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KANAE MINATO |
Expiations, Celles Qui Voulaient Se SouvenirAux éditions ATELIER AKATOMBOVisitez leur site |
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Une lecture de |
Roman noir traduit du japonais par Dominique Sylvain, Saori Nakajima et Frank Sylvain Parution : 19 septembre 2019
Cinq fillettes jouent au ballon à l’ombre du gymnase de leur école primaire, désertée pour les vacances d’été. Arrive un prétendu artisan qui sollicite leur aide. Sae, Yuka, Maki et Akiko laissent Emiri partir seule avec lui. Quelques heures passent avant qu’elles ne s’inquiètent. Elles découvriront le corps sans vie de leur amie. Les quatre enfants sont les seuls témoins, mais malgré l’insistance de la police, toutes affirment n’avoir aucun souvenir du visage du meurtrier. Dévastée, la mère d’Emiri les somme d’aider à son arrestation ou de trouver un moyen d’expier. À défaut, aucune n’échappera à sa vengeance.
Expiations, celles qui voulaient se souvenir (Shokuzai), deuxième roman de Kanae Minato, a connu un grand succès à la fois critique et public. Nominé au Japon, en 2010, pour le Prix de l’association des auteurs de romans policiers, et en 2018, aux États-Unis, pour le prix Edgar Allan Poe, il a été adapté pour la télévision par Kiyoshi Kurosawa en 2012. Une version cinématographique a été présentée au public français en 2013.
Née en 1973, Kanae Minato, diplômée de l’université de Mukogawa, travaille pour une association humanitaire au royaume de Tonga, puis démarre une carrière d’enseignante en économie domestique avant de s’essayer à l’écriture, passée la trentaine. En 2009, son premier roman, Les Assassins de la 5e B (Kokuhaku), remporte le grand prix des libraires du Japon, attribué pour la première fois à une primo-romancière. C’est le début d’une œuvre maintes fois primée avec 23 romans parus à ce jour et de nombreuses nouvelles. Son travail se caractérise par une construction méticuleuse et une étude psychologique fouillée de personnages dont le parcours personnel détermine les actions. Au Japon, Minato est la meilleure représentante actuelle du genre iya miss (raccourci pour iya misuteri) englobant ces romans, très fréquemment des polars, qui laissent un arrière-goût « désagréable », mais procurent une saisissante expérience de lecture. Forte tension psychologique, personnages très noirs souvent englués dans des situations inextricables, suspense basé sur l’effroi : ces éléments soutiennent une atmosphère puissante à la beauté inquiétante. Le grand initiateur du mouvement iya miss est Edogawa Ranpo, lequel s’inspirait bien sûr d’Edgar Allan Poe, mais aussi des écrits d’André de Lorde pour le théâtre du Grand Guignol ou de ceux de Maurice Level (« le Poe français »). Les critiques japonais voient en Patricia Highsmith ou Ruth Rendell des pratiquantes occidentales de l’iya miss. Ils citent également Mo Hayder, Gillian Flynn et Pierre Lemaitre parmi les auteurs contemporains proches de cet univers.
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