L’assassinat du mort de Jean-louis MARTEIL


L’assassinat Du Mort MARTEIL296

JEAN-LOUIS MARTEIL

L’assassinat Du Mort


Aux éditions EDITIONS LA LOUVE

2173

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Le dimanche 23 Juin 2013

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Jean-louis MARTEIL




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

L’étrange découverte que viennent de faire le capitaine Mord-bœuf et les quelques sergents qui l’accompagne ne va sûrement pas leur remettre les idées à l’endroit, eux qui ont déjà des difficultés à comprendre même ce qui est simple. Alors trouver dans le cimetière de Cahors le cadavre d’un défunt, mort depuis quinze jours, sur la glèbe, hors de son tombeau et un poignard fiché dans la poitrine, cela a de quoi vous retourner le ciboulot et regarder alentours si le diable ne s’amuserait pas à la vue de leur visage déconfit.

Mord-Bœuf, en compagnie du sergent Pelfort Pasturat, fait part immédiatement de sa trouvaille pour le moins incongrue à Guillaume de Cardaillac, seigneur-comte et évêque de Cahors, qui se dit in petto que le sieur Enguerrand de Cessac, usurier de son vivant, continuera à l’enquiquiner même dans la tombe. Puisqu’il en est sorti. Aussitôt mission de renvoyer le cadavre dans le trou et ramener l’arme du crime, est confiée aux deux gens d’arme mais celle-ci est sabotée. La mission, pas l’arme. Pasturat a glissé le cadavre en sa destination finale dont il n’aurait jamais dû ressortir oubliant de ce fait le poignard dans le corps.

En époque bénie où ni Internet ni téléphone portable existaient, les rumeurs et mauvaises nouvelles se propagent sans l’apport de technologies. Et c’est ainsi que Dame Braïda, mariée avec Domenc et maman d’une jolie petite Ava de deux ans, apprend les avatars du corps de Cessac. Elle a repris les affaires de son père, finances et transports de ballots par gabarres sur la rivière l’Olt, mais de nature curieuse, sitôt qu’un mystère se présente à elle, elle le prend à bras le corps et il lui faut le résoudre, quitte à sacrifier les affaires en cours. Dans le ménage, c’est elle qui porte les braies, ce qui ne déplait en rien à son époux. Ava tient de sa mère, refusant de se coucher ou prendre son biberon si elle en a décidé ainsi et en proférant des litanies de no-no-no-no-no-no-non ! Un côté rebelle qui fait fondre ses parents.

Pendant ce temps, en sa maison forte, le chevalier Aimard de Roquebrune, au passé entaché de quelques vilenies, tient conciliabule avec son quintet de coupe-jarrets. Sont présents, Plate-couille dont l’historique du patronyme est décrit dans l’ouvrage, de Godet-fendu, une particularité due à l’apparence de son visage qui lui permet de renverser sur ses habits autant de liquide qu’il en boit, ce qui n’est pas peu dire, de La Feuille dont l’unique accessoire destiné à ouïr ressemble un peu à celle de Monsieur Spock, et enfin Les-Jumeaux, appelés ainsi pour des raisons évidentes dont point n’est besoin de s’attarder sur l’origine. Or Aimard s’aperçoit que sous la ceinture de l’un des jumeaux il manque un poignard. Le sicaire est incapable de s’expliquer sur cette vacuité ventrale. Passablement énervé, le chevalier demande à ses hommes, si tant est qu’ils puissent comprendre les ordres, de s’enquérir de cette disparition et de la rumeur qui se propage concernant la réapparition d’un cadavre affublé d’une arme blanche.

Braïda enquête de son côté, auprès de Giovanni Conti le Lombard et autres personnages ayant eu affaires avec Enguerrand de Cessac, ou de Jacob le médecin juif qui affirme que le défunt aurait succombé d’une mauvaise fièvre aggravée par les tergiversations de trois autres médicastres mandés par sa servante, Arsende. Mais il est persuadé qu’en réalité il y avait eu crime. Les deux serviteurs de Braïda qui lui font office de garde du corps, Géraud et Pisse-dru, point n’est besoin de justifier cet alias, traquent les informations dans les bouges et tripots, au Mouton embroché principalement, lieu de rendez-vous des hommes du guet et autres poivrots de gente compagnie.

Braïda se demande, si, j’insiste sur le si, l’origine de ce meurtre ne résiderait pas en la construction future d’un pont sur l’Olt, près de l’embarcadère. Ce passage de pierre étant édifié au détriment financier de l’évêque Guillaume de Cardaillac, qui tire profit du péage pour la traversée à l’aide d’un bac. Braïda aussi, dans une moindre mesure, mais elle n’est pas concernée dans ce (double ?) meurtre. Tandis que penser que l’évêque aurait fait occire l’un de concitoyens pour une vulgaire rentrée d’argent défaillante, serait pour le moins incongru.

Dans le cadre d’un roman historique, ce livre est aussi la chronique d’une petite ville au Moyen-âge, mais sans posséder la lourdeur des descriptions ennuyeuses que certains romanciers privilégient au détriment de l’intrigue. Le décor est simplement posé, l’auteur privilégiant les portraits physiques et intellectuels des personnages. Car il faut bien l’avouer et l’écrire, qu’ils soient hommes du guet ou coupe-jarrets, ceux-ci manquent singulièrement de finesse mentale. Les rouages de leurs cellules grises sont passablement grippés, et ceux qui s’adressent à eux doivent choisir des mots simples afin qu’ils saisissent le message qui leur est adressé. Ce qui ne va pas sans incompréhension de leur part, la plupart du temps, et je suis modeste.

Un humour frais, léger, primesautier, règne sur ce roman dont l’épilogue est pour le moins inattendu, dont l’intrigue est savamment amenée et agencée. Dame Braïda est une forte femme, psychiquement et non physiquement, et cela nous change des femmes fatales ou écervelées. On disait de Braïda qu’elle pourrait faire se mettre en rang les chênes têtus des causses. D’ailleurs c’est quasiment la seule femme au visage et au corps avenant présente dans ce roman. Les autres ressemblant plus à des fantômes ou à des fées Carabosse, ce dont elles n’ont pas toujours conscience. De plus Braïda est énergique, impulsive, ce qui ne l’empêche point de s’adonner à la réflexion lorsque son enquête l’exige. Ainsi elle se remémore un vieux précepte édicté par son père : Lorsque l’on veut dissimuler un objet, ou une lettre, la meilleure cache est de le laisser à la vue. Ceci ne vous rappelle rien ?

Après avoir fait sa connaissance dans La chair de la Salamandre, nous restons sous le charme de Braïda et espérons la retrouver prochainement dans de nouvelles aventures médiévales. En attendant je vous invite à déguster un bon petit Cahors gouleyant, mais attention, sans en renverser une goutte.

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