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CHRISTOPHE LECOULES |
Mort A DunkerqueAux éditions RAVET-ANCEAUVisitez leur site |
2261Lectures depuisLe mercredi 5 Juillet 2006
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Une lecture de |
Francis Rose-Rosette est détective privé à Dunkerque. Un grand éditeur régional, Lebrun-Massenet, lui soumet une affaire : depuis quelques temps, il reçoit des lettres de menace et des appels téléphoniques inquiétants. Un cas qui n’excite guère le détective. L’éditeur a été assassiné peu après leur entrevue. Pour l’inspecteur Jugurtha, le coupable est Dentsikas, l’écrivain célèbre. L’épouse de celui-ci engage Francis Rose-Rosette afin de prouver l’innocence de son mari. Les pistes sont nombreuses. Dix ans plus tôt, l’éditeur fut victime d’un vrai-faux enlèvement, revendiqué par un groupuscule facho. Ceux-ci sont reconvertis dans le gardiennage et la sécurité. Rudy, le garde du corps de l’éditeur appartenait à ce milieu. Il est introuvable. Mme Dentsikas fut jadis une amie intime de Lebrun-Massenet. Côté famille, la femme de l’éditeur montre une certaine froideur. Le fils est déçu, car sa part d’héritage est minime. Lucie, la fille, reste sereine. Elle s’intéresse de près au détective, plus qu’à son enquête. L’assistante de l’éditeur figure aussi sur son testament. Il est facile d’en deviner la raison. La voiture de Lebrun-Massenet est repêchée dans le port de Dunkerque, avec le cadavre de Rudy. L'affaire devient de plus en plus compliqué pour le détective, qui n'est pas à l'abri de quelques mauvais coups... "Mort à Dunkerque" est beaucoup plus original que ne l’indique son titre régional. D’abord, la narration. Tel un metteur en scène, l’auteur dirige son héros : « tu détestes le café, mais ce n’est pas le moment de froisser ton hôte.. » Ce tutoiement apporte légèreté et sourires au récit. Ensuite, tous les codes du polar sont utilisés ici, soulignant parfois quelques ficelles : « Comme ça le lecteur, tu comprends, il tourne la page pour en savoir plus… » ou « Forcément, qu’il est innocent. On n’est qu’à la page 72. » Pour autant l’intrigue n’est nullement négligée. Dans la grande tradition, elle est riche en suspense et en fausses pistes. Cette « Anatomie du roman policier » se doit d’être à la hauteur. Simple, la clé de l’énigme est acceptable après tant de mystère. Notons encore les têtes de chapitres, citations-hommages aux auteurs célèbres. Ce roman est vraiment savoureux. [lire aussi l'interview de Gilles Guillon, directeur de la collection "Polars en Nord", sur notre site] |