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LAURENT MARTIN |
La Tribu Des MortsAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
1058Lectures depuisLe lundi 3 Aout 2015
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Une lecture de |
n°2722. Parution octobre 2004. 240 pages. 9,15€.
Et l'attribut des morts, ça marche aussi ? Le commandant Mangin, du SRPJ de Marnes la Vallée, n’est pas un Mickey. Il est malade, une cochonnerie dans le sang. Les analyses du labo l’ont confirmé. Mais il ne veut en parler ni à sa femme, second violon au Châtelet à Paris, ni à sa fille Fanette. La vie continue avec son lot de problèmes, de soucis, de morts. Justement son chef lui signale un décès par homicide. Un Zaïrois qui a été trucidé à coups de machette. Etienne Tchumo vivait du RMI, pourtant il n’était pas franchement fauché. Dans son appartement la photo d’une femme blonde. En épluchant le relevé téléphonique du défunt, il constate que des appels téléphoniques ont été transmis vers la Russie, la Belgique. Pour la Russie, c’est normal, car la mère de Tchumo l’appelle. Elle est Russe, Mangin en déduit qu’il s’agit de la femme blonde de la photo. Pour la Belgique, c’est plus grave car l’un des correspondants est mort lui aussi, dans les mêmes conditions. Natif comme Tchumo du Kivu, l’une des régions arbitrairement annexées à l’ex-Congo belge. En compagnie d’un collègue flamand, Mangin se renseigne auprès d’un autre ressortissant qui assume le rôle de monsieur Bons-offices. Kitsu est au courant des meurtres par les journaux belges et par Mazévi, un ami résidant en France. Vérification faite, il s’avère que le dénommé Mazévi n’habite pas à Créteil. Le supérieur de Mangin lui confie un autre dossier, la disparition ou fugue de la fille d’un de ses amis. Quant au dossier Tchumo, il est classé d’office. Seulement Mangin est comme les chiens policiers. Quand il a entrepris de renifler une piste, dossier classé ou pas, il la suit. Malgré les avertissements de ne pas s’immiscer dans une enquête qui le dépasse qui lui sont intimés par deux inconnus, lesquels vont même jusqu’à le dissuader par les grands moyens. Et les morts se suivent, comme si à chaque fois qu’il contacte quelqu’un, il lui porte la poisse.
Laurent Martin nous emmène sur les pas d’immigrés zaïrois éparpillés en Belgique et en France, soumis à leurs traditions et leurs racines, tout en expliquant les méandres de la politique africaine exercée par des pays colonialistes et les luttes tribales. Le lecteur se prend de compassion envers le commandant Mangin, borné, obstiné, têtu, malgré sa déchéance due à une maladie qui le ronge et dont il se garde bien d’en informer ses proches. Tout ce qu’il veut, c’est mener sa mission à bout, même s’il y est, à bout. Ce n’est pas un flic minable, ni un macho, c’est tout simplement quelqu’un qui croit encore en une sorte de sacerdoce, malgré les interdits de ses supérieurs ou à cause justement. Mais l’état a ses raisons que la raison n’entend pas.
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