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PETER MEAZEY |
La Jegado, L'empoisonneuse BretonneAux éditions ASTOUREVisitez leur site |
1244Lectures depuisLe jeudi 23 Aout 2007
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Une lecture de |
Hélène Jégado mérite de figurer parmi les grandes criminelles de l’Histoire judiciaire. Elle naît en 1803 dans le Morbihan. Durant de longues années, elle est cuisinière dans des presbytères, ou employée chez des bourgeois. Ce n’est qu’en 1851, à Rennes, que la justice s’intéresse finalement à Hélène Jégado. Pourtant, dès l’âge de trente ans, les morts suspectes se multiplient sur son parcours. Deux premières séries d’empoisonnements chez des curés font des victimes. On craint le choléra, sans soupçonner Hélène. On la qualifie de "miraculée qui porte la poisse". Dans chaque bourgade où elle passe, on devrait s’étonner d’autant de décès. Si la rumeur populaire s’inquiète, on ne s’en préoccupe ni chez les notables bourgeois, ni chez les autorités. Après quelques méfaits dans un couvent et d’autres morts suspectes, on se méfie quand même d’Hélène Jégado. En 1841, elle s’installe à Rennes. Les crimes commis avant cette date vont bénéficier de la prescription. Cette femme sale et alcoolique, qui vole du linge et du vin chez ses employeurs, va être l’auteur de nouveaux meurtres. Elle feint de bien s’occuper, avec piété, des gens qu’elle empoisonne. Après avoir fait plusieurs victimes dans le personnel d’une auberge rennaise, c’est chez un homme de loi qu’elle sévit. Cette fois, Hélène est d’abord accusée de vol domestique, avant que des morts suspectes soient démontrées... Ce cas judiciaire n’est pas une fiction, mais sa singularité rend cette affaire romanesque. Avec environ trois douzaines de victimes en dix-huit ans, Hélène Jégado détient un record mondial du crime au féminin. Conteur talentueux, Peter Meazey retrace sans dramatiser cette série meurtrière. Il nous adresse un sourire complice, soulignant la naïveté des uns, l’incompétence des autres. Son analyse de la société de l’époque apparaît très juste. Il nous fait comprendre que la “monstruosité” de l’accusée n’explique pas tout. Vivante et exacte, cette reconstitution est absolument passionnante. |