le cinquième clandestin de Marin LEDUN


Le Cinquième Clandestin LEDUN98

MARIN LEDUN

Le Cinquième Clandestin


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Le lundi 27 Juillet 2009

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Marin LEDUN




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Mona Cabriole est journaliste pour “Parisnews”. Sa nouvelle enquête l’amène dans le 5e arrondissement. Au n°100 de la rue Mouffetard, une jeune Africaine s’est suicidée, se jetant du cinquième étage avec son bébé. Hassia était une Rwandaise de 24 ans, mal connue de ses voisins de l’immeuble. Il n’existe pas de traces officielles concernant son enfant. Mona interroge les commerçants du quartier. Hassia semble avoir été employée quelques temps au Marden’s Pub. Le patron du bistrot affirme ne pas la connaître. Ce Stéphane Dubois est un drôle de type, qui règne sur la rue Mouffetard. L’agence immobilière qui gère l’immeuble où logeait Hassia lui appartient, même s’il utilise un prête-nom comme propriétaire en titre. Mona n’est pas sûre de pouvoir faire confiance à Céline, la serveuse du Marden’s Pub, trop intime avec son patron. La journaliste pénètre en cachette dans le studio d’Hassia. Mais c’est en visitant les caves de l’immeuble que Mona fait de vraies découvertes.

Elle y trouve une dizaine de cellules vides, sommairement aménagées, qu’on a rapidement nettoyées après la mort d’Hassia. Néanmoins, Mona est certaine que des femmes y ont séjourné, et elle remarque des traces de sang. Directeur de “Parisnews”, Langlois réclame des preuves sérieuses à sa journaliste. Car, même si un juge enquête discrètement sur Stéphane Dubois, celui-ci bénéficie de nombreuses protections. Bien qu’elle se sache repérée par Dubois et ses sbires, Mona assiste (avec son ami Kamel) à une soirée punk au Théâtre de la Vieille Grille. Elle s’intéresse moins aux prestations des groupes qu’aux faits et gestes de Stéphane Dubois et de sa bande. Des filles Blacks les accompagnent, sans doute pas pour leur plaisir. Mais les coulisses de la salle de spectacle ne constituent qu’un lieu de débauche occasionnel. Mona prend en filature Dubois et les autres, jusqu’à la Serre mexicaine du Jardin des Plantes. Cette fois, la situation devient périlleuse pour Mona. Prendre la fuite dans les souterrains labyrinthiques de la Bièvre ne suffira probablement pas à la sauver…

Distinguons deux aspects de ce livre. D’abord, le thème et les références punk. La politique d’immigration sévère précarise les jeunes Africaines, contribue à leur exploitation sexuelle, favorisant les plus sordides formes d’esclavagisme, estime l’auteur. Il est vrai qu’on s’interroge toujours sur la réalité de ces trafics d’êtres humains et sur leurs bénéficiaires, qui profitent de l’impossibilité de se rebeller des clandestins. Peut-être la musique punk, par sa crudité, peut-être traduire cette désespérance.

Par contre, second point, la pauvreté du style de l’auteur est carrément décevante. Mona Cabriole, ce nom suggère des aventures virevoltantes, un certain panache. Hélas, le récit est basique, rien de fiévreux dans la narration : “Elle ramasse ses affaires, laisse un billet sur la table et décide de commencer par interroger tous les commerçants de la rue” ou encore “Elle traverse une première salle, puis une deuxième. Le silence pour seul compagnon.” Notons même cette bourde : “Deux des trois jeunes femmes (…) sont assises sur un canapé en cuir, entièrement nues. Leurs chevilles sont maintenues attachées au mur, au-dessus de leur tête, par des cordes.” Confondre chevilles et poignets, bravo ! Deux leitmotivs (“Tout le monde se connaît et tout le monde ment”, “Aide-moi, Hassia”) ne suffisent pas à renforcer la plate tonalité du récit. Qu’il s’agisse d’une héroïne de série, reprise par divers auteurs, ne justifie nullement ce manque d’écriture. Le seul moment plus intense est la fuite souterraine de Mona, autour de la Bièvre. Au final, un roman peu excitant, qui laisse assez sceptique.

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