GILLES MORRIS-DUMOULIN

New York, début des années 1950. Alors qu’il attend sa fiancée Gloria sur la 7e Avenue, le détective privé Peter Warren assiste au kidnapping d’une jeune femme. Il bouscule le conducteur d’une voiture, afin de prendre en filature la Cadillac des ravisseurs. Ce qui le mène jusqu’à chez Wilfred Venning, prof de culture physique surnommé Biceps. Fatty, garde du corps du bellâtre, intervient. Peter Warren fait face à Biceps et à ses amies, quand la police cerne les lieux. Il y a méprise : Susan Cooper a juste été invitée par Venning, qui veut l’embaucher comme secrétaire. Shirley, belle naïade amie de Biceps, confirme. Personne ne porte plainte. Mais le policier Johnny Lockwood, possible futur beau-frère de Peter, se moque copieusement de lui.

Chez Susan, absente, le détective découvre bientôt le cadavre d’un homme dévêtu et en partie carbonisé. Ayant alerté Johnny, il oublie de lui dire qu’il a reconnu le macchabée non-identifiable. C’est Benny, le chauffeur de Biceps Venning. Il va ramener la Cadillac chez ce dernier, mais se sent suivi par des artistes de la filature dans leur Chevrolet. En présence de la sirène Shirley, l’explication avec Venning tourne à la mise au poings (!). Après avoir raccompagné la belle nageuse, Peter rentre enfin chez lui. Où il est illico mis KO par Fatty et Venning. Castagne et coup de feu cessent lorsque intervient Gloria. Après quelques soins, Peter essaie de récapituler les faits avec Johnny, sans être sûrs du rôle de chacun dans ce mystérieux micmac.

Un nouveau cadavre est découvert. Celui d’un chef d’entreprise, dont la société a son siège dans l’immeuble où Susan est employée. L’homme a été tué bien avant qu’on le retrouve. Impossible qu’il n’y ait pas de rapport avec l’affaire en cours, selon Peter. Peut-être doit-on s’inquiéter pour Susan Cooper. Beaucoup moins pour la secrétaire et maîtresse de la victime, une jeune femme ne manquant pas de caractère. Les types en Chevrolet rôdent toujours, et finissent par aborder Peter. Il est convié chez leur puissant patron, qui n’a pas envie d’être mouillé dans cette sale affaire. Le soir, Venning et Susan dînent en privé, tandis que Peter les surveille. Soudain, l’assassin se manifeste à nouveau…

Datant de 1953, “Sur le gril” est une des trois premières aventures du fringant Peter Warren. Aujourd’hui rééditée (initiative bienvenue, il faut le reconnaître), cette enquête est suivie d’une présentation explicative par G.Morris-Dumoulin. Fort mouvementée, l’histoire s’inscrit dans l’esprit de nombreux romans noirs américains de l’époque. Décor new-yorkais, Cadillac et Chevrolet, jolies filles assez court vêtues, bagarres à gogo et calibre 38 pour calmer les plus échauffés, héros intrépide traversant parfois rudement les évènements : on trouve ici tous les éléments du pur roman d’action. Sur une narration enjouée, le lecteur est vite captivé. Solide intrigue à suspense, puisqu’il reste à déterminer qui est le tueur et le pourquoi de l’affaire.