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LAURENT MARTIN |
Certains L'aiment ClosAux éditions BALEINEVisitez leur site |
2001Lectures depuisLe mardi 18 Fevrier 2009
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Une lecture de |
Anar invétéré, Gabriel Lecouvreur n’a jamais été très pieux. Signe de l’âge et rencontre de hasard, Le Poulpe décide de tenter une retraite spirituelle dans un monastère. Sans doute est-il réellement maudit car, lors du voyage en TGV, Gabriel est victime d’une petite vieille qui le dévalise. Arrivé chez les bénédictins, il espère trouver la sérénité. D’autant que les retraitants comme lui ne sont pas nombreux en ce mois de janvier. Gabriel loge à l’hostellerie du monastère, assiste aux offices, et se plonge dans des livres saints. Pourtant, ce lieu propice à la méditation, n’est pas si reposant. Dans la nuit, Gabriel aperçoit une ombre qui s’enfuit. Puis c’est un moine qui meurt, poignardé avec une croix. Son enterrement se fait dans la plus grande discrétion. Gabriel n’est pas insensible au charme de la rousse Natacha, qui tient une crêperie dans les environs. Mais, intrigué par le décès suspect d’un autre vieux moine, Le Poulpe s’intéresse d’abord aux secrets du monastère. C’est comme si Dieu lui demandait de trouver le coupable. “Gabriel accepta la divine mission. C’était sans doute la seule façon qu’il avait de racheter d’un coup tous ses péchés.” Il interroge le frère s’occupant de la boutique sur les fonctions et les charges de chacun, sympathise avec le moinillon Philippe qui est de la région, et entreprend une visite nocturne des bâtiments religieux. Une réunion de quelques moines, à l’insu des autres, lui laisse imaginer quelque complot. Avant qu’un coup sur la tête ne le mette KO. Passages secrets ou souterrains expliqueraient que l’ombre aperçue par Gabriel disparaisse si aisément. Il s’interroge aussi sur l’incendie de la chapelle du monastère, qui la détruisit un an plus tôt. Le second moine défunt n’était pas un saint, selon son neveu. À moins que les victimes aient été hostiles à toute modernisation du fonctionnement interne ? Quand un troisième vieux moine est assassiné, Gabriel est certain qu’il doit chercher le coupable au sein du monastère. L’aide du jeune Frère Philippe peut lui être utile. Qu’il s’agisse d’un moine, d’un des retraitants, ou d’un tiers venu de l’extérieur, Le Poulpe n’hésite pas à affronter le danger… Dans la série Le Poulpe, où chaque auteur apporte sa propre manière, avouons que certaines versions sont plus convaincantes que d’autres. Grand prix de Littérature policière 2003, pour “L’ivresse des Dieux”, Laurent Martin nous propose un épisode de qualité supérieure. Gabriel Lecouvreur chez les religieux, “attaqué par un virus clérical inconnu et sournois”, c’est déjà une belle idée. Vu le contexte, le récit donne plutôt dans le sourire esquissé que dans la grosse plaisanterie. Notons la précision subtilement érudite concernant les rites monastiques. Quant à l’intrigue criminelle, forcément placée sous les auspices du Démon, elle est solidement construite, dans les règles de l’art. Un suspense divinement entraînant, un roman diablement agréable. |