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LES AMIS DU ROMAN POPULAIRE |
Le Mystère Maurice LevelAux éditions REVUE ROCAMBOLE |
763Lectures depuisLe mardi 16 Janvier 2018
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Une lecture de |
N°81 : Le mystère Maurice LEVEL. Ouvrage dirigé par Jean-Luc Buard. Editions Amis du Roman Populaire. Parution décembre 2017. 176 pages. 18,00€. Le mystère est résolu : c’est un palindrome ! Certains auteurs disparaissent de la mémoire littéraire sans que leur talent soit mis en cause, tandis que d’autres continuent leur petit bonhomme de chemin alors qu’ils ne sont que des tâcherons. Pourquoi cette dichotomie ? Les raisons, valables, pour expliquer cette différence de traitement, sont nombreuses, mais il en est une qui prévaut : le support sur lesquels les textes, nouvelles ou romans-feuilletons, ont été publiés. Cette particularité a été étudiée par Alfu dans le Rocambole N°80, La vérité sur le Rocambole, et plus particulièrement dans son article Les publications dans la presse samarienne. De très nombreux auteurs ont été publiés dans des journaux, quotidiens ou hebdomadaires au XIXe et début XXe siècle, des magazines littéraires ou dans des almanachs, sans que leurs écrits soient réunis en volumes par des maisons d’éditions. Ce qui fait que ces textes, et parfois leurs auteurs, sont tombés dans l’oubli, les archives disponibles et consultables n’étant guère à la disposition de tous, de par leur antériorité. Et l’on peut se demander aujourd’hui si les auteurs de nouvelles, publiés dans des magazines féminins comme Nous Deux, par exemple, ne tomberont pas eux aussi dans le cimetière de l’indifférence générale, or pourtant certains d’entre eux mériteraient une véritable reconnaissance. Surtout quand des auteurs comme André Caroff et Brice Tarvel ont fourni des nouvelles, sous d’autres alias, pour ce magazine et que leurs textes seront définitivement perdus s’ils ne bénéficient pas un jour d’une réédition papier en volumes. Et l’on peut extrapoler sur les supports genre liseuses, quid des textes publiés par ce biais sans qu’il y ait une trace papier ? Mais revenons au sujet qui nous préoccupe et qui est le fondement même du dossier de ce numéro de la revue Rocambole. Maurice Level. Un écrivain injustement oublié, en France, alors que sa popularité dépassa les frontières, puisqu’il fut traduit aux Etats-Unis, en Espagne, en Italie et même jusqu’au Japon. Et en France, retrouver les contes et nouvelles de Maurice Level, écrits entre 1901 et 1926, année de son décès, n’est pas une sinécure. Pourtant d’infatigables chercheurs, des fervents se sont attelés à cette tache ingrate mais passionnante. En premier lieu Jean-Luc Buard, maître d’œuvre de ce dossier copieux et pourtant incomplet. Dans son article Maurice Level, récit d’une expérience, Jean-Luc Buard décrit les difficultés qu’il a rencontrées pour retrouver des traces des textes de ce conteur dans les différents supports qui l’ont publié. Et le titre du premier chapitre est assez significatif : Comment faire revenir un auteur oublié ? Heureusement, depuis quelques années, la numérisation des journaux du début du XXe siècle, et les bases de données de Gallica, mais également d’autres sites, lui ont permis, non seulement de retrouver les publications en France, mais également à l’étranger. Et de pouvoir communiquer avec d’autres amateurs de cette littérature qui s’est largement exportée. Et en lisant cet article, me rendant compte du travail colossal effectué, de recherches, de comparaisons, de la rédaction d’introductions pour divers supports, je me suis demandé quand Jean-Luc Buard trouvait le temps de se reposer. Car tout en s’activant sur les textes de Maurice Level, il travaille sur d’autres auteurs, comme sa thèse sur Marie Aycard, et comme de plus il est très exigeant, il ne laisse passer aucune scorie dans ses écrits et recherches. Suspense et épouvante chez Maurice Level, tel est le sujet traité par Daniel Compère. Et Suspense et épouvante sont bien les maîtres mots de l’œuvre de Maurice Level, qui joue également sur la peur, l’effroi, avec parfois une sorte de dérision et un humour noir. En témoignent d’ailleurs les quatre nouvelles qui complètent ce dossier. Quant à Philippe Gontier, il s’intéresse aux médecins et aux malades dans l’œuvre de Maurice Level. Des personnages récurrents, traités dans des approches différentes, avec toujours ce goût pour la peur, le machiavélisme, l’effroi, et un humour noir qui fait renverser certaines situations, offrant des chutes plus ou moins réalistes, frisant parfois le fantastique tout en restant dans le domaine du possible. Mais il ne faut pas oublier que Maurice Level, comme bien d’autres de ses confrères romanciers, de Conan Doyle jusqu’à Frank Slaughter en passant par A.J. Cronin, et quelques Français dont Octave Belliard, Georges Duhamel, Victor Segalen et le trop encensé Louis-Ferdinand Céline, fit des études de médecine avant de se tourner vers l’écriture. Suivent des articles recensant et présentant les contes de Level, traduits en Espagne, en Italie, au Japon, et des adaptations cinématographiques en Turquie, dès 1919, ce qui complète l’article de Jacques Baudou, Maurice Level au cinéma et à la télévision. Enfin, Jean-Luc Buard nous offre une chronologie de Maurice Level, tandis que dans un autre domaine, Patrick Ramseyer a concocté le Coin des pseudonymes et autres recherches biographiques. Pour les amateurs, signalons que Jean-Luc Buard a procédé à des éditions ou rééditions en recueil des nouvelles de Maurice Level chez Lulu.com et dans la revue Le Visage vert. Et bientôt chez Les Moutons électriques éditions.
