|
|
M.V. MONTALBAN |
Meurtre Au Comité CentralAux éditions |
3079Lectures depuisjour de sa mise en ligne
|
Une lecture de |
« Je crois que le fait qu'un écrivain décide ou non que son écriture est une écriture d'intervention est un problème de satisfaction morale, personnelle, et qu'il ne peut jamais espérer que de cette intervention puisse découler un changement réel des choses. » Dans Mouvements n°15/16 La réunion du comité central du PCE va commencer, dans l'auditorium d'un grand hôtel madrilène, quand la lumière s'éteint. A peine une minute plus tard, lorsqu'elle se rallume, le secrétaire général, Fernando Garrido, gît, affaissé sur la table, poignardé en plein cœur. Qui a commandité ce meurtre ? Un membre de la direction du parti ? Un homme qui a combattu le franquisme pendant plus de trente ans ? - Une pièce fermée. Des accès gardés par le service d'ordre. Dans la pièce, cent quarante membres du comité central dont cent trente-neuf peuvent être: des assassins. Voilà toutes les données du problème, sauf si quelqu'un a trompé la surveillance, est entré, a tué et est ressorti. Le plus vraisemblable reste que le meurtrier se soit trouvé à l'intérieur et qu'il ait utilisé un complice pour éteindre les lumières. - Qu'en dit le Parti ? - Il se refuse à admettre que l'assassin ait pu se trouver à l'intérieur. - On se croirait dans un roman anglais. Malheureusement on n’est pas dans un roman anglais alors il faut se rendre à l’évidence: le tueur ne peut-être qu’un des membres de la prestigieuse direction. Certes, mais comment a-t-il pu frapper, dans l’obscurité, avec autant de précision ? La direction du PCE fait appel à Pepe Carvalho pour découvrir l’identité du traître. Pourquoi moi ? demande Pepe Carvalho au responsable du parti venu de Madrid. Parce que le gouvernement a désigné Fonseca comme enquêteur et que ce flic a commencé sa carrière dans notre Parti comme infiltré franquiste. Son infiltration nous a valu un très grave coup de filet dans les années quarante et quatre exécutions. De plus: Parce que vous êtes un ancien communiste. Parce que vous savez qui nous sommes, comment nous sommes, d'où nous venons, où nous allons. Pepe Carvalho d’abord réticent se laissera convaincre à la perspective de déguster un cocido, pensée qui deviendra vite réalité Carvalho disserta sur les rapports du pot-au-feu et du cocido, à l'arrivée de ce dernier, apparemment excellent. Le pois chiche, dit-il, caractérise la culture du pot-au-feu à l'espagnole et c'est presque toujours le légume sec qui apporte la nuance particulière. Par exemple, dans le Yucatan on fait un cocido avec des lentilles, et au Brésil avec des haricots noirs. Parmi les cocidos aux pois chiches des villages castillans, celui de Madrid se distingue par le chorizo et celui de Catalogne par la saucisse au sang et la farce. C’est à la suite d’une boutade de Carillo Santiago, le dirigeant du PCE, que Montalban rédigea Meurtre au Comité Central. Ecrit en 1981, quelques années après la mort de Franco alors que l’appareil d’état hérité de la dictature n’a subi que des modifications de façade, laissant en poste tous les dignitaires de la dictature, Meurtre au Comité Central, offre à l’auteur l’occasion de batailler pour une transformation du PCE, de rompre avec sa culture stalinienne et de rallier le camp de ce qui à l’époque se nommait l’eurocommunisme. Mais cette position politique que l’auteur défendait dans les instances du parti socialiste unifié catalan (PSUC) se trouve tempérée par le souvenir du coup d’état militaire chilien et la crainte de voir l’armée espagnole se soulever et interrompre la transition La tentative de Golpe de Tejero viendra confirmer ces craintes |
Autres titres de |