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LES AMIS DU ROMAN POPULAIRE |
Le Mystérieux Paul FevalAux éditions REVUE ROCAMBOLE |
359Lectures depuisLe vendredi 19 Novembre 2016
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Une lecture de |
N° 75/76. Publication des Amis du Roman Populaire. Eté-automne 2016. Parution juillet 2016. 352 pages. 29,00€. Quand l'auteur du Bossu s'invite chez vous... Mon petit plaisir lorsque j'achète une revue, c'est de débuter par les articles courts laissant le dossier principal pour la bonne bouche, ou les bons yeux, comme vous voulez. Donc, ce nouveau numéro a bénéficié de cette approche qui peut sembler singulière mais qui pour moi possède l'attrait d'une entrée rafraîchissante avant de passer au principal et roboratif. Georges Spitzmuller, romancier pluri-générique comme le signale Daniel Compère rédacteur de cette rétrospective, est aujourd'hui méconnu, voire oublié, pourtant auteur d'un très grand nombre de romans de guerre, historiques, de livrets d'œuvres lyriques, de pièces de théâtre, puis de romans policiers et sentimentaux sous son nom et les pseudonymes d'Henri de Chazel (ou Henry de Chazelle), Jean Floréal ou encore Eugène Géral, sans oublier celui de Paule Bruys pour les romans sentimentaux, pseudonyme partagé avec sa femme. Ses romans de guerre lui ont été pour la plupart inspirés par sa participation à la guerre de 14/18, ayant été nommé capitaine de réserve en 1913 à l'âge de quarante sept ans. Un auteur à redécouvrir au hasard des recherches dans des vide-greniers et autres brocantes, car il est impensable de le trouver sur des étagères de bibliothèques municipales. Dans des médiathèques spécialisées, peut-être, mais cela suppose des déplacements longs et coûteux pour la plupart d'entre-nous. Parmi les varias, la présentation d'un roman d'Henri Balesta, Deux crimes; souvenirs d'un juge d'instruction, publié en 1883 chez Maurice Dreyfous éditeur, notice établie par Jérôme Serme. Plus quelques chroniques dont la revue des autographes présentée par Jean-Pierre Galvan, complètent cet opulent numéro double consacré à Paul Féval. Le lecteur ne pourra s'empêcher de rêver de posséder l'œuvre complète de Paul Féval, qui est répertoriée par Jean-Pierre Galvan, et qui avait déjà bénéficiée d'un recensement dans Paul Féval, parcours d'une œuvre, ouvrage édité par Encrage/Les Belles Lettres en 2000. De même une bibliographie des études récentes consacrées à Paul Féval est proposée par Dominique Laporte.
Mais intéressons-nous maintenant au plat de résistance qui mijote doucement sur le feu de notre curiosité : Le dossier Paul Féval. Parmi les seize articles qui composent ce volumineux et intéressant dossier et dont je n'aurai la fatuité de tous vous les décortiquer, mais d'en présenter quelques-uns au hasard, hasard habilement dirigé par le scripteur curieux de cet article, j'ai relevé : Ainsi Paul Féval, père... et fils, de Marie Pierre Rootering, revient sur la vie et l'œuvre du fils du célèbre feuilletoniste, auteur fécond et dont souvent ne restent à l'esprit que quelques ouvrages, des suites au célèbre roman et personnages créés par son père, Le Bossu : dont le principal, La jeunesse du Bossu, roman posthume publié en 1935. Je me permets de signaler, à ce propos une petite anecdote qui me ramène à ma jeunesse et que vous-même avez peut-être vécue : On m'avait offert pour un Noël, Le Bossu de Paul Féval, puis à une autre occasion, La jeunesse du Bossu. Je m'étais étonné que ces deux romans, publiés dans la Bibliothèque Verte, ne se suivent pas chronologiquement puis je m'étais rendu compte qu'en réalité il s'agissait de deux auteurs différents. Par la suite, mais beaucoup plus tard mes parents n'ayant pu me fournir d'explications, j'eus enfin une réponse à cette question, et appris que Paul Féval Fils écrivit de nombreuses suites au Fils de Lagardère, de la Petite-fille du Bossu, mais également repris les personnages de D'Artagnan et de Cyrano, les opposant dans des aventures épiques. Autre article, celui de Virginie Fernandez, La Fabrique de crimes de Paul Féval, ou le pastiche du roman criminel, disponible chez SKA notamment en version numérique. Deux articles méritent d'être signalés, revenant sur la fameuse conversion de Paul Féval et ce qu'il advint de ses œuvres. En effet, de 1877 à 1884, trente-et-un volumes parurent chez l'éditeur catholique Victor Palmé. Les œuvres revues et corrigées de Paul Féval et la Société des Gens de Lettres, article de Jean-Pierre Galvan, article étayé par la correspondance échangée, et D'énormes ballots, avec Féval complet et converti, vont s'éparpiller dans les bibliothèques paroissiales, par Agnès Sandras, reviennent sur cette étonnante conversion à la religion catholique, conversion en trompe-l'œil mais qui pour beaucoup signifia une relance des ventes des romans de Paul Féval. Ruiné, Paul Féval retrouva un second souffle financier en procédant à l'expurgation de ses romans. Et donc il serait bon de savoir, lors de rééditions, si les romans proposés, comme La Fée des grèves aux éditions Astoure, proviennent du fond Victor Palmé et sont expurgés, ou s'il s'agit d'œuvres originelles.
Il existe parfois de petites coquilles qui ont échappé aux auteurs des articles et à la vigilance du rédacteur en chef, et donc n'ont été rectifiées. Ainsi page 13, peut-on lire : En témoignent quelques-unes des études recueillies dans les actes du colloque tenu à Rennes à l'occasion du centenaire de sa naissance en 1987. Paul Féval serait donc né en 1887 ? Non, il s'agit bien du centenaire de sa mort, survenue à l'hospice des frères de Saint-Jean de Dieu, rue Oudinot à Paris. Ce ne sont que broutilles, comme le caillou égaré dans un plat de lentilles, mais c'est gênant. Nonobstant, cette revue éditée par l'Association des Amis du Roman Populaire est une fois de plus fort captivante et intéressera tous ceux pour qui la Littérature populaire est à l'image de la vie, pleine de suspense (Dominique Rocher). |
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