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XAVIER LEGRAND-FERRONNIERE |
Le Visage Vert N°16Aux éditions ZULMAVisitez leur site |
1341Lectures depuisLe mercredi 8 Juillet 2009
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Une lecture de |
Le Visage Vert N°16. Revue annuelle proposée par les éditions Zulma, sous la direction de Xavier Legrand-Ferronnière. Au sommaire de ce nouvel opus : la sorcellerie et la littérature allemande, un épais dossier de Michel Meurger, bien connu pour ses études détaillées, sérieuses, érudites sur notamment Lovecraft (Encrage éditions) et ses nombreux articles sur la littérature d’évasion. En complément de ce dossier quatre nouvelles signées Grimmelshausen (1620-1676), Strobl (1877-1946), Watzlik (1879-1948) et Siefener né en 1961. Quatre visions dans le temps du fantastique allemand avec la présentation des auteurs. La première partie de la revue nous propose quelques contes fort intéressants tant par leur contenu que par leur diversité, et que ne renieraient pas des auteurs dits de gore d’aujourd’hui. La seule différence entre ces deux époques réside dans l’écriture et le style. Je n’en dirai pas plus le lecteur pourra juger et comparer. Ainsi Le Concours de suicide de Johannes Ilmari Auerbach, dont par ailleurs c’est le seul conte que ce peintre sculpteur ait écrit, est une savoureuse relation d’un concours, comme son titre l’indique, au cours duquel douze prétendants doivent se suicider afin d’empocher une forte somme destinée à assurer les vieux jours de la famille du vainqueur. Seulement parmi les candidats, tous ne sont pas à la hauteur de la tâche. Et les moyens ingénieux pour attirer l’attention du jury ne manquent pas. François Ducos nous invite à retrouver un vieux détective, mâtiné de Harry Dickson et de Sherlock Holmes : j’ai nommé Nick Carter, qui connut un nombre incalculable d’aventures sous la plume de divers auteurs et plus principalement de Frédéric Van Rensselaer Dey, lequel nous dévoile Comment (il a) écrit un millier d’aventures de ce détective américain, appelé aussi le détective des ténèbres malgré lui. Deux nouvelles de Jules Lermina figurent également au sommaire : L’écorché vivant, dont le titre est assez explicite, et Au-delà ! histoire dont bon nombre d’auteurs de romans policiers se sont sans doute inspirés afin d’induire le lecteur dans l’erreur et le manipuler en lui suggérant de fausses pistes. Jules Lermina, bien oublié aujourd’hui, à qui la revue Le Rocambole a consacré un numéro spécial, je le signale à toutes fins utiles aux curieux et aux chercheurs, mériterait qu’un éditeur se penche sur sa production et réédite certaines de ses œuvres. Enfin, la révélation vient de cet auteur chinois, Yuan Mei (1716-1798) et ses courtes nouvelles, dont certaines ne dépassent pas une demi page, qui allient le sanglant et l’érotisme de bon aloi. Huit autres ont pour personnage principal Le Renard, animal diabolique plus que farceur aux yeux des Chinois. Saluons ce travail de recherche ainsi que celui de la présentation, de la mise en page et des nombreuses reproductions iconographiques qui parsèment ce recueil infiniment précieux et dont je n’ai pas dévoilé tous les trésors. Son seul défaut, une parution annuelle, alors qu’on aimerait pouvoir avoir entre les mains cette revue quatre fois par an. Il existe tant de découvertes ou de redécouvertes à effectuer, tant d’explorations dans les arcanes du merveilleux, du fantastique et du surnaturel en matière de littérature. |