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NGAIO MARSH |
Parfum TrompeurAux éditions 10:18 |
1603Lectures depuisjour de sa mise en ligne
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Une lecture de |
Miss Mary Bellamy, actrice de théâtre et de renom, fête aujourd'hui son anniversaire. Quel âge a-t-elle ? On ne pose pas ce genre de question à une dame lorsque l'on a un minimum d'éducation. En tout cas, elle est suffisamment âgée pour que l'on n'envisage pas de lui confier le rôle principal dans la prochaine pièce que montera Monsieur Marchand. On envisage même de ne lui confier aucun rôle. On comprendra aisément que Miss Mary Bellamy, en ce jour d'anniversaire où la joie devrait l'habiter, soit d'une humeur exécrable. En soirée, une grande fête est donnée et tout le gotha du théâtre se presse dans les salons de sa demeure. Un nouveau coup de colère et voilà madame l'actrice qui file dans sa chambre afin de se repoudrer… Quelques instants plus tard, alors que les invités la réclament pour l'ouverture des cadeaux, sa camériste la découvre gisant sans vie au pied de son lit. Elle se serait pulvérisée de l'insecticide pour rosiers jusqu'à ce que mort s'en suive ! Impossible ! Il s'agit d'un assassinat! diagnostique la police. Certes, mais pourquoi s'est-elle laissée arroser d'insecticide sans réagir et surtout qui l'a fait. Au moment du décès tous les coupables potentiels l'attendaient dans le salon. Parfum Trompeur est un "Whodunit pur jus", où la « place du mort », pour reprendre le titre de l'étude de Michel Lebrun, se situe au milieu du roman, ce qui permet à l'auteur de dresser un portrait peu flatteur de cette vieille actrice cabotine et égoïste, et au lecteur de souhaiter sa mort (puisque cadavre il doit y avoir). "Un Whodunit pur jus" qui se déroule dans le milieu feutré de la bourgeoisie artistique. "Un Kilafé pur jus" qui n'échappe pas au ridicule qui menace le genre. « Le visage de Richard (c'est le principal suspect) trahit toute sa stupéfaction. Il s'évanouit aux pieds d'Alleyn (c'est le commissaire) … Richard avait ouvert les yeux. Il dévisagea le médecin, puis fronça les sourcils. - Mon Dieu ! Je suis confus. J'ai dû perdre connaissance, n'est-ce pas ? - Tout ira bien, dit le Dr Harkness Gracefield, où est le sel volatil ? Le majordome le lui présenta, sur un plateau. Richard but la potion et laissa retomber sa tête. Ils l'avaient allongé sur un divan du salon. - Ne vous inquiétez pas, dit Alleyn. Je ne vais pas vous harceler maintenant Je vous laisse récupérer » |