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ANDREU MARTIN |
ProtesisAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
3248Lectures depuisLe samedi 8 Fevrier 2003
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Une lecture de |
Une nuit, un flic lui a défoncé les dents à coups de crosse. Depuis, il porte un dentier et, toutes les nuits, il contemple le « sourire de mort » au fond du verre ou repose sa prothèse. Durant toutes ces années, de prison, de régiment, à se tenir tranquille, il n'a nourri qu'un seul projet : se venger. Retrouver cette pourriture de flic qui lui a détruit le visage et le tuer… à petit feu, au terme d'une très longue agonie. Enfin le téléphone sonne. Un ancien complice de Barcelone lui annonce qu'il vient de localiser le flic… et, bonne nouvelle, il a quitté la police pour devenir convoyeur de fonds. Protesis nous entraîne au bout de la violence, dans un Barcelone noir et glauque. Chacun des protagonistes de ce polar est une véritable ordure. Miguel, l'homme à la prothèse, ancienne petite frappe, qui écumait les parkings de la périphérie et qui le jour de son arrestation, violait et torturait une femme pendant que sa bande s'occupait du mari. Quant au flic, El Gallego, il ne vaut pas mieux. Formé du temps de la chasse aux militants politiques, en particulier les communistes, l'avènement de la démocratie l'a propulsé dans la folie. Reflet l'un de l'autre, Miguel et El Gallego résument les contradictions de la période de transition que connut l'Espagne au sortir du franquisme : d'un côté la « retenue » des forces de l'ordre face aux délinquants, de l'autre l'arrogance de ces mêmes voyous à qui la constitution semblait accorder des droits. Mais sous ce schéma s'en cache peut être un autre : le désir violent de l'ancien « régime » de sauvegarder sa respectabilité, puisque ce sont aux cris de "Tais-toi" que Gallego brise les dents de Miguel |
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