Là où elle repose de Kimberly MCCREIGHT


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KIMBERLY MCCREIGHT

Là Où Elle Repose


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Le mercredi 18 Aout 2016

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Kimberly MCCREIGHT




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Ridgedale est une ville située à une quarantaine de kilomètres au nord de New York, qui a connu un essor récent amenant de nouveaux habitants. Parmi eux, Molly Sanderson, son mari Justin, et leur fillette de cinq ans, Ella. Professeur de Lettres depuis quelques mois à l’université de Ridgedale, Justin est issue d’une famille aisée et équilibrée. Molly a connu une enfance bien plus difficile : une mère froide et aigrie décédée tôt, un père qui les avait abandonnées. Il y a deux ans, Molly traversa une autre épreuve : son bébé mort-né. Elle fut suivie par un psy. À Ridgedale, elle est salariée du journal local, un poste tranquille qui lui permet de s’occuper d’Ella, en maternelle dans la classe de l’instit Rhea.

Molly est amie avec Stella, dont le jeune fils est à l’école avec Ella. Extravertie, Stella peut agacer certains, parfois. Elle est également la mère d’un jeune homme, Aidan, dont la désinvolture rappelle le caractère de Stella. Si Barbara Carlson est aussi mère d’un enfant de cinq ans, Cole, et d’une ado de dix-sept ans, Hannah, elle est totalement à l’opposé de Stella. Épouse du commissaire de police de Ridgedale, Barbara s’affiche mère de famille exemplaire. Avec ses principes rigides, elle porte un regard négatif sur les autres parents d’élèves. C’est pourquoi, quand l’instit Rhea l’alerte sur l’agressivité du petit Cole, Barbara refuse d’y croire. Pourtant, ses crises frôlant l’hystérie sont bien réelles, elle le verra.

Âgée de seize ans, Sandy Mendelson habite avec sa mère Jenna un appartement crasseux, dont elles ont du mal à payer le loyer. Elles sont toutes deux serveuses au Blondie’s. Mais la volage Jenny reste autant volcanique qu’à l’époque de sa jeunesse, dès qu’il s’agit d’avoir des amants. Grâce à Rhea qui l’a convaincue, Sandy prend des cours de soutien scolaire afin de tenter un diplôme. C’est Hannah, excellente élève, digne fille de Barbara, qui se charge de l’aider pour ces cours. Sandy entretient une vague relation avec Aidan. Ni lui, ni Hannah, ne peuvent vraiment réaliser dans quelle mouise elle se trouve. Pour l’heure, Sandy recherche sa mère qui a disparu. Elle ne l’a pas habituée à la laisser sans nouvelle.

Son collègue journaliste Richard étant indisponible, c’est Molly qui doit couvrir une affaire criminelle. Dans les bois d’Essex Bridge, aux abords de l’université, on a retrouvé le corps d’un nourrisson de sexe féminin, difficile à identifier. Le commissaire Steve Carlson est coopératif avec Molly, tant qu’elle ne dévoile pas trop vite les faits. Les délits et les crimes sont rares à Ridgedale, Molly le constate en consultant les archives. Agent de sécurité du campus, pro mais pas hostile, Deckler lui apprend que des affaires peuvent être traitées – et jugées – en interne à l’université. Molly en aura plus tard confirmation par le directeur de la sécurité, et par Thomas Price, “doyen des étudiants”, confrère de son mari Justin.

Par Stella, Molly est informée du cas de Rose, ex-étudiante ayant interrompu son parcours pour accoucher récemment. Ayant reçu anonymement une boîte de documents, Molly va s’apercevoir qu’au moins six cas similaires se sont produits ces dernières années. Quand Stella s’adresse à la police pour la disparition de sa mère Jenna, elle tombe sur Steve Carlson. Jusqu’à présent, le commissaire n’avance guère dans l’affaire du cadavre du bébé. Près d’Essex Bridge, Molly contacte un témoin peu fiable, qui a cru voir un fantôme de femme rôdant par là. Malgré la perte de son propre bébé pouvant gêner son sentiment sur les faits, Molly ira jusqu’au bout de son enquête…

Avec ce deuxième roman après “Amelia”, Kimberly McCreight présente une solide intrigue à suspense. L’intérêt principal de cette histoire consiste à décrire un "groupe social" dans une ville américaine ordinaire : des parents et leurs proches, entre classe maternelle et université. Leur psychologie, finement nuancée, montre des comportements très divers. Tout en cherchant à comprendre, la journaliste Molly fait preuve de compassion, ce qui n’est assurément pas le cas de Barbara, avec son strict conformisme étouffant. L’épouse du policier n’admet pas qu’il existe plusieurs façons d’être mère, que les réactions excitées de Stella ne sont pas si condamnables. Et que, telle Rhea, il n’est pas indispensable d’avoir des enfants pour s’occuper au mieux de les éduquer. On notera un point commun entre Molly et la jeune Sandy : leurs mères impossibles à gérer.

Voilà donc un groupe "d’honnêtes gens", mais sont-ils irréprochables ? Sans doute pas. On en prend par exemple conscience quand on voit que l’université fait régner sa justice en cas d’incidents, afin d’en atténuer l’impact sur les étudiants, généralement "de bonnes familles". L’auteur évoque aussi un fait de société qui, aux États-Unis comme dans tous les pays occidentaux, est mal évalué par la Justice, l’infanticide : “Rares sont les zones de droit pénal à être aussi floues que celle du néonaticide. La détermination de la gravité du crime est bien souvent laissée entièrement à la discrétion du procureur.” L’émotionnel doit-il supplanter la monstruosité de l’acte ? C’est à travers les relations entre protagonistes que se dessinent progressivement les vérités de cette affaire. Excellent thriller.

-“En tant que journaliste qui venait de tomber sur une piste, je savais que ce qu’il y avait de plus naturel à faire, c’était "creuser". Pour autant, j’étais face à un cas de conscience. Il était facile de dire que je voulais découvrir ce qui était arrivé à ce bébé, déterrer la vérité. Mais si cette vérité impliquait la mère du bébé ? Et s’il s’agissait de l’une de ces femmes terrifiées et désespérées que je connaissais par cœur ? Sans compter qu’il me semblait injuste de pointer Rose du doigt, alors que je n’étais même pas sûre qu’elle soit officiellement soupçonnée par la police. C’était un des avantages de la rubrique culture et société : aucun dilemme moral.

Toutefois, poser quelques questions sur elle au campus n’était pas franchement comparable à l’accuser d’infanticide dans les gros titres. La police était probablement déjà au courant de sa situation, et bientôt bien d’autres le seraient aussi, y compris la presse. Je pouvais au moins tâter le terrain, voir ce que je pouvais découvrir, et m’engager à ne publier les infos glanées, quelles qu’elles soient, que le moment venu, s’il venait, avec une grande prudence.”

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