Evian : son lac, ses eaux, ses cures thermales, son casino. Et son épidémie de meurtres. Une carte postale tachée de rouge que découvre Mister lorsqu’il arrive dans cette cité consacrée à la remise en forme et aux jeux de hasard. Baptiste, le leader du Blue Zanini Quartet, en panne de pianiste l’a appelé à la rescousse. Un engagement estival cela ne se refuse pas. Le commissaire Jabron et ses adjoints sont dans tous leurs états. Quatre assassinats viennent d’endeuiller la cité thermale. Les quatre défunts ont en point commun d’avoir tous gagnés le jackpot à la roulette, ce qui apparemment ne leur a pas porté chance. Une seule balle entre les yeux a suffit. L’arme du crime et les munitions utilisées ne sont pas répertoriées au catalogue de la Manufacture des armes et cycles de Saint Etienne. Un cinquième meurtre est perpétré sur la personne du propre neveu du président de la république, ce qui ne serait presque qu’anecdotique dans le contexte. Au casino, le Blue Zanini Quartet soulève l’enthousiasme du public, grâce surtout à la prestation au piano de Mister. Entre deux pauses, un magicien hypnotiseur prend le relais, maltraitant celui qui lui sert de faire-valoir, toujours un spectateur prélevé au hasard dans la salle. Cette fois il s’agit de Talian, un personnage falot mais sympathique qui vient de décrocher la lune. Et qui se lie avec Mister et ses comparses. Mister redoute le pire, d’autant qu’un chauffeur de taxi, amateur de vitesse et au courant de tous les petits échos se trouve en permanence sur son chemin. Mister ne peut s’empêcher d’être intrigué et de réfléchir à ces événements qui le tarabustent. « En général, dans ces cas là, le coupable est celui auquel on pense le moins », lui dit son ami Bob le trompettiste. « Merci pour le tuyau, Bob ! Et tu vas me dire que c’est la philo qui t’a appris ça ? Hegel ? Kant ? Schopenhauer ou je ne sais pas qui, encore ? ». « Agatha Christie, fils. Agatha Christie… ». D’autres n’ont pas la chance de gagner, alors ils dévalisent le coffre du casino. Argent facile mais qui peut-être vaudra à son ou ses auteurs la clémence du tueur. Le lac des singes était le deuxième roman de Marcus Malte, publié au Fleuve Noir en 1997, et l’on retrouve avec plaisir le personnage de Mister qui était déjà présent dans Le Doigt d’Horace, son premier roman. Entre parenthèse, dommage que Marcus Malte n’utilise plus Mister, car la petite musique de jazz qu’il diffusait était prégnante et donnait un ton, une saveur particulière à ses ouvrages. Deuxième roman publié disais-je et déjà Marcus Malte démontrait son talent, sans fausse note, avec cette écriture particulière, aboutie, vive, nimbée d’une poésie tragique, comme ce journal parlé du tueur qui s’intercale entre les chapitres. Il était temps que ce roman soit réédité, une lacune comblée aujourd’hui.
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