Anthologie présentée par Patrice Lajoye. Collection Fusée N°05 Si l’hégémonie des Etats-Unis dans le domaine de la science-fiction n’est plus à démontrer, ce genre littéraire est néanmoins universel et l’ex URSS possédait des représentants qui, s’ils produisaient des romans ou des nouvelles de qualité, restaient plus ou moins confidentiels. Rideau de fer oblige. Et à part les frères Strougatski et quelques autres dont Emtsev et Parnov, on ne peut dire que les écrivains russes inondèrent le marché. Dans les années 1980, une tentative fut expérimentée, incitée par Pierre Barbet au Fleuve Noir. Mais la collection Best-sellers de la SF, englobant tout aussi bien Américains, Russes , Australiens ou Polonais avorta. Et c’est tout à l’honneur de Patrice Lajoye de se lancer dans cette aventure qui ne manquera pas d’inciter les lecteurs à procéder à de nouvelles découvertes. On pourra regretter que la présentation des textes et de leurs auteurs soit succincte, mais au moins elle a le mérite d’exister. Au sommaire quatorze nouvelles, signées Valeri Brioussov, Alexandre Belaiev, Vladimir Savtchenko, Valentina Jouravliova, Dmitri Bilenkine, Karen A. Simonian (2 nouvelles), Roman Podolny, Victor Koloupaev, Vladimir Drozd, Kir Boulitchov, Valentina Soloviova, Vladimir Pokrovski et Pavel Amnouel. En prime une introduction, une post-face et un port-folio comprenant vingt sept illustrations de couvertures issues pour la plupart de la revue Tekhnika Molodeji (La Technique pour les Jeunes) datant des années 1960-1970. La plupart de ces nouvelles ont été publiées en France dans la revue Lettres soviétiques ou dans des anthologies comme le Chemin d’Amalthée à Moscou, Editions en Langues étrangères ou encore dans la revue Antarès. Si toutes ne sont pas des chefs-d’œuvre, certaines de ces nouvelles sortent toutefois des chemins battus à l’image de “ La Terre, Scènes des temps futurs ” de Valeri Brioussov, pièce de théâtre construite comme une tragédie grecque, dont le première publication russe date de 1904. Dans “ Au-dessus du néant ” de Alexandre Beliaev on rencontre le professeur Wagner qui s’intéresse à la pesanteur terrestre, et surtout à ce qui se passerait si cette pesanteur était annihilée. Et la première application de ce retournement de situation (au propre comme au figuré) résiderait dans des fins militaires. Dans “ L’éveil du professeur Berne ”, Vladimir Savtchenko met en scène un savant qui désire vérifier l’hypothèse que les cycles terrestres de l’humanité ne seraient qu’une succession d’évolutions et de retour à la case départ. Pour cela il se rend en Mongolie et expérimente sur lui-même une forme de cryogénisation devant durer 18000 mille ans. Bien d’autres aventures sont décrites mais il serait fastidieux de vous les retracer toutes ici. Et où résiderait alors l’intérêt de la découverte ? Si certaines se révèlent quelque peu didactiques, il ne faut pas oublier que Jules Verne, l’un de nos grands précurseurs ne dédaignait pas se montrer pédagogue et visionnaire dans ses romans. Une découverte avant peut-être une suite qui serait la bienvenue car tant de textes et d’auteurs restent à détecter.
Une autre lecture duDimension Urssde PAUL MAUGENDRE |
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Anthologie présentée par Patrice LAJOYE. Collection Fusée N°05 Si l’hégémonie des Etats-Unis dans le domaine de la science-fiction n’est plus à démontrer, ce genre littéraire est néanmoins universel et l’ex URSS possédait des représentants qui, s’ils produisaient des romans ou des nouvelles de qualité, restaient plus ou moins confidentiels. Rideau de fer oblige. Et à part les frères Strougatski et quelques autres dont Emtsev et Parnov, on ne peut dire que les écrivains russes inondèrent le marché. Dans les années 1980, une tentative fut expérimentée, incitée par Pierre Barbet au Fleuve Noir. Mais la collection Best-sellers de la SF, englobant tout aussi bien Américains, Russes , Australiens ou Polonais avorta. Et c’est tout à l’honneur de Patrice Lajoye de se lancer dans cette aventure qui ne manquera pas d’inciter les lecteurs à procéder à de nouvelles découvertes. On pourra regretter que la présentation des textes et de leurs auteurs soit succincte, mais au moins elle a le mérite d’exister. Au sommaire quatorze nouvelles, signées Valeri Brioussov, Alexandre Belaiev, Vladimir Savtchenko, Valentina Jouravliova, Dmitri Bilenkine, Karen A. Simonian (2 nouvelles), Roman Podolny, Victor Koloupaev, Vladimir Drozd, Kir Boulitchov, Valentina Soloviova, Vladimir Pokrovski et Pavel Amnouel. En prime une introduction, une postface et un portfolio comprenant vingt sept illustrations de couvertures issues pour la plupart de la revue Tekhnika Molodeji (La Technique pour les Jeunes) datant des années 1960-1970. La plupart de ces nouvelles ont été publiées en France dans la revue Lettres soviétiques ou dans des anthologies comme le Chemin d’Amalthée à Moscou, Editions en Langues étrangères ou encore dans la revue Antarès. Si toutes ne sont pas des chefs-d’œuvre, certaines de ces nouvelles sortent toutefois des chemins battus à l’image de La Terre, Scènes des temps futurs de Valeri Brioussov, pièce de théâtre construite comme une tragédie grecque, dont la première publication russe date de 1904. Dans Au-dessus du néant d'Alexandre Beliaev on rencontre le professeur Wagner qui s’intéresse à la pesanteur terrestre, et surtout à ce qui se passerait si cette pesanteur était annihilée. Et la première application de ce retournement de situation (au propre comme au figuré) résiderait dans des fins militaires. Dans L’éveil du professeur Berne, Vladimir Savtchenko met en scène un savant qui désire vérifier l’hypothèse que les cycles terrestres de l’humanité ne seraient qu’une succession d’évolutions et de retour à la case départ. Pour cela il se rend en Mongolie et expérimente sur lui-même une forme de cryogénisation devant durer environ 18 000 mille ans. Bien d’autres aventures sont décrites mais il serait fastidieux de vous les retracer toutes ici. Et où résiderait alors l’intérêt de la découverte ? Si certaines se révèlent quelque peu didactiques, il ne faut pas oublier que Jules Verne, l’un de nos grands précurseurs ne dédaignait pas se montrer pédagogue et visionnaire dans ses romans. Une découverte avant peut-être une suite qui serait la bienvenue car tant de textes et d’auteurs restent à détecter.
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