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MAURICE LIMAT |
La Montagne Qui SaigneAux éditions FERENCZI |
777Lectures depuisLe samedi 9 Fevrier 2019
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Une lecture de |
Collection Le Petit Roman d’Aventures N°111. Editions Ferenczi. Parution le 8 mars 1938. 32 pages. Couverture de Georges Vallée. Réédition : Collection Mon Roman d’Aventures N°173. Editions Ferenczi. Parution 1er trimestre 1952. 32 pages. Et elle accouche d’une souris ? La petite ville de San Espiritu, dominée par la montagne du même nom, semble n’être qu’un village fantôme chilien. Santiago, aventurier et gaucho argentin, est fort étonné de cette désertification humaine et lorsqu’il entre dans la posada, il n’y a qu’une tenancière et trois hommes qui discutent à voix basse dans un coin. Il réclame un pichet d’alcool et se montre violent, sûrement pour se faire remarquer des buveurs silencieux. Ce sont des chercheurs d’or, comme pratiquement tous ceux qui habitent le village. Enfin ce qu’il en reste comme l’explique l’un des trois clients venu à sa table. Depuis quelques semaines, le torrent charrie des filets sanguinolents, des rochers exsudent une matière qui ressemble à de l’hémoglobine, des flaques d’eau sont constituées de la même matière. Des chercheurs d’or, seuls ou en petits groupes, ont entrepris de trouver la cause de ces manifestations, mais ils ne sont pas revenus. Au contraire il apparait que depuis le torrent transporte encore plus de molécules ou de traînées rougeâtres. Santiago se promet de tenir la gageure de solutionner ces mystères et part vers la montagne, escaladant les parois, juché sur son fidèle mustang. Au cours de ses tribulations, il aperçoit un jeune cavalier qui lui tire dessus. Une provocation qui ne peut que l’énerver davantage. Lorsqu’il rattrape son agresseur, c’est pour s’apercevoir qu’il s’agit d’une jeune femme. Seulement celle-ci disparaît à ses yeux, comme si elle s’était fondue dans une anfractuosité. Il a beau chercher, il ne trouve aucun passage jusqu’au moment où il franchit le sas d’une grotte. Et ce qu’il va découvrir ressemble à une scène d’offrande à un dieu, le dieu-or peut-être.
Ce court et dense roman signé Maurice Limat joue sur le thème du mystère et de l’aventure, avec une approche fantastique mais sans jamais y avoir vraiment recours. Des scènes qui s’y prêtent, des situations qui frôlent le surnaturel mais pourtant tout est rationnel. Quoi que, car la présence d’or en si grande quantité dans les parois d’une grotte immense semble surréaliste. De même que cette bande de tueurs, dirigés par une jeune femme dont on ne connait pas la provenance, les antécédents, ajoutent du mystère au mystère environnant. Quant à l’épilogue, il est quelque peu bâclé, Santiago repartant sur son mustang, tel Lucky Luke sur Jolly Jumper à la fin d’un épisode. Mais huit ans avant la création du célèbre cow-boy. Une histoire simple au suspense toujours entretenu avec malice, propre à l’univers de Maurice Limat, et qui pourrait être destiné aussi bien aux adolescents, qu’aux adultes qui se délectaient de ces petits fascicules en allant ou en rentrant du boulot. Il est vrai qu’à l’époque, il n’existait pas de substitution de lectures comme aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que certains lecteurs n’oubliaient pas de descendre à leur station de métro passionnés par ces petites histoires sans prétention.
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