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MAURICE LEVEL |
Les Portes De L’enferAux éditions EBOOKS |
505Lectures depuisLe mardi 22 Avril 2020
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Une lecture de |
Nouvelles. Ebooks Libres et Gratuits. Version numérique gratuite. Première édition : Edition du Monde Illustré. 1910. Réédition récente : Collection L’Aube poche. Editions de l’Aube. Parution 15 juin 2006. 218 pages. ISBN : 978-2752602619 Frappez avant d’entrer ! Les Français n’aiment pas la nouvelle comme genre littéraire, paraît-il. Maurice Level est l’exemple frappant du nouvelliste dédaigné, plongé dans les oubliettes des bibliothèques, alors qu’à l’étranger, il a été, et l’est toujours, traduit aussi bien en Espagne, en Italie, en Turquie ou encore au Japon. Des tentatives de reconnaissance sont tentées, notamment par Jean-Luc Buard qui réédite confidentiellement une partie de son œuvre et a dirigé le Dossier Maurice Level pour le numéro 81 de la Revue Rocambole. Dans l’éditorial de cette revue, on peut lire : Le fait est là : Level est au cimetière des lettres, sa tombe n’est pas entretenue et les inscriptions en sont effacées, illisibles. C’est un écrivain en déshérence. C’est un échappé par la trappe de l’histoire littéraire. Il a eu un grand tort, celui d’écrire pour les journaux et les magazines ; non seulement ces supports sont dévalués dans la hiérarchie éditoriale, mais ils disparaissent des bibliothèques de conservation. Il est vrai que les journaux et les magazines ne sont guère collectionnés, et lorsque leurs propriétaires décèdent, la plupart du temps ces vieux papiers finissent dans des déchetteries ou au feu. Heureusement il existe quelques passionnés qui proposent via des sites de mises en ligne d’ouvrages numériques dont Ebooks Libres et Gratuits, que je ne saurais trop vous conseiller de visiter.
Les vingt-six nouvelles qui sont présentes dans Les portes de l’Enfer, reflètent bien cet imaginaire souvent intimiste, dans une plongée sous apnée de l’angoisse, la peur, l’effroi, la frayeur, le frisson, la terreur avec parfois un soupçon de fantastique. Les personnages sont quasiment tous issus du prolétariat, des ouvriers, des pauvres, des chemineaux, des paysans, des prisonniers ou délinquants, des cabossés et déshérités de la vie. Ils peuvent être jeunes toubibs, comme dans Le droit au couteau, mais ils tirent le diable par la queue et sont inexpérimentés. Des thèmes reviennent souvent, comme la jalousie, souvent justifiée, la cécité, les drames de la misère, et l’épilogue ne peut qu’être douloureux, même si cela confine à l’humour noir comme dans Mes Yeux, surnom donné à une jeune fille qui veut se rendre sur la tombe de son ami, exécuté car assassin. Et elle vend son corps afin de pouvoir disposer quelques fleurs sur l’emplacement où est enterré son ami, dans le carré des indigents. La dernière phrase que je me garderai bien de dévoiler est assez féroce. Ce sont les plus pauvres qui sont les plus généreux. Cette assertion trouve son sens profond dans Illusion, alors qu’un mendiant, qui vient de recueillir quelques piécettes, donne un peu d’argent à un autre mendiant qui possède un chien et surtout qui est aveugle. Il va même jusqu’à lui offrir un repas, mais ne mange rien lui-même car il vient de dépenser son dernier sou. Level est moins connu que Maupassant, et pourtant il a écrit de très belles pages, ne négligeant ni l’humanisme ni l’aspect sociologique. Des nouvelles noires, percutantes car courtes, et qui trottinent dans la tête longtemps après leur lecture.
Sommaire : Sous la lumière rouge Soleil Le droit au couteau Le coq chanta L'horloge Le mauvais guide Fascination Circonstances atténuantes Le puits Le miracle Le disparu Le baiser Le rapide de 10H50 Illusion... Un savant Mes yeux L'encaisseur Les corbeaux Un piquet ? Sur la route Le coupable Le mendiant Confrontation La maison vide Un maniaque Le père
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