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MAURICE LIMAT |
Le ManchotAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
1045Lectures depuisLe jeudi 5 Juillet 2018
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Une lecture de |
Collection Angoisse N°117. Parution 1er trimestre 1965. 224 pages. Réédition collection Super Luxe N°165. Editions Fleuve Noir. Parution février 1985. 192 pages. ISBN : 2-265-02923-8 Cela ne devrait pas l’empêcher de jouer au foot ! Être frustre, Pascal est en proie à une obsession, qu'il impute à sa main. Il a des envies de trancher des têtes, une impulsion qu'il essaie de contrôler avec peine. Il a sauvé la vie, lors d'une battue au sanglier, à monsieur Velier, le maire du village, en abattant la bête à coups de couteau. Il est devenu une gloire locale mais n'a pas pris la grosse tête pour autant. Il n'est guère instruit, désolant sa vieille institutrice. Alors il demande à monsieur Féras, le retraité lepidoptérophile qui possède également des milliers de livres, de lui en prêter. Pas des romans, non, des ouvrages instructifs, pédagogiques. Pascal travaille à la scierie de la Plaine, mais pas comme ouvrier qualifié. C'est ce que l'on appelle une petite main, avec toujours comme unique pensée, celle de se couper la main droite avec une hache. En entendant un de ses compagnons d'atelier se vanter de ses bonnes fortunes auprès des femmes, une envie soudaine de l'occire à coups de bûches le prend. Heureusement il ne peut passer à la réalisation de ce souhait mortifère. Mais une autre idée lui traverse l'esprit en voyant la scie circulaire débiter des troncs d'arbres. Il se coupe délibérément la main à l'aide de la scie, profitant d'un moment d'inattention du personnel. Après quelques semaines de convalescence, Pascal ne pouvant plus travailler à la scierie est employé comme jardinier chez monsieur Féras ainsi que chez les voisines du vieil homme, les dames Vaison, la mère et Corinne, sa jeune et belle-fille veuve. Corinne a vécu en Asie de longues années avec son mari et a acquis par mimétisme la particularité physique de ce continent. Pascal, malgré son handicap, effectue toutes sortes de petits boulots de jardinage chez ces particuliers, et sa main gauche devient habile et forte. Une fin d'après-midi, alors que l'orage menace, Loulou, une gamine de dix-sept ans, et son ami Renaud, un peu plus vieux, batifolent dans une grange. Elle veut bien mais pas trop et alors qu'elle s'apprête à quitter son ami, tous deux aperçoivent une silhouette. Pour Loulou et Renaud, aucun doute, il s'agit de Pascal qui traîne dans les parages. Le jeune homme sort de la grange à la poursuite de cette silhouette mais lorsqu'il revient bredouille, c'est pour constater que Loulou est morte étranglée. Les examens médicaux concluent qu'elle a été étouffée par une seule main, la main droite. Pascal est soupçonné mais la présomption d'innocence est rapidement avancée. Il ne peut avoir tenté à la vie de Loulou pour cause de main droite manquante. Un main qu'il croit toujours posséder, les terminaisons nerveuses le travaillant. De plus cette fameuse main n'a pas été retrouvée lors de l'incident à la scierie. Une véritable obsession qui le tenaille. Un soir il entend Corinne crier. Aussitôt il se précipite. Quelqu'un a tenté de l'étrangler. Une main sans visage. Il possède un alibi, mais pas Renaud qui est arrêté puis relâché, faute de preuve. Puis c'est au tour de Renaud de subir une tentative d'étranglement. Là encore Pascal possède un alibi irréfutable. A sa demande il était attaché par des chaînes à la cave lorsque l'incident s'est produit.
La tension monte, l'angoisse est palpable et cette main qui lui fait toujours défaut mais qu'il accuse des méfaits qui se produisent. Tout tourne autour de monsieur Féras, de Corinne et sa belle-mère, de Renaud et Pascal. Et de cette main invisible comme maniée par un fil de marionnettiste, gravée comme une empreinte indélébile dans son esprit. Sans oublier le fidèle chien de Pascal, Faraud, qui le suit partout, malgré un incident au cours duquel il aurait pu perdre la vie. A de rares exceptions près, comme la séance de batifolage dans le foin entre Loulou et Renaud, tout est narré à la première personne par Pascal. Il se décrit lui-même comme un simplet, un demeuré, n'ayant guère d'instruction même s'il en acquiert auprès de monsieur Féras. Or il s'exprime avec un vocabulaire assez riche, en légère contradiction avec ce qu'il est sensé être.
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