FIRMIN LE BOURHIS

Au commissariat de Quimper, les policiers François Le Duigou et Phil Bozzi sont, cette fois, assistés du jeune Joël Le Traon. Mareyeur-armateur au Guilvinec, Jacques Kérity vient signaler la disparition de sa femme. Il est marié depuis quelques mois avec Fatou Diop, comptable d’origine sénégalaise, plus jeune que lui. Le duo d’enquêteur interroge Guy Trémeur et Jean-Paul Kerlarun, les meilleurs amis de Kérity, et leurs épouses. Les trois couples ont déjeuné ensemble le dimanche précédent. Tandis que Guy et Jean-Paul sont gênés, car ils n’étaient pas insensibles à la beauté de Fatou, leurs compagnes cachent à peine leur jalousie un peu raciste à l’égard de la jeune femme.

Le cadavre de Fatou est retrouvé dans l’arrière-port du Guilvinec. Elle a été étranglée et défigurée. Son mari est sous le choc. Le dernier SMS de Fatou indique qu’elle aurait subi un harcèlement de la part des amis de Kérity. En réalité, les deux hommes avouent avoir eu des relations intimes régulières avec Fatou. Chacun de son côté, Guy et Jean-Paul ont “prêté” une forte somme à leur maîtresse. “L’angélisme de cette jeune femme venait d’en prendre un sérieux coup après ces deux déclarations successives (…) Elle n’en avait pas joui, mais ces sommes ne devaient pas être perdues pour tout le monde, restait à savoir à qui elle profitaient.”

Kérity a offert aussi beaucoup d’argent à Fatou. L’enquête financière montre que la totalité a été dirigée vers des paradis fiscaux. Alors qu’il a des projets de reconversion au Sénégal, Kérity est découvert noyé au Guilvinec, assassiné dans son 4x4. Une sangle et une seringue pour insuline constituent des indices désignant Guy et Jean-Paul. La famille de Fatou n’est pas impliquée. La piste de marins, anciens employés de Kérity, apparaît improbable. Mais une surprenante autre hypothèse se présente...

C’est dans le contexte de la grogne des marins-pêcheurs contre le carburant trop cher, à l’automne 2007, que se situe cette affaire. Précisons encore que “La demoiselle du Guilvinec” désigne la langoustine, fierté de la pêche locale. Si les romans de Firmin Le Bourhis sont toujours documentés, il n’en abuse pas ici. L’enquête policière détaillée, dans la bonne tradition, s’appuie sur une intrigue criminelle convaincante, qui a fait ses preuves. Toujours professionnels, les deux enquêteurs habituels (et leur nouvel adjoint) progressent sur le chemin sinueux de la vérité.