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JAMES MELVILLE |
Le Neuvième NetsukeAux éditions PICQUIERVisitez leur site |
519Lectures depuisLe jeudi 18 Decembre 2020
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Une lecture de |
The ninth Netsuke – 1982. Traduction de Gilles Berton. Editions Philippe Picquier. Parution octobre 1991. 192 page. ISBN : 9782877300957 Réédition : Collection Grands Détectives N°2369. Editions 10/18. Parution avril 1993. En France, on appelait cela des Maisons closes mais elles sont fermées ! A Kobé, comme dans bien d’autres villes nippones, existent des hôtels d’amour permettant aux couples illégitimes, et aux prostituées, d’assouvir leur passion ou d’exercer leur petit métier en toute impunité. Et c’est dans l’une des chambres sophistiquées du Fantasia Hôtel (lits tournants, TV Couleur, vidéo…) qu’a été découvert le cadavre d’une jeune femme dont le principal revenu résidait dans le commerce de ses charmes. Le commissaire Otani, désirant compléter l’enquête de son adjoint Kimura et peut-être découvrir de nouveaux indices, y loue une chambre pour deux heures en compagnie de sa femme. Un prétexte qui devient récréation, mais n’entrons pas dans les détails et respectons leur vie privée. Donc Otani fouille cette chambre à l’ambiance érotique et sa femme trouve, cousu dans l’ourlet des rideaux qui masquent le lit, les entourant tel un baldaquin, un netsuke, petite figurine d’ivoire haute de cinq centimètres, fort délicatement ciselée, et en vogue au XVIIIe siècle. Le personnage féminin représenté par cette statuette ne correspond pas aux canons de la beauté définis par les artistes et la mode de l’Empire du Soleil Levant. Otani s’adresse au conservateur du musée de Kyoto afin d’obtenir de plus amples renseignements sur ce qui s’avère être une pièce de collection. Le musée détient sept netsukes et celui en possession d’Otani complète ou presque la collection représentant les neuf muses de la Grèce antique. Jugeant cette figurine comme une pièce à conviction, Otani refuse de se dessaisir de ce que les responsable du musée qualifie de trésor national, à la valeur inestimable. Le comportement de Ninja Noguchi, un de ses collègues, plonge le commissaire dans la plus profonde perplexité, d’autant qu’il est convoqué par les hautes autorités policières de la capitale. Cette figurine, et le meurtre qui y est lié, fait remonter à la surface la période trouble de la guerre américano-japonaise, prenant ses racines dans les Philippines, et de hauts personnages affiliés à la Diète, assemblée politique nippone, semblent compromis.
Plus qu’un roman policier, alerte mais à la trame fragile, ce livre permet de plonger dans un univers oriental, mystérieux, courtois, loin des clichés dus à certains auteurs qui ne trouvaient en l’exotisme que l’alibi du péril jaune. Vu par un Anglais connaissant fort bien les us et coutumes de ce pays, nous progressons sur les traces du commissaire Otani dans un pays partagé entre le désir de se moderniser, de s’ouvrir à l’Occident, et celui de garder intact et de protéger ses traditions, divisé entre son passé et son avenir. Un roman plein de fraîcheur, de suavité, mais qui ne tombe pas dans le piège de l’onctuosité outrancière, et des yakusas, ce qui nous change de la noirceur de certains romans américains et de leurs gangsters arrogants. James Melville a écrit une dizaine de romans policiers mettant en scène le commissaire Otani dont Mortelle cérémonie ou Le samouraï récalcitrant. |
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