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LES AMIS DU ROMAN POPULAIRE |
Les Publications FerencziAux éditions REVUE ROCAMBOLE |
643Lectures depuisLe mardi 28 Aout 2018
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Une lecture de |
Les publications Ferenczi. Revue Le Rocambole N°82. Editions AARP. Parution Avril 2018. 176 pages. 18,00€. ISBN : 9782912349705 Soixante ans d’éditions populaires ! Les jeunes n’ont pas connu cette maison d’édition qui inonda le marché de fascicules en tous genres, policiers, fantastiques, aventures, amour, pour un petit prix jusqu’au début des années 1960. De petits livres dont la pagination variait en fonction des collections, ainsi que des aléas éditoriaux, qui pouvaient osciller entre 16 jusqu’à 128 pages, et dont la parution était hebdomadaire. On peut encore dénicher dans les vide-greniers ces petits ouvrages, parfois bien endommagés, et que recherchent les collectionneurs et amateurs de littérature populaire ancienne. De nos jours il n’existe plus de collections populaires, à des prix abordables. Mais comme à toute règle il existe des exceptions, me faut-il signaler toutefois Les Editions du Carnoplaste, sous la sainte bénédiction de Robert Darvel, qui proposent des fascicules de 32 pages au prix gastronomique (seuls les gourmands de littérature populaire apprécieront) de 3€. Mais ceci est une autre histoire et un autre débat. Ce nouveau numéro de la revue le Rocambole retrace cette épopée littéraire qui œuvra pour le plus grand plaisir des lecteurs prolétaires, mais posséda sa collection dite de prestige. De l’origine de cette maison d’édition créée en 1896 par Jozsef Fischer, né en Hongrie en 1855, arrivé en France en 1879, changeant ses prénom et nom vers 1886 en Joseph Ferenczy, puis vers 1916/1947 en Ferenczi, jusqu’en 1964 avec la disparition d’Henri Ferenczi, l’un des deux fils de Joseph, les différents contributeurs proposent une étude quasi complète. Les débuts difficiles, les maisons d’éditions concurrentes, les années de la Première Guerre Mondiale, les remous, les diverses collections, une tentative de listage des fascicules, la Seconde Guerre Mondiale, la main mise par Jean de La Hire, la transformation en Editions du Livre Moderne, puis le retour à la dénomination originelle des éditions Ferenczi et les dernières publications avec les collections Le Verrou et Feux Rouges. Le mieux est peut-être de vous détailler le sommaire de ce dossier intéressant en tout point, comportant de très nombreuses illustrations, avec ce sentiment de frustration car on aurait aimé en savoir encore beaucoup plus :
Les publications Ferenczi, par Daniel Compère & Jean-François Le Deist. Les débuts des éditions Ferenczy, par Daniel Compère. La maison d’édition J. Ferenczi & fils, par Myriam Quéré. Ferenczi éditeurs. Repères chronologiques, par Jean-François Le Deist. Ferenczi et le roman policier, par Jacques Baudou. Ferenczi, de Maurice Level à Colette, par Jean-Luc Buard. L’aryanisation des éditions Ferenczi (1940-1942), par Marie Puren. Henri Armangol, par François Ducos. La gouache du rêve, par Guy Costes. Les débuts de Ferenczy révélés, par l’assassin de Sadi Carnot, par Marcel Hutin. Le bluff des tirages, par Pierre Lagarde.
Comme on peut s’en rendre compte, un dossier copieux et pourtant incomplet, car la recension des diverses collections, fascicules ou grands formats, mériterait à elle seul un volume épais de plusieurs centaines de pages. Jacques Baudou s’attache à recenser quelques-unes de ces collections. Le Roman policier, créée en 1916 perdurant jusqu’en 1923 avec un total de 206 titres, passant de 48 pages à l’origine puis à 32 pages. Sont ainsi déclinés, avec l’historique et les principaux auteurs marquants, Police & Mystère, Crime & Police et Police, Le Petit Roman Policier, Mon Roman Policier, Le Verrou et Le Fantôme, Police & Mystère nouvelle série, et enfin Feux Rouges. Mais comme les éditions Ferenczi ont œuvré dans tous les domaines du roman populaire, fantastique, policier, science-fiction, aventure, sentimental, jeunesse, romans-cinéma, le travail à effectuer est colossal, car décliner les titres des collections sans établir un listage du contenu n’offre guère d’intérêt. En effet, parmi les très nombreux auteurs qui ont publié chez Ferenczi, certains auteurs, célèbres à leur époque comme Georges Spitzmuller, Michel Nour, Félix Léonnec, Marcel Idiers, René Poupon, rédigeant dans tous les domaines de la littérature populaire ; d’autres qui possèdent encore une petite aura auprès des anciens lecteurs, Marcel Allain, Jean de La Hire, Marcel Priollet, Albert Bonneau, H.J. Magog, tous utilisant de nombreux pseudonymes, et ceux dont on parle encore, Léon Sazie avec les rééditions de Zigomar, Maurice Limat, Ange Arbos plus connu sous le nom de Marc Agapit et surtout Georges Simenon, qui signa Jean du Perry et Christian Brulls. Liste non exhaustive bien évidemment. Mais les éditions Ferenczi, ne pouvaient se contenter des publications populaires et, tout comme le fit plus tard les éditions Fleuve Noir avec la collection Grands Romans, elle se lança dans une collection de romans dits littéraires, avec la collection Le Livre Moderne Illustré qui accueillit en son sein des auteurs prestigieux tels que Georges Duhamel, Francis Carco, les deux frères Rosny pour des romans individuels, Céline, François Mauriac, Gabriel Chevalier, Rachilde… Là encore, liste non exhaustive. On ne peut passer sous silence les divers illustrateurs des couvertures des fascicules, qui furent également à l’origine du succès de cette maison d’édition, tels que Henry Armengol, Georges Vallée, Raymond Houy ou encore Georges Sogny.
En forme de digestif, après ce repas copieux, ce dossier est suivi de l’analyse de Les enfants de la Louve d’André Beucher par Jérôme Sorme et Le coin des pseudonymes par Patrick Ramseyer. Mais dans le dossier des éditions Ferenczi, d’autres pseudonymes sont dévoilés, ce qui est toujours intéressant pour les chercheurs de lectures anciennes. Bonne lecture !
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