée. Quand elle parvient à remettre ses idées en place, Brigitte découvre le cadavre de Jean-Yves Noblet, le directeur de l’agence de publicité où elle est comptable. Elle appelle immédiatement la police, qui arrive rapidement. Brigitte leur explique que la victime et elle étudiaient ensemble un dossier, avant qu’elle ne s’évanouisse. Ils étaient seuls dans cet appartement clos, dont elle est seule à posséder la clé. La serrure n’a pas été forcée, et aucune trace exploitable n’apparaît. L’équipe du commissaire Renaud est chargée de l’enquête. C’est lui qui annonce le meurtre de Noblet à son épouse Anne. Délicate mission, car cette femme de 42 ans est souffrante. En réalité, Anne Noblet cache à ses proches qu’elle est atteinte d’un cancer du pancréas. Elle n’a plus que quelques mois à vivre, mais évoque de simples problèmes hépatiques. L’analyse de sang indique que Brigitte et Noblet ont ingurgité un sirop sédatif, apparemment à leur insu. Les policiers trouvent sur l’ordinateur de Brigitte un message qu’elle a du mal à expliquer. Elle finit par admettre qu’ils étaient amants depuis quelques mois, mais nie avoir assassiné Noblet. Selon l’enquête des policiers, il semble que le directeur ait été un séducteur, tentant parfois sa chance avec des employées. Seule la secrétaire Mlle Dumont, à l’allure ingrate, n’a jamais eu sa chance. Le commissaire Renaud soupçonne sérieusement Brigitte. Mais Xavier Delarue, ex-amant de la jeune femme, figure aussi bientôt parmi les suspects. Ancien employé de l’agence, il est resté en contact avec Brigitte. Il n’est pas impossible qu’il ait fait fabriquer une autre clé de son appartement. L’enquête de voisinage apporte un troublant indice : Delarue utilise couramment un sirop antitussif, un sédatif. De retour de vacances, il est interrogé par la police. Il ne fournit pas d’alibi sérieux. Une vengeance de sa part, visant Brigitte, n’est pas exclue. Mais on peut aussi imaginer une complicité criminelle entre plusieurs personnes. De plus en plus fatiguée, Anne Noblet gère autant que possible le quotidien. C’est un vagabond qui va offrir une piste déterminante aux policiers… Est-ce que comptable rime avec coupable ? Tel pourrait être l’argument de ce roman. C’est une bonne enquête de police classique que nous présente Martina Moriss. On est immédiatement plongé dans les faits, avec la découverte du meurtre. Proche de la réalité, la procédure est respectée, sans détails inutiles qui alourdiraient le récit. Les hypothèses sur une poignée de suspects entretiennent le suspense, dans la tradition du genre. Les portraits des protagonistes sont bien dessinés, y compris à travers des témoignages. Il s’agit d’une histoire assez courte (115 pages), format adéquat pour ce type d’intrigue. Voilà donc un roman très plaisant à lire, fort convaincant, conforme à la tradition. |