GERARD LECAS

Ami lecteur, deux balles c’est quoi ?

Deux balles, c’est le destin confié à une pièce de deux euros : pile, c’est Vincent Castillo qui sort le premier du blindé ; face, c’est Willy qui s’y colle. Et c’est Willy que le sort désigne, et c’est Willy qui prend les deux balles et c’est Willy qui, paraplégique, se retrouve sur un fauteuil roulant et c’est à lui que l’on proposera un exosquelette.

Ce n’est pas très joyeux !

Non… mais deux balles c’est aussi cette pièce de deux euros que Willy, qui fait ses premiers pas « grâce » à exosquelette, lance. Cette pièce à qui il confie son avenir : pile, il vie ; face, il meurt… à moins qu’il ne triche. Ainsi s’achèvent les rêves de Vincent et Willy. A cause de deux balles, jamais ils n’ouvriront le food-truck tant espéré.

Que voilà un « polar » fort éloigné de cette parution de ces éditions marseillaises !

Pas vraiment… quand Jigal fait dans le noir, c’est au burin du désespoir qu’il le sculpte. Et là, c’est au burin perforant ! Deux balles c’est aussi les deux faces de la nouvelle vie de Vincent Castillo. Celle dont il rêvait en quittant l’Afghanistan et l’armée. Celle qu’il découvre en revenant à l’hôtel paternel.

C'est-à-dire ?

Il découvre la misère du monde ; la dérive de ses frères ; la démission de son père… il y retrouve un ami, un frère afghan, du moins le croyait-il… mais il y découvre aussi la force de se révolter, de résister et de sauver des inconnus de l’abjecte.

Et ça finit comment ?

Ni bien, ni mal… mais quand il n’y plus a d’espoir, ces valeurs ont-elle encore un sens ?

Ami lecteur, en conclusion, conseillez-vous de lire ce roman ?

Oui ! Mais attention c’est le genre poisseux, ça colle au doigt ! Si vous l’ouvrez, vous ne pourrez plus le lâcher !