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RENAUD MARHIC |
Schisme'n'bluesAux éditions TERRE DE BRUMEVisitez leur site |
2872Lectures depuisLe lundi 17 Novembre 2003
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Une lecture de |
« Schisme'n'blues », le titre peut paraître trop accrocheur mais il s'avère vite, à la lecture du roman, tout sauf gratuit. Du schisme et du blues, Renaud Marhic va vous en faire manger tout le long de son roman noir. il faut dire que le lascar s'y connaît en assaisonnement, qu'il a l'art et la manière de passer les plats ! Je recopie la quatrième de couv' avant d'aborder le plus important de ce livre, son écriture : « Quand le narrateur - petit reporter dont la plume lentement s'assèche- est poussé vers la sortie de la dernière publication l'employant, il lui reste : l'alcool, à qui le lie un foie gros comme ça ; Sandya, étudiante en Histoire dont il pourrait être le père ; et le souvenir de curieux personnages - abonnés des salles de rédaction - n'ayant de cesse de partager les terribles secrets dont ils se croient dépositaires. Idée d'après-boire : de ceux-là compiler les délires. Et si, au milieu du tout-venant paranoïaque, se dissimulait un scoop historique de première bourre ? Comme celui brandi par l'horripilant Désiré Cailleron, « chercheur indépendant » autoproclamé. Qui ne tarit pas sur ces « Papes de l'ombre » ayant traversé les siècles en secret depuis le Grand Schisme d'Occident. pour aujourd'hui contester le trône de devinez qui au Vatican ! Abandonnant sa prime intuition éditoriale, le narrateur se pique à un jeu de pistes des plus équivoques. Révélation ou mystification ? D'une île bretonne auréolée de mystère à la forteresse aragonaise de Peniscola, l'enquête prend des allures de fuite en avant. » Disparition de témoin, décapitation de cadavre. Résumé comme ça, on pourrait s'attendre à une enquête de Gabriel Lecouvreur raconté par Jean Raspail (j'entends déjà nombre de mes amis poulpeux en train de s'étrangler). Oui mais voilà, Renaud Marhic est aux manettes, et avec lui, nulle nostalgie douteuse. Disons qu'il connaît le(s) sujet abordé(s), et qu'il n'a pas son pareil pour décrire l'ordinaire d'une salle de rédaction, ou un paranoïaque en pleine requête. Il sait manier aussi bien l'ellipse que la parenthèse (cela fait un bail que l'on n'a pas fait un aussi bon usage de cette dernière). Un feuilleton formidable parcourt le roman, le récit que fait le narrateur à sa copine pour l'entretenir de l'histoire très très tortueuse de l'Eglise. Quel torrent ! Imaginez Bukowski vous racontant « La chair et le sang » de Voerhoven ! Renaud Marhic n'en rajoute pas. il ne se regarde pas non plus en train d'écrire, mais il reste certainement à l'écoute de ses phrases. Résultat pour le lecteur : un énorme plaisir de lecture. avec de vrais morceaux de finesse (et d'écriture) à l'intérieur. |