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ÉRIC MANEVAL |
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1112Lectures depuisLe dimanche 27 Decembre 2009
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Une lecture de |
Âgé d’une trentaine d’année, Antoine Revin est veilleur de nuit dans un foyer social de la région de Limoges. On y héberge des ados en difficulté sociale ou psychologique. Maîtrisant sans trop de problème la situation, Antoine apprécie ce métier. N’étant pas éducateur, il n’a pas à s’intéresser au cas des pensionnaires. Pourtant, il discute souvent au milieu de la nuit avec la jeune Ouria. Parfois, il calme le petit Aymeric qui cauchemarde, croyant voir un moine templier. Une nuit, Antoine suit une émission de télé consacrée à l’affaire Firnbacher. Un jeune condamné est en prison depuis des années, accusé d’avoir tué et mutilé un enfant. Le portrait-robot d’un vague suspect jamais identifié frappe Antoine. Il connaît l’homme, lié à un épisode douloureux de sa propre vie. Antoine avait huit ans. Il adorait plonger dans la Vézère, en aval du barrage de Treignac. Malgré les crues de la rivière, il ne craignait pas les risques. Ce jour-là, il fut heurté par un tronc d’arbre, et faillit mourir. Un inconnu se trouvant sur la rive le sauva des eaux. Ce blond barbu aux yeux bleus soigna ses multiples plaies, non sans lui faire un peu mal pour qu’il retienne la leçon, avant que l’enfant ne soit hospitalisé. Le corps d’Antoine est encore strié des cicatrices causées en cette occasion. Il les a montrées à Ouria, qui semble fascinée. Conscient que son témoignage sur le suspect du portrait-robot peut relancer l’affaire Firnbacher, Antoine s’adresse à un ami journaliste. Celui-ci le met en contact avec Teddy Romero, expert en tueurs pervers. Après avoir photographié ses cicatrices, Romero et sa collaboratrice Mina, médium, interrogent en détail Antoine sous hypnose. Les faits sont proches de ceux du dossier Firnbacher. La méthode correspond à celle du “Découpeur”, qui a seize victimes à son actif. Avec une notable différence tout de même, c’est qu’Antoine est vivant et que c’est-ce “Découpeur” qui l’a sauvé et soigné. Sûr de son hypothèse, Romero met en contact Antoine et l’avocat de Firnbacher, pour tenter d’obtenir une révision du procès. Au foyer, une nuit suivante, le jeune frimeur Gaétan cause des troubles qu’Antoine parvient à réprimer avec l’aide d’Ouria. Après l’incident, un éducateur lui rappelle qu’il n’a pas à s’improviser psy. Un peu plus tard, Antoine soupçonne une présence suspecte autour du foyer. Quand la médium Mina revient le voir, elle ne collabore plus avec Romero, n’étant pas d’accord avec ses méthodes. Antoine lui-même est gagné par le doute, qui se transforme bientôt en fébrilité quand il sent planer une menace… Cette intrigue noire et psychologique s’avère plus interrogative qu’oppressante, ce qui constitue un bel atout. Inutile de surcharger la tension quand l’histoire est bien pensée. Et la forme assez courte (120 pages) permet au récit de garder une réelle densité. Sans doute, mais ce n’est pas un reproche, l’auteur aurait-il pu s’attarder sur la relativité des témoignages. Apporter une version disculpant l’accusé dans une révision de procès, ce n’est pas anodin. Et puis, le héros n’occulte-t-il pas une part d’enfance dans son récit ? On laisse au lecteur le soin de se poser lui-même les questions. Pour les sceptiques à ce sujet, l’hypnose est traitée de manière intéressante, puisqu’elle va jusqu’à la transmission de pensée. Quant à la psycho des ados, on voit ici que certains éducateurs sociaux en ont une vision trop schématique. Prendre du recul, éviter l’affectif, c’est d’accord. Mais ces jeunes ont aussi un instinct, une sensibilité du vécu, qu’Antoine perçoit mieux que ses collègues. Un suspense qui se base sur de tels personnages, êtres humains donc imparfaits, ne peut que séduire ! |
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