Ouvrage dirigé par Jean-Luc Buard. Parution décembre 2017. 176 pages. 18,00€. Le mystère est résolu : c’est un palindrome ! Certains auteurs disparaissent de la mémoire littéraire sans que leur talent soit mis en cause, tandis que d’autres continuent leur petit bonhomme de chemin alors qu’ils ne sont que des tâcherons. Pourquoi cette dichotomie ? Les raisons, valables, pour expliquer cette différence de traitement, sont nombreuses, mais il en est une qui prévaut : le support sur lesquels les textes, nouvelles ou romans-feuilletons, ont été publiés. Cette particularité a été étudiée par Alfu dans le Rocambole N°80, La vérité sur le Rocambole, et plus particulièrement dans son article Les publications dans la presse samarienne. De très nombreux auteurs ont été publiés dans des journaux, quotidiens ou hebdomadaires au XIXe et début XXe siècle, des magazines littéraires ou dans des almanachs, sans que leurs écrits soient réunis en volumes par des maisons d’éditions. Ce qui fait que ces textes, et parfois leurs auteurs, sont tombés dans l’oubli, les archives disponibles et consultables n’étant guère à la disposition de tous, de par leur antériorité. Et l’on peut se demander aujourd’hui si les auteurs de nouvelles, publiés dans des magazines féminins comme Nous Deux, par exemple, ne tomberont pas eux aussi dans le cimetière de l’indifférence générale, or pourtant certains d’entre eux mériteraient une véritable reconnaissance. Surtout quand des auteurs comme André Caroff et Brice Tarvel ont fourni des nouvelles, sous d’autres alias, pour ce magazine et que leurs textes seront définitivement perdus s’ils ne bénéficient pas un jour d’une réédition papier en volumes. Et l’on peut extrapoler sur les supports genre liseuses, quid des textes publiés par ce biais sans qu’il y ait une trace papier ? Mais revenons au sujet qui nous préoccupe et qui est le fondement même du dossier de ce numéro de la revue Rocambole. Maurice Level. Un écrivain injustement oublié, en France, alors que sa popularité dépassa les frontières, puisqu’il fut traduit aux Etats-Unis, en Espagne, en Italie et même jusqu’au Japon. Et en France, retrouver les contes et nouvelles de Maurice Level, écrits entre 1901 et 1926, année de son décès, n’est pas une sinécure. Pourtant d’infatigables chercheurs, des fervents se sont attelés à cette tache ingrate mais passionnante. En premier lieu Jean-Luc Buard, maître d’œuvre de ce dossier copieux et pourtant incomplet. Dans son article Maurice Level, récit d’une expérience, Jean-Luc Buard décrit les difficultés qu’il a rencontrées pour retrouver des traces des textes de ce conteur dans les différents supports qui l’ont publié. Et le titre du premier chapitre est assez significatif : Comment faire revenir un auteur oublié ? Heureusement, depuis quelques années, la numérisation des journaux du début du XXe siècle, et les bases de données de Gallica, mais également d’autres sites, lui ont permis, non seulement de retrouver les publications en France, mais également à l’étranger. Et de pouvoir communiquer avec d’autres amateurs de cette littérature qui s’est largement exportée. Et en lisant cet article, me rendant compte du travail colossal effectué, de recherches, de comparaisons, de la rédaction d’introductions pour divers supports, je me suis demandé quand Jean-Luc Buard trouvait le temps de se reposer. Car tout en s’activant sur les textes de Maurice Level, il travaille sur d’autres auteurs, comme sa thèse sur Marie Aycard, et comme de plus il est très exigeant, il ne laisse passer aucune scorie dans ses écrits et recherches. Suspense et épouvante chez Maurice Level, tel est le sujet traité par Daniel Compère. Et Suspense et épouvante sont bien les maîtres mots de l’œuvre de Maurice Level, qui joue également sur la peur, l’effroi, avec parfois une sorte de dérision et un humour noir. En témoignent d’ailleurs les quatre nouvelles qui complètent ce dossier. Quant à Philippe Gontier, il s’intéresse aux médecins et aux malades dans l’œuvre de Maurice Level. Des personnages récurrents, traités dans des approches différentes, avec toujours ce goût pour la peur, le machiavélisme, l’effroi, et un humour noir qui fait renverser certaines situations, offrant des chutes plus ou moins réalistes, frisant parfois le fantastique tout en restant dans le domaine du possible. Mais il ne faut pas oublier que Maurice Level, comme bien d’autres de ses confrères romanciers, de Conan Doyle jusqu’à Frank Slaughter en passant par A.J. Cronin, et quelques Français dont Octave Belliard, Georges Duhamel, Victor Segalen et le trop encensé Louis-Ferdinand Céline, fit des études de médecine avant de se tourner vers l’écriture. Suivent des articles recensant et présentant les contes de Level, traduits en Espagne, en Italie, au Japon, et des adaptations cinématographiques en Turquie, dès 1919, ce qui complète l’article de Jacques Baudou, Maurice Level au cinéma et à la télévision. Enfin, Jean-Luc Buard nous offre une chronologie de Maurice Level, tandis que dans un autre domaine, Patrick Ramseyer a concocté le Coin des pseudonymes et autres recherches biographiques. Pour les amateurs, signalons que Jean-Luc Buard a procédé à des éditions ou rééditions en recueil des nouvelles de Maurice Level chez Lulu.com et dans la revue Le Visage vert. Et bientôt chez Les Moutons électriques éditions.
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