African queens de Patrice MONTAGU-WILLIAMS


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PATRICE MONTAGU-WILLIAMS

African Queens


Aux éditions LES CHEMINS DU HASARD

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Le mercredi 26 Septembre 2018

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Patrice MONTAGU-WILLIAMS




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Parution le 15 mars 2018. 156 pages. 15,50€.

ISBN : 979-1097547059

On la trouvait plutôt jolie, Ayaan

Elle arrivait des Somalis Ayaan

Dans un bateau plein d’émigrés

Qui venaient tous de leur plein gré…

Mais Ayaan est plus que jolie, elle est sublime. Elle aussi a quitté sa Somalie natale, en compagnie de sa sœur Zohra, car elle n’acceptait pas l’asservissement de la femme à cause de la religion et des traditions.

Sa sœur aînée Zayane a subi une excision deux ans auparavant, et cela s’est mal terminé. Son père l’a mise à la porte, comme si c’était de sa faute. Et comme Ayaan était promise à un vieux, un mariage arrangé par son père qui ne voyait que ses intérêts, elle a décidé de fuir Mogadiscio et la guerre, et de se rendre en France, un pays d’accueil paraît-il. C’est ce qui est marqué sur les prospectus de voyages des passeurs, qui prennent cher, non seulement en argent mais également en dignité.

Leur barcasse fait naufrage comme souvent cela arrive. Heureusement Ayaan avait mis son gilet de sauvetage et après un séjour en Italie, elle débarque en France, et tout naturellement trouve asile parmi des réfugiés à Paris, quartier de la Goute d’or. Mais Zohra, sa jeune sœur, qu’est-elle devenue ?

C’est là qu’Ayaan est repérée par la Hyène, mère maquerelle, tandis que son comparse, le Scorpion, un nain surnommé ainsi à cause d’une difformité de la colonne vertébrale mais aussi parce qu’il est venimeux et cruel découvre, cachés par une Noire maigrichonne sous une couverture, deux gamins âgés de trois à quatre ans. Des jumeaux albinos dont il s’empare immédiatement. Autre personnage qui lui n’est pas présent car vivant continuellement ou presque dans sa cave Mchawi, le sorcier. Tous trois cornaqués par Papa Mungu, le patriarche dit aussi le Cheikh, qui règne en maître sur le quartier.

Boris Samarcande, commissaire du XVIIIe arrondissement parisien, est un quinquagénaire débonnaire, qui aime son quartier, d’ailleurs il y vit, s’en imprègne, et pour qui la notion de Mal et de Bien est assez élastique. Il habite seul avec son chat, et cela lui convient bien ainsi. Il connait les bistrotiers d’un triangle approximatif Pigalle-Montmartre-Barbès, et ne court pas auprès des petits délinquants pour faire du chiffre comme les arrivistes.

Un problème avec des réfugiés square Saint-Bernard, au nord de la Goute d’or, lui est signalé par son adjoint et ami Montoya. La responsable d’une association caritative lui apprend que quelques salopards, ayant écouté la bonne parole de Saint Sarko, désiraient nettoyer le quartier à l’aide d’un engin haute-pression. Il y a toujours des abrutis, mais il faut se méfier de ceux qui cachent leur mauvaiseté sous un air bonasse.

C’est alors que s’interpose Papa Mungu proposant de mettre à disposition des réfugiés malades, atteints de la gale, un local. Il précise qu’il est président d’une association dite Zanzibar, là où il est né, et qu’il s’occupe en priorité des migrants venant de la Corne de l’Afrique. Boris Samarcande accepte mais en se promettant d’enquêter, car il n’est pas convaincu par celui qui se déclare un saint, voire un dieu, la signification de son nom.

La vie m’a appris à me méfier des saints et des martyrs. Et plus encore, des dieux. Je suis plus à l’aise avec les voyous : eux, au moins, ils n’entendent pas de voix tombées du ciel.

Et c’est ainsi que Boris Samarcande va se trouver entraîné dans une vilaine affaire de disparitions, dans un cloaque de misère humaine. Il va faire la connaissance, par l’intermédiaire d’un ami peintre et sculpteur qui vit en face de chez lui, de Manuela, une jeune femme qui se présente comme journaliste et désirant enquêter sur le quartier. Elle est belle et ne le laisse pas indifférent, au grand dam de son chat Alphonse.

Plus qu’un roman, noir, African Queens est un docu-fiction terrible sur la vie des réfugiés, Somaliens ou autres, car ils sont tous logés à la même enseigne, qu’ils soient originaires de la Corne de l’Afrique ou des autres pays guettés par la famine, meurtris par les guerres et les corruptions.

Un roman brûlant d’actualité sur les conditions de départ de leur pays de migrants obligés de s’expatrier, d’échapper aux naufrages, des passeurs malhonnêtes, des trafiquants et marchands de viande fraîche, que les corps soient entiers ou découpés, à chaque individu sa destination précise, du travail difficile des bénévoles d’associations humanitaires, de tous ceux qui refusent l’arrivée de ces migrants pour des raisons idéologiques nauséeuses, d’hommes politiques qui trouvent toujours de bonnes mauvaises raisons pour refouler hors des frontières une population qui ne demande rien ou presque, juste un peu d’humanisme.

La découverte également pour ceux qui ne connaissent que par des informations de seconde main ce quartier cosmopolite attachant pour peu que l’on essaie de comprendre les habitants, de ne pas avoir peur, de n’avoir aucune appréhension, de ne pas se montrer arrogant, d’essayer de lier sinon des amitiés au moins des relations de bonne entente. Comme partout il existe des brebis galeuses, mais aussi des âmes simples, charitables, prêtes à se dévouer pour vous faire plaisir.

Les gestes de l’amour sont universels. C’est le seul langage que comprennent tous les hommes de la terre, où qu’ils se trouvent. S’ils l’utilisaient plus souvent pour communiquer, il y aurait certainement moins de guerres, d’attentats, de massacres. Mais allez expliquer ça aux politiciens, aux prêtres et aux généraux !

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