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FREDERIC LENORMAND |
Le Mystère Du Jardin ChinoisAux éditions FAYARDVisitez leur site |
1525Lectures depuisLe mardi 18 Fevrier 2009
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Une lecture de |
En l’an 669, sous le règne de l’impératrice Wu, le juge Ti (âgé de 39 ans) est sous-préfet de Pou-Yang, importante cité sur le Grand Canal impérial qui traverse la Chine du nord au sud. Une étrange “guerre du ciel” provoque la mort massive des volailles et des oiseaux migrateurs dans le district. Pris dans une attaque de canards fous, le juge Ti tombe au sol et perd la mémoire. Émissaire du Censorat venu examiner la situation, l’inspecteur Peng Shen l’envoie se reposer à la campagne avec ses trois épouses et ses enfants. La famille Ti trouve asile dans la luxueuse propriété d’un négociant en thé, Hu Nong. Il est préférable pour le juge Ti de s’y faire passer pour un médecin. Le domaine se compose de quatre jardins, chacun symbolisant une saison, créés par le jardinier taoïste Ding Quon et son assistant eunuque Rossignol. Le juge Ti se pose bientôt des questions sur les invités de leur hôte, qui reste invisible : un militaire loyal et rigide, un moine bouddhiste plus ambitieux que religieux, un peintre célèbre, une voyante alcoolique parfois inspirée, une hautaine dame de cour qui fut lectrice de l‘impératrice, et tout un personnel qui ne voit jamais Hu Nong. Au centre des quatre jardins, un enclos difficile d’accès, doté d’une décoration plutôt laide. C’est là que le propriétaire semble se cacher, dans une tour vouée à la méditation. Quand le juge Ti explore l’endroit, il parait vide. Les invités sont là pour voir éclore le mythique lotus bleu. L’improbable miracle se produit : les fleurs bleues sont remarquables. Le militaire est chargé de veiller à ce que personne n’y touche. Le juge est certain qu’il s’agit d’un trucage. Selon sa Première épouse, qui l’aide à surmonter son amnésie, “quelque un [a] organisé entre ces murs une belle réunion d’imbéciles avides de gloire et de fleurs rares.” En effet, tous les invités furent membres de la cour impériale. Si la mort suspecte du moine bouddhiste ne les a guère affectés, l’empoisonnement de l’économe du domaine signifie que le danger se précise autour d’eux. À cause des épidémies se propageant à l’extérieur, ils sont tous prisonniers ici. Le juge Ti est gêné dans sa réflexion par les défaillances de sa mémoire. Mais sa Première épouse lui suggère de bonnes pistes. Le lien entre les invités cache certainement de noirs secrets. Si l’herboriste de la propriété peut être soupçonné d’empoisonnement, il est plus incertain d’expliquer le suicide du peintre célèbre. Les invités survivants doivent désormais se protéger d’un ennemi toujours invisible… Robert van Gulik (1910-1967) popularisa en Occident le personnage du Juge Ti (630-700), qui exista réellement et connut les plus hautes fonctions. Frédéric Lenormand a entamé en 2004 une nouvelle série des enquêtes du Juge Ti, restituant avec justesse la Chine du 7e siècle, sous la dynastie T’ang. Dans la présente histoire, le décor - des jardins architecturés - correspond à une grande tradition taoïste. On évoque aussi une épidémie touchant volatiles et volailles, en rappelant de plus récentes. Ce récit - à l’intrigue délicieusement tarabiscotée - ne manque pas d’humour, jusque dans sa conclusion. Les personnages sont vraiment savoureux. En ces lieux mystérieux où rôde la mort, le héros amnésique mène une enquête pleine de rebondissements. La fluidité narrative nous entraîne à partager ses mésaventures. Très agréable. |
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