La ville des prodiges de Eduardo MENDOZA


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EDUARDO MENDOZA

La Ville Des Prodiges


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Eduardo MENDOZA




Une lecture de
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« L’année où Onofre Bouvila arriva à Barcelone, la ville était en pleine fièvre de rénovation (…) L’année où Onofre Bouvila disparu à Barcelone, la ville avait commencé à entrer en décadence »
Entre ces deux phrases (l'une qui ouvre le récit, l'autre qui le clôt) : « La ville des prodiges ».
Entre l’arrivée et la mort de Onofre Bouvila la ville aura connu deux expositions universelles, des travaux gigantesques, la construction de l’Ensanche et l’incroyable spéculation autour de cette urbanisation…
Le cinéma aura fait son apparition, une guerre déchiré l’Europe…
Et au rythme de ces bouleversements un petit catalan né à la fin du 19 siècle, venu de la « Catalogne agreste, sombre et brutale(…) où les maisons étaient construite sur des pilotis de bois, l’organisation sociale était tribale et les hommes rudes et sauvages »,va se hisser jusqu’aux sommets de la puissance.
Dans ce tourbillon, où les hommes s’affrontent, trahissent et meurent, où les anarchistes deviennent trafiquants d’armes, proxénètes ou truands, les poseurs de bombes fous et les fous travestis ou espions… où chacun prend la place de l’autre car plus rien n’est à sa place et qu’il n’y a plus de place pour rien, la ville, inexorablement, grande triomphatrice s’étend… s’étend encore et toujours… car seule la ville, Barcelone, est éternelle.





Une autre lecture du

La Ville Des Prodiges

de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE

La Ciudad de los prodigios - traduction d'Olivier Rolin. Collection Points Romans. Parution septembre 2007. 544 pages. 8,40€.

Première édition Le Seuil. 1988.

Bon anniversaire à Eduardo Mendoza, né le 11 janvier 1943.

La ville des prodiges, c'est Barcelone, une ville en pleine expansion, en pleine fièvre industrielle en cette année 1888, et qui organise après Londres et Paris "son exposition universelle".

Dans cette cité en effervescence, débarque un jeune garçon, Onofre Bouvila, qui, à treize ans, se lance à corps perdu dans la bataille de la vie sans aucun complexe.

Il s'installe dans un hôtel miteux et pour payer sa pension va distribuer des tracts de propagande anarchiste. Qu'importe le métier, il veut réussir. Il deviendra successivement camelot, homme de main, chef de gang, trafiquant, grand industriel, et il devra sa réussite grâce à un manque total de préjugés, à sa faculté d'adaptation quelles que soient les épreuves, son obstination sans faille, la facilité avec laquelle il ourdit les plans les plus ingénieux et dans lesquels succombent ses ennemis et ceux même de ses amis tombés en disgrâce à ses yeux.

Il avait une confiance sans limites dans sa capacité à surmonter n'importe quel obstacle et à tirer profit de n'importe quelle difficulté.

Au travers de cette ascension, c'est la ville de Barcelone, son histoire, la grande et la petite, son expansion, son développement qui nous sont révélés, avec force détail, avec minutie, avec chaleur, avec amour, avec réalisme mais sans complaisance, par l'un des plus grands romanciers espagnols actuels.

Eduardo Mendoza dépeint une jungle dans laquelle vivent, survivent, meurent, rufians, maquereaux, filles de joie, travestis, voyous en quête d'honorabilité, bourgeois décadents aimant s'encanailler, toute une faune haute en couleurs, prête à tuer pour se défendre, prête à toutes les compromissions, mais avide de respectabilité.

Les aventures des derniers des Picaros, ces aventuriers espagnols, qui ont justement fourni ce qualificatif de picaresque aux romans d'action.

Un roman dense, touffu, prenant. Le lecteur suit avec intérêt, avec passion, les aventures, l'ascension de Onofre Bouvila, mais aussi l'extension, l'industrialisation de Barcelone souvent à l'avant-garde du progrès, réceptrice d'idées nouvelles, et souvent refrénée dans son essor par Madrid, la capitale.

Plus qu'un roman policier, plus qu'un roman d'aventures, c'est un roman d'amour. Un roman d'amour pour une ville : Barcelone.

